Cette femme qui veut révolutionner l’industrie cosmétique

Cette femme qui veut révolutionner l’industrie cosmétique
Cette femme qui veut révolutionner l’industrie cosmétique

En fondant son entreprise Save&Care, Manon Leroux a eu une idée qui pourrait résoudre le problème de la destruction de millions de produits cosmétiques invendus chaque année.

Impossible de se débarrasser de son sourire. Manon Leroux est plus qu’heureuse, elle est euphorique. Elle vient de remporter la première édition du prix Bertha Benz, pour son projet « Save and Care », une application qui permet d’acheter des produits de beauté à bas prix, ceux-ci ayant été récupérés dans les stocks invendus de pharmacies, de parfumeurs ou de grandes surfaces. Ce prix, qui porte le nom du premier conducteur allemand à avoir parcouru 106 km en voiture en 1888, récompense une femme au projet éthique et innovant.

Il a été créé par le programme She’s Mercedes, qui réunit depuis cinq ans des promotions de six entrepreneurs autour du mentorat et de l’accompagnement pour valoriser et faire avancer leurs projets. Manon Leroux a été choisie parmi plus de 300 candidats. Au-delà de sa personnalité attachante, c’est surtout son concept qui a séduit le jury.

Un parcours cohérent

Mais commençons par le début. La jeune femme a suivi un parcours scolaire traditionnel, qui l’a conduite à Montpellier Business School. Elle a ensuite travaillé chez Showroom Privé, un site de revente de grandes marques à petits prix, puis Selency, brocante dans le domaine de la décoration et de l’immobilier, où elle était commerciale. « Nous n’étions que 6 à mon arrivée et j’ai pu constater la croissance de cette entreprise très engagée. C’est vraiment de là qu’est née mon envie de me lancer dans l’entrepreneuriat et de m’investir dans un projet qui a autant de sens que celui-ci.

J’ai mis fin à mon licenciement conventionnel et j’ai eu l’idée du « Save&Care » le lendemain, sous ma douche en regardant mon gel douche Caudalie à 9 euros

Manon Leroux, fondatrice de Save&Care

Elle a 29 ans lorsqu’elle quitte l’entreprise et décide de reprendre ses études, pour suivre un master spécialisé en management des métiers de la mode et du luxe, à l’Institut Français de la Mode. Elle s’envole ensuite pour New York pour travailler pour le label à la démarche raisonnée Mansur Gavriel. Le Covid met un terme à son aventure américaine. De retour en , elle rejoint BIS Boutique Solidaire, une chaîne de friperies où elle passe un an.

Un état d’esprit pionnier

“J’ai mis fin à ma séparation conventionnelle et j’ai eu l’idée du “Save&Care” le lendemain, sous ma douche en regardant mon gel douche Caudalie à 9 euros.” Elle se dit alors qu’étant au chômage et devant réduire ses dépenses, elle n’aurait plus accès à ce type de produit de beauté. « Pour l’alimentation, je n’étais pas inquiet, car il y a le « Too good to go » qui met en relation des particuliers avec des commerçants bradant des paniers de produits invendus. Je me suis dit que c’était exactement ce qu’il me fallait faire pour la beauté !

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Elle se précipite dans sa pharmacie locale pour demander comment sont gérés les invendus. On lui dit que les laboratoires font de moins en moins de retouches et qu’il y a beaucoup de pertes. Chaque année, en France, 128 millions d’euros de produits sont détruits selon la Fédération des Entreprises de la Beauté. Un chiffre qui, certes, a été divisé par cinq en 5 ans, mais qui reste considérable.

Les produits de beauté, un luxe qui a un prix

La jeune femme constate que dans le même temps, un tiers des Français abandonnent les produits de soins par manque de moyens, selon une enquête de l’association Dons Solidaires en 2023. Pour donner un exemple concret, 4 millions de personnes se passent de shampoing. Par exemple. « Il est difficile de trouver des produits à des prix abordables, notamment des produits de qualité fabriqués selon des procédés raisonnables. Or, la beauté impacte la confiance en soi. Faire attention à sa peau et à ses cheveux est un rituel important qui fait du bien », ajoute Manon Leroux.

Ce que je souhaite proposer, c’est une démarche 100% responsable, qui limite notamment la livraison, celle des produits cosmétiques, représente 40 millions de livraisons par an

Manon Leroux, fondatrice de Save&Care

La jeune femme décide donc d’agir vite. « Je ne me suis pas posée de questions, j’ai immédiatement réagi, je suis allée voir d’autres pharmacies qui m’ont confirmé ces problèmes de flux en bout de chaîne », nous raconte-t-elle aujourd’hui. ‘aujourd’hui. Certes, il existe des solutions pour trouver des produits moins chers comme les sites Blissim ou Beauté Privée, mais pas une solution qui permette aux distributeurs de vendre leurs produits déjà dans le circuit de vente, dans les rayons. Ce que je propose, c’est une démarche 100% responsable. Je souhaite, via un système de click and collect, limiter les livraisons de produits cosmétiques, qui représentent 40 millions de livraisons par an.

Après avoir testé l’année dernière un prototype d’application auprès des pharmacies et installé plusieurs pop-up stores, elle s’apprête à sortir la version officielle de son application « Save&Care ». Entre-temps, elle a élargi son éventail de partenaires. « Il y a 21 000 pharmacies en France, mais aussi beaucoup de parfumerie et des enseignes de grande et moyenne surface, ce qui représente un potentiel de 80 000 marques en France qui ont toutes des produits abîmés, des dates courtes, des produits aux packagings changeants. J’ai décidé de suivre ce cours.

La promotion de la saison 4 du programme She’s Mercedes : Naomie Halioua, co-fondatrice de Cleo Academy, Camille Brégeaut, co-fondatrice des Petits Prödiges, Manon Leroux, fondatrice de Save&Care, Joy Ignaczak, co-fondatrice de Jaiio, Victoire de Lapasse, co-fondatrice de Neptune Elements et Charlotte Darmet, fondatrice d’Opopop.
Virginie Garnier

Si elle fait partie d’un incubateur de jeunes talents à Station F, remporter la première édition du prix Bertha Benz et être sélectionnée pour la saison 4 de She’s Mercedes a été un tremplin. « En tant que fondateur solo, j’ai besoin d’aide dans des domaines qui ne font pas partie de mon expertise principale. Grâce au programme, j’ai travaillé avec une formidable mentor, Marion Schoutteten, fondatrice de la marque de vêtements Orta. C’était très stimulant et cela m’a fait gagner beaucoup de temps, car les autres participants ont des entreprises qui ont déjà levé des fonds.

Elle apprécie l’idée d’un accompagnement féminin dans un monde des affaires encore très dominé par les hommes. « C’est difficile d’être une femme entrepreneur quand on veut enfreindre les règles. Avoir de grandes ambitions est plus compliqué. Arriver à dire qu’on veut révolutionner l’industrie cosmétique, après avoir compris dès l’enfance qu’il faut être modeste, n’est pas chose aisée. Et puis factuellement, c’est aussi plus difficile, car on est plus facilement jugé, pas forcément pris au sérieux. Mais je ne veux pas que cela soit un obstacle. Un soutien comme She’s Mercedes permet d’aller au-delà de tout ça !

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