Comment se porte le marché immobilier à Pau ? « Nous sommes dans une phase plutôt positive », estime Émile Schmitt, directeur d’Era Immobilier à Pau. Concernant les ventes, nous avons réalisé la moitié du chiffre d’affaires de l’année dernière sur les trois premiers mois de 2024. » Pour le professionnel, trois phases ont ébranlé le marché : « il y a eu l’euphorie de l’après Covid-19 en 2021. Les marchandises…
Comment se porte le marché immobilier à Pau ? « Nous sommes dans une phase plutôt positive », estime Émile Schmitt, directeur d’Era Immobilier à Pau. Concernant les ventes, nous avons réalisé la moitié du chiffre d’affaires de l’année dernière sur les trois premiers mois de 2024. » Pour le professionnel, trois phases ont secoué le marché : « il y a eu l’euphorie de l’après Covid-19 en 2021. Les biens se vendaient entre 10 et 15 % au-dessus du prix. Puis il y a eu la contraction entre 2022 et 2023, avec la hausse des taux d’intérêt. Aujourd’hui, nous sommes plutôt dans une phase où l’on retrouve des prix de négociation et d’avant Covid. »
Chez Human Immobilier de la Croix du Prince, le ressenti est le même. « Au premier trimestre, au niveau de notre agence des Pyrénées, nous avons fait 27 % d’activité en plus par rapport à l’année dernière », révèle Marie-Laurence Alvarez, directrice de l’agence. « On voit qu’il y a beaucoup de projets d’installation dans le secteur. C’est un bassin d’emploi dynamique avec de grandes entreprises. Il s’agit souvent de personnes qui ont vendu leur maison en région parisienne, et qui n’ont pas besoin de contracter d’emprunt. En revanche, nous n’avons toujours pas trouvé les primo-accédants. » La faute en est à la hausse du coût du crédit et à la demande de contribution qui en résulte.
Lorsque nous apportons un bien, celui-ci est loué très rapidement. Il y a beaucoup de déçus
«Même si les taux baissent», poursuit Marie-Laurence Alvarez. Émile Schmitt dit observer des taux entre 3,6 et 4 %, « ça dépend de la qualité du dossier. » Que peut-on espérer acheter pour 200 000 euros ? « À Pau, on peut avoir un bel appartement de 100 m², sans aucun travaux à prévoir, et avec une place de parking », assure Émile Schmitt. On peut trouver une maison de 80 à 90 m², vieille de plus de 40 ans, qui nécessite des travaux. En zone urbaine, il est possible d’avoir une maison de 100 m² avec 700 à 800 m² de terrain, à 15 ou 20 minutes de Pau. »
Émile Schmitt, directeur d’Era Immobilier à Pau.
RD
Peu de maisons à louer
Émile Schmitt constate que le marché locatif est particulièrement tendu. Selon lui, les particuliers sont plus prudents lorsqu’il s’agit de mettre leur bien immobilier sur le marché. « Il y a de moins en moins d’avantages fiscaux », remarque Émile Schmitt. Il évoque également les nouveaux Diagnostics de Performance Energétique (DPE), qui interdisent la location de logements trop consommateurs d’énergie. « Il y a une longue liste d’attente pour les studios ou les T2 », constate le directeur. Lorsque nous apportons un bien, celui-ci est loué très rapidement. Il y a beaucoup de gens déçus. » « Autrefois, on emménageait dans un T1 avant d’aller dans un plus grand », raconte Marie-Laurence Alvarez. Maintenant, ils y restent. Ils séjournent même dans des logements meublés. » Les professionnels de l’immobilier constatent également une forte demande et peu d’offres en matière de location de maisons. « Il ne reste plus rien », affirme le directeur de l’agence. C’est une grande préoccupation pour les salariés des grandes entreprises du secteur. » Du côté des investisseurs, certains se replient dans le Béarn, échaudés par les prix pratiqués au Pays basque. «Nous avons vendu un immeuble à côté de la place Clemenceau, et plusieurs investisseurs arrivaient du littoral», raconte Émile Schmitt. Comme ailleurs, les nouvelles constructions connaissent des difficultés en raison des coûts de construction élevés. « Il n’y a plus de système de défiscalisation à Pau », souligne Marie-Laurence Alvarez. Human Immobilier dispose de plusieurs terrains à bâtir, mais qui ne trouvent pas d’acheteurs. Il n’en reste pas moins que les terrains constructibles pourraient devenir à l’avenir une denrée rare, avec la loi zéro artificialisation nette des sols.
