Pouvez-vous faire trop d’exercice ?

Pouvez-vous faire trop d’exercice ?
Pouvez-vous faire trop d’exercice ?

Les décès de participants à des événements de longue durée tels que les marathons relancent régulièrement le débat sur la quantité appropriée d’exercice physique pour maintenir une bonne santé cardiovasculaire. Une récente étude d’imagerie cardiaque(1) réalisées chez de vieux sportifs récréatifs ayant pratiqué des sports d’endurance toute leur vie suggère qu’au-delà d’une certaine limite, il existe des personnes très, très actives qui peuvent développer un « cœur de pierre ».

Artères cardiaques bloquées

Beaucoup sont sujets au développement de maladies chroniques telles que le diabète de type 2, la dyslipidémie (trouble du transport du cholestérol sanguin) et les maladies coronariennes.

Chez certaines personnes, la maladie coronarienne se développe en raison de l’accumulation de cholestérol dans les artères du cœur. Ceux-ci s’épaississent et durcissent suite à un processus de calcification, et deviennent ainsi fragiles. Lorsque l’intérieur d’une artère se rompt, elle libère différentes substances qui vont produire un thrombus (caillot), pouvant entraîner une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral.

Mesurer l’athérosclérose

La littérature scientifique abondante sur la manière de prévenir le développement de ces maladies est très claire. Une activité physique régulière, comme une bonne marche de 30 minutes, 5 fois par semaine, génère de nombreux effets cardioprotecteurs importants.

Mais peut-on trop faire d’exercice ? L’angiographie par tomodensitométrie (technique d’imagerie) permet désormais d’examiner la structure du cœur et de quantifier l’athérosclérose (blocage) des artères coronaires de manière non invasive. Grâce à cet outil, une équipe de chercheurs des Pays-Bas étudie depuis plusieurs années un groupe de sportifs amateurs masculins initialement âgés en moyenne de 54 ans (étude MARC-1) qui ont été réévalués 6 ans plus tard (étude MARC-2).(1). Puisque 289 de ces hommes ont participé aux deux études, la stabilité ou la progression de leur athérosclérose a pu être évaluée. Il est également pertinent de mentionner qu’une proportion importante de ces athlètes amateurs s’entraînaient à une intensité vigoureuse (44 %), voire très vigoureuse (34 %).

Exercice vigoureux et calcification des artères coronaires

Les résultats de cette étude sont fascinants. La présence de calcifications dans les artères coronaires des participants a augmenté de 52 % à 71 % au cours du suivi et leur score calcique a également augmenté sur 6 ans. De plus, malgré leur entraînement régulier et vigoureux, une augmentation du nombre de plaques d’athérosclérose a été observée chez 75 % de ces athlètes. Cela dit, les chercheurs n’ont observé aucune association entre le volume d’entraînement et les modifications du score calcique ou du nombre de plaques d’athérosclérose. Or, la pratique d’exercices très vigoureux était associée à la progression du score calcique, d’où l’expression « cœur de pierre ».

Les dangers d’un cœur de pierre – distinguer les personnes très actives des personnes inactives

Trop d’exercices de haute intensité sont-ils dangereux pour les athlètes amateurs ? Il faut veiller à ne pas surinterpréter les images d’artères coronaires calcifiées. Dans la population générale, plus la calcification des artères coronaires est importante, plus le risque de crise cardiaque est grand. Cependant, chez les sportifs, la valeur pronostique de ce score reste incertaine puisque les sportifs ont des plaques d’athérosclérose plus stables et une rupture moins fragile, ce qui explique leur risque cardiovasculaire plus faible et leur espérance de vie plus longue que la population. en général.

La question demeure donc : peut-on trop faire de l’exercice ? Dans une étude d’imagerie cardiaque, mon collègue de l’IUCPQ – Université Laval, le cardiologue Éric Larose, rapportait qu’après un marathon, le cœur des coureurs avait développé un œdème, mais que tout était revenu à la normale. commande après quelques semaines(2). Le stress physiologique important associé aux épreuves de longue durée génère-t-il une réponse inflammatoire qui stimule le processus de calcification et qui expliquerait le « cœur de pierre » de certains sportifs d’endurance qui ont maltraité leur corps et leur cœur ? ?

Être sédentaire et inactif est plus dangereux qu’être trop actif !

Ne vous inquiétez pas, la majorité d’entre nous ont encore une certaine marge de manœuvre avant de conclure que nous faisons trop d’exercice ! Si vous pratiquez un sport de très longue durée et de haute intensité, faites-le par passion, pas nécessairement pour votre santé cardiaque. De plus, assurez-vous de toujours donner à votre corps et à votre cœur le temps de récupérer, de bien dormir et de vous écouter. Si vous ressentez une fatigue inhabituelle lors d’un entraînement que vous feriez normalement confortablement, parlez-en à votre médecin. Gardez à l’esprit qu’être sédentaire sera toujours bien plus dangereux qu’être actif physiquement !

(1) Aengevaeren VL et coll. Volume d’exercice par rapport à l’intensité et à la progression de l’athérosclérose coronarienne chez les athlètes d’âge moyen et plus âgés : résultats de l’étude MARC-2. Circulation 2023;147(13):993-1003.

(2) Gaudreault V et coll. Modifications transitoires du tissu myocardique et de sa fonction pendant un marathon chez des marathoniens moins en forme. Can J Cardiol 2013;29(10):1269-1276.

 
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