C’est avec une immense émotion que Jacques Servotte a suivi le découpage de sa création artistique, jeudi matin : une œuvre monumentale en acier Corten pour honorer le carnaval de Falisolle et surtout le personnage du Têtard dont il est l’un des fondateurs. . « Honnêtement, j’ai l’impression que c’est irréel. Nous en parlons depuis de nombreuses années. Les discussions ont débuté en 2020, avant le Covid, avec le maire Jean-Charles Luperto. Sa conception, pour diverses raisons, a été reportée à de nombreuses reprises. Je suis ému et fier de voir l’œuvre prendre forme.
Jeudi dernier, c’était la première étape de conception dans les murs de l’entreprise Dcoup Laser, à Florennes. Il s’agissait d’une découpe laser partielle à l’aide d’une machine ultra précise et à la pointe de la technologie. « Nous avons fait appel à eux pour plusieurs raisonscommente Mathieu Simon, en charge de ce projet pour la société de Sambreville ALT Metallic Solutions. D’abord parce qu’ils sont les meilleurs mais aussi parce que le découpage des personnages a dû se faire sur une plaque suffisamment grande et large pour y placer les plaques extérieures de l’œuvre. Ils mesurent 2,5 mètres. C’est hors du commun. C’était une contrainte supplémentaire pour mener à bien ce projet et seule cette entreprise pouvait répondre à nos besoins.
Les personnages carnavalesques qui composent l’œuvre ont été découpés uniquement à des endroits précis afin de ne pas fragiliser l’acier avant l’assemblage des plaques. Une technique particulière, très précise et à l’image de l’œuvre : monumentale. « On est obligé de garder de la matière dans les personnages sinon les plaques d’acier risquent de se casser lorsqu’on les plie (NDLR : passez-le dans des rouleaux pour le transformer en virole). Cette étape, spectaculaire et très technique, se déroulera dans nos ateliers à Auvelais.
La date d’installation de l’ouvrage au carrefour de Falisolle n’est pas encore arrêtée. Et pour cause : il reste des centaines d’heures de travail. « Après cette découpe partielle, il faudra assembler les tôles, les souder et les plier. L’étape la plus délicate sera celle du découpage des différents personnages. Cela se fera à la main. Pour ce faire, nous mettrons à contribution nos chaudronniers les plus expérimentés. Nous ne pouvons pas nous manquer. Je pense que l’étape la plus simple consistera à placer le travail sur la base récemment installée. En deux clics, ce sera résolu (rires).»
Pour l’entreprise de Sambreville, la conception de l’ouvrage est une prouesse technique. « C’est la première fois que je gère un tel projet et ce sera probablement la dernière »plaisante Mathieu Simon.
Cinq tonnes
Les deux viroles, l’une plus large à l’extérieur pour les personnages et l’autre, centrale et à l’effigie du bûcher et des géants du carnaval, pèseront respectivement trois et deux tonnes. L’œuvre, qui sera initialement noire, obtiendra sa patine naturelle orange un mois après sa pose. Son installation est prévue pour le mois de février, voire mars via un convoi exceptionnel puisque le diamètre de l’enveloppe extérieure dépasse les quatre mètres. “Heureusement, la porte d’entrée de notre hangar est suffisamment large pour la faire sortir.”sourit Mathieu Simon, impatient de voir ses équipes donner vie à l’œuvre du créateur des Têtards, Jacques Servotte.
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La base, un surcoût imprévu
Pour que cet ouvrage soit un jour installé à Falisolle, il a fallu que chaque partie fasse des concessions financières. Mais la Ville de Sambreville ne s’attendait pas à certains coûts liés, notamment, à la création de la base. « Au fond, nous pensions que cela ne nous coûterait que quelques milliers d’euros, commente Olivier Delande, coordinateur du projet. Mais étant donné qu’il est installé sur une route régionale, le SPW nous a obligé à réaliser diverses études en termes de stabilité ainsi que de tenue électrique et au vent. Le coût de base, au total, s’élève à 110 000 € tandis que le coût des travaux s’élève à 68 000 €. Olivier Delande insiste également sur le travail colossal de l’artiste Jacques Servotte. “L’œuvre est expliquée dans un livre de 42 pages qui détaille notamment chaque personnage observable.”