Temps de lecture : 2 minutes – Repéré sur ScienceAlert
Ami tardigrade, quel est le secret de ton éternelle jeunesse ? Jaloux des super pouvoirs de ces créatures capables de survivre dans des environnements particulièrement hostiles, les chercheurs ont décidé que ce serait une bonne idée d’incorporer un peu de tardigrade dans les cellules humaines, comme le mentionne un article de ScienceAlert. Qu’est-ce qui pourrait mal se passer?
Une équipe de scientifiques de l’université du Wyoming (nord-ouest des Etats-Unis), dirigée par les biologistes moléculaires Silvia Sanchez-Martinez et Thomas Boothby, travaille à introduire des protéines tardigrades dans les cellules humaines dans l’espoir d’en transférer les vertus. Les résultats de ces travaux ont été publiés le 19 mars dans la revue Protein Science, à la pointe de l’actualité des protéines.
Les tardigrades sont des animaux microscopiques qui se sont forgés une solide réputation ces dernières années pour leur apparence étonnante, mais surtout pour leur capacité à survivre à peu près à tout. Ces créatures sont appelées « extrémophiles » et continuent tranquillement leur existence à des températures de -272 à +150°C. Ils peuvent aussi entrer en stase pendant trente ans en cas de pénurie de ressources, en attendant des jours meilleurs.
La propriété qui intéresse particulièrement les chercheurs est la capacité de ces organismes à se protéger contre le manque d’humidité mortel et la dessiccation. Les tardigrades peuvent utiliser une protéine pour produire un gel dans leur corps qui leur permet de vivre des années, même sans eau. Ce type de pouvoir est évidemment souhaitable.
Les joies de la stase
Pour acquérir un super pouvoir animal, on peut se faire mordre par un spécimen radioactif comme Peter Parker alias Spider-Man, mais la méthode la plus couramment utilisée par les scientifiques est l’introduction des protéines responsables de ce phénomène, ici CAHS-D (abondant thermosoluble protéines cytoplasmiques), dans les cellules humaines.
« Étonnamment, lorsque nous introduisons ces protéines dans les cellules humaines, elles se gélifient et ralentissent le métabolisme, comme chez les tardigrades. De plus, tout comme chez les tardigrades, lorsque vous mettez les cellules humaines contenant ces protéines dans un état de biostase, elles deviennent plus résistantes au stress, conférant certaines des capacités des tardigrades aux cellules humaines.révèle Silvia Sanchez-Martinez, biologiste moléculaire à l’Université du Wyoming, responsable de cette étude.
Cette propriété nous permettra peut-être un jour d’approcher notre but ultime qui est, rappelons-le, la vie éternelle. Mais surtout elle peut aider les tissus humains à mieux supporter les biostases dans des conditions de « stress environnemental », comme le froid imposé avant une greffe d’organe par exemple (ou à permettre Hibernatus).
Avant de nous quitter, voici un petit rappel des autres super pouvoirs du tardigrade pour voir quelle protéine nous lui volerons la prochaine fois : survie dans le vide de l’espace ainsi que sous une pression atmosphérique intense, résistance aux radiations plus de mille fois supérieure à celle du tardigrade. celle des humains, la survie malgré le manque d’oxygène ou les températures extrêmes… Bref, on ne sauvera peut-être pas la planète, mais avec un peu de tardigrade en nous, on sera prêt à en subir les conséquences sans broncher.
