la reconquête des machines, la quête des hommes

« Cette mammographie est le symbole de la reconquête pour offrir les mêmes soins à tous les résidents. » Les propos du Dr Jean-Christophe Lecomte révèlent l’importance du dispositif inauguré mardi 15 octobre au centre hospitalier de Saint-Jean-d’Angély. En 2023, les Vals de Saintonge avaient le pire taux de prévention de toute la Nouvelle-Aquitaine pour la prévention du cancer du sein. Seulement 38,1% de la population cible, les femmes âgées de 50 à 74 ans, sont à jour de l’examen. Bien en dessous de la moyenne départementale, 45 %, et régionale, 47 %. Très loin de l’objectif national fixé entre 60 et 70 %.


Françoise Mesnard, Fabrice Leburgue et le Dr Lecomte dans les couloirs du nouveau service.

Philippe Ménard / SO

« Le dépistage est considéré comme non urgent. En tardant, on se retrouve avec une surmortalité. A Saint-Jean-d’Angély, j’étais agacé par la proportion de cancers au stade T4, alors que la tumeur a tellement évolué qu’elle a un retentissement sur la peau. Malheureusement, la mortalité est bien plus élevée », poursuit le Dr Lecomte, chef du service de radiologie et d’ingénierie médicale du groupe hospitalier de Saintes/Saint-Jean-d’Angély.

Financement local

Saint-Jean-d’Angély n’avait plus de mammographe depuis le passage au numérique il y a vingt ans. La nouvelle unité de sénologie offre enfin aux femmes du pays des soins de proximité, de qualité, avec une technologie de pointe. Le développement a coûté 367 978 euros, dont 204 000 euros pour le mammographe et 38 000 euros pour l’échographe, qui permet d’affiner le diagnostic.


La liste des donateurs est mentionnée sur un panneau.

Philippe Ménard / SO

Les habitants sont allés chercher ce matériel. La maire, Françoise Mesnard, a été choquée par le faible taux de prévention. « J’ai proposé que ce soit le combat Octobre rose en 2023. Tout le territoire était mobilisé. » Une campagne de dons a permis de récolter 12 000 euros. Le milieu économique et associatif a contribué à hauteur de 8 000 euros. La Ligue contre le cancer 17 a versé 20 000 euros. Le groupe hospitalier des Saintes Saint-Jean-d’Angély a injecté 150 000 euros d’autofinancement, l’agence régionale de santé accordant une subvention du même montant.


En cas de doute, l’échographie permet de préciser le diagnostic.

Philippe Ménard / SO

L’hôpital d’Angère a intégré ce service dans un « pôle santé des femmes » qui propose une approche globale. Le dépistage du cancer du sein peut être associé au dépistage du cancer du col de l’utérus.

« L’égalité d’accès aux soins pour tous est un combat de 20 ans »

Une troisième IRM en 2026

« L’égalité d’accès aux soins pour tous est un combat de vingt ans », complète Françoise Mesnard. Il y a une dizaine d’années, l’Aunis comptait au total sept IRM et scanners, contre deux en Saintonge. Le territoire rattrape progressivement son retard. Le centre hospitalier de Saintes dispose désormais de deux IRM et de deux scanners, plus un troisième sur le site de Saint-Jean-d’Angély. « Nous nous sommes lancés dans la radiologie interventionnelle, un scanner en bloc qui permet de traiter la pathologie. Depuis 2020, nous sommes montés en gamme », commente le directeur, Fabrice Leburgue.

Une troisième IRM sera installée à Saintes en 2026. « L’objectif est d’avoir un rendez-vous IRM corps entier en moins de 20 jours. » Pour Fabrice Leburgue, l’amélioration des équipements passe beaucoup par le groupe de coopération en santé et la collaboration avec le secteur privé.

Françoise Mesnard a fortement poussé le projet.


Françoise Mesnard a fortement poussé le projet.

Philippe Ménard / SO

Le centre hospitalier de Saintes était sous-dimensionné depuis son ouverture en 2007. Les investissements se sont poursuivis ces dernières années pour élever le site à son ambition « d’hôpital de référence ». « Il faut avoir toutes les spécialités de niveau 2, entre l’hôpital local et le CHU », disait Fabrice Leburgue le 23 septembre. Ce jour-là, on célébrait le réaménagement de l’hôpital de jour d’oncologie, qui accueille des patients en chimiothérapie. De dix places et quatre lits en 2007, elle est passée à une capacité de 26 lits. Cela est d’autant plus nécessaire que le nombre de patients augmente, notamment grâce à un meilleur dépistage.

Vite, une école de manipulateurs radio !

Le matériel est là. Il manque des spécialistes pour l’exploiter pleinement. Des médecins, bien sûr, mais pas seulement. L’hôpital a besoin de radiologues et de techniciens radio. Cette formation post-bac en trois ans n’existe pas en Charente-Maritime. Le groupe hospitalier de Saintes travaille depuis deux ans à la création d’une filière. « Entre 30 et 40 étudiants, ce serait déjà très bien. Vous devez décider dans quelle ville le faire. Nous pensons que nous avons un bon projet. Le plus tôt sera le mieux », estime Fabrice Leburgue. L’hôpital de Saintes aura huit postes à pourvoir d’ici deux ans. À Saint-Jean-d’Angély, Jean-Christophe Lecompte aurait facilement de quoi occuper trois postes. Pour l’instant, le mammographe ne fonctionne que quatre demi-journées par semaine, pour une capacité de 40 personnes par jour.

 
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