Le quartier Blois Vienne regorge encore d’affiches recherchant Odile Malfray, une habitante de 81 ans disparue depuis lundi 18 novembre. Ses deux filles peinent ces derniers jours à la retrouver. La police a découvert des traces de sang fraîchement nettoyé au domicile et a ouvert une enquête pour enlèvement et séquestration.
Une marche était même prévue ce samedi 23 novembre 2024 à partir de 9 heures, dans le quartier. Mais peu avant midi, tous les commerçants étaient sous le choc. L’information circule : le corps de l’octogénaire a été retrouvé la veille vers 17h30, après qu’un promeneur ait donné l’alerte. Il venait de découvrir un sac suspect entre Blois et Saint-Gervais-la-Forêt, à environ 3 km du domicile de la victime.
De profondes coupures au cou
La police, un procureur et un médecin légiste sont rapidement arrivés sur place. Ils découvrent le corps d’Odile Malfray lové dans le sac, les jambes repliées en tailleur sur la poitrine, le visage recouvert d’une serviette.
Selon nos informations, confirmées par la procureure de la République Charlotte Beluet, le visage de l’octogénaire a été littéralement fracassé, sans doute par un objet lourd, tandis que le cou de la victime porte de profondes coupures, probablement infligées par une arme blanche. type de couteau. Une autopsie sera pratiquée lundi à l’institut médico-légal de Tours.
« C’était une petite grand-mère adorable, indépendante, on la voyait faire ses courses tous les jours, même le lundi. C’était vraiment son quartier »confie un commerçant. Les proches n’ont pas cru une seconde qu’il s’agissait d’un problème cognitif. Odile Malfray n’a eu ni problèmes de santé ni problèmes d’orientation. Et un contact quotidien avec ses enfants. “Elle m’a toujours dit quand elle devait partir, témoigne le voisin direct. Tous les mercredis, elle s’occupait de ses petites filles. On avait nos petits rituels, tous les lundis soir on se voyait parce que je lui apportais des œufs. »
Mais pas ce lundi, et le voisin de la victime est d’autant plus sous le choc. Leur immeuble ne compte que trois appartements : le sien au rez-de-chaussée, celui de la victime au premier et un troisième au dernier étage occupé par un homme célibataire de 35 ans.
Vendredi, cet homme a été interpellé et placé en garde à vue. Il affirme avoir découvert le corps sans vie et reconnaît avoir nettoyé les traces de sang avant de transporter le cadavre à 3 km du bâtiment. Il nie l’avoir tuée et assure que son voisin était déjà mort lorsqu’il l’a retrouvée.
“Il était toujours gênant avec nous”
Alors que s’est-il réellement passé lundi après que le dernier témoin, la femme de ménage de la victime, lui ait parlé ? Selon le voisin, la victime comptait aller parler à l’homme en garde à vue. « Il était toujours gênant avec nous. Il passait l’aspirateur en pleine nuit, faisait régulièrement déborder son receveur de douche à tout moment, et l’eau coulait chez Odile. Ils le lui ont dit, mais il ne semblait pas comprendre. »
L’homme, qui n’a pas de casier judiciaire, ne travaillait pas et, selon le quartier, était sous la tutelle de sa mère jusqu’à son décès assez récent. Un homme isolé, au profil psychologique qui remettait en question et qui marchait toujours à pied avec un sac à dos. « Nous ne savions presque rien de lui, pas même son prénom. »
« Nous sommes sous le choc de cette mort violente et incompréhensible. On a le sentiment de ne pas avoir pu protéger la victime. » L’enquête a été confiée à la police judiciaire de Tours. La police scientifique a procédé à une inspection des deux appartements dans la journée de samedi.