technologie et festival. Chez iVenture, zoom sur les espoirs de Saxol

technologie et festival. Chez iVenture, zoom sur les espoirs de Saxol
technologie et festival. Chez iVenture, zoom sur les espoirs de Saxol

Saxol est une entreprise née fin novembre dernier. C’est le résultat des recherches menées par Laurence Lafanechère, directrice de recherche CNRS à l’Institut pour l’avancement des biosciences (IAB) et future ancienne directrice adjointe de l’IAB. « Vous connaissez probablement des personnes qui ont été traitées par chimiothérapie, commence Laurence Lafanechère. C’est assez violent avec beaucoup d’effets secondaires comme la perte de cheveux ou une fatigue extrême. Mais 80 % d’entre eux souffrent également de neuropathies périphériques, c’est-à-dire qu’ils ont des douleurs au bout des doigts, des pieds, ou des sensations de froid. Quand on arrête la chimio, tous les effets disparaissent, mais ces effets, qui transitent par le système nerveux, subsistent chez près d’un quart des patients. Ils n’ont pas le droit d’oublier la chimio. Celui qui joue du piano ne peut plus en jouer, celui qui aime marcher ne se promène plus. Dans mon équipe, nous avons trouvé une molécule qui pourrait être un futur médicament et qui a deux effets. L’un de ses effets majeurs est d’empêcher la dégénérescence des neurones lorsqu’ils sont attaqués par des chimiothérapies et cela les protège donc des neuropathies périphériques. »

L’autre effet de cette molécule est de permettre de diminuer le dosage d’une substance spécifique. « Le taxol est extrait de l’écorce d’if, c’est bien mais c’est très toxique et ça cible quelque chose que j’étudie : les microtubules. Je cherchais des molécules qui seules ne font rien et qui sont capables d’entrer en synergie avec le taxol pour diminuer les doses et c’est comme ça que j’ai trouvé la molécule Carba 1. »

“Ce n’est pas un analgésique.”

Les premiers tests in vitro ont incité l’équipe de l’IAB à poursuivre avec des modèles animaux. Des tests ont été réalisés notamment sur des rats à Clermont-Ferrand. « On injecte du taxol qui va provoquer la dégénérescence des neurones. Le modèle consiste à mettre une pointe au bout de la patte du rat et le rat l’enlèvera avec pression. [mécaniques] très faible parce que ça lui fait mal. Et on a vu que lorsqu’on mettait notre molécule en même temps que le taxol, on n’avait pas de neuropathie. Mais ce n’est pas un analgésique, assure le chercheur. Nous avons analysé les terminaisons nerveuses des jambes et constaté qu’elles avaient effectivement diminué avec la chimio. Or, grâce à notre molécule, nous évitons cette disparition des terminaisons nerveuses. »

Le mécanisme ? « Nous affectons une enzyme impliquée dans le métabolisme. Disons que nous boostons le métabolisme énergétique du neurone. » Carba 1 n’existe pas dans notre corps. «Il a été synthétisé par des chimistes», explique Mme Lafanechère. Pour poursuivre ces recherches, une société a été créée, Saxol, avec l’aide du Satt Linksium. Multi-entrepreneur du secteur, Philippe Bordeau en prend la présidence. Laurence Lafanechère accompagnera l’entreprise tout en restant au CNRS.

Il faut maintenant trouver des fonds, d’où la participation à iVenture. “Il faut faire ce qu’on appelle une étude de toxicité maximale et aussi travailler sur la formulation de cette molécule”, explique celle qui n’était pas particulièrement encline à reprendre une aventure entrepreneuriale après la fermeture de Cellipse, une autre entreprise issue de ses recherches déjà en cours. la lutte contre le cancer. Son engagement lui a valu le titre de personnalité de l’année par les lecteurs du Dauphiné Libération en 2012.

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