« La télévision et la publicité sont essentielles au financement de l’information et de la création »

« La télévision et la publicité sont essentielles au financement de l’information et de la création »
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INfluencia : quelles sont les ambitions de la matinale du SNPTV, vendredi 5 avril 2024, et qu’est-ce qui a conduit au choix de la thématique 2024 ?

François Pellissier : la création et l’information guideront cette matinée de SNPTV. Comme l’année dernière, les dirigeants des groupes audiovisuels viendront s’exprimer et il proposera également diverses keynotes et tables rondes. A travers cet événement, nous souhaitons rappeler le rôle crucial de la télévision et de la publicité dans le financement de l’information et de la création, d’autant plus dans un contexte d’explosion de l’intelligence artificielle, fausses nouvelles, évolution des usages, augmentation de la publicité numérique… Nos médias sont essentiels pour financer une information vérifiée et solide, pour perpétuer l’exception culturelle française et aussi en termes d’efficacité publicitaire. En 2023, en France comme dans d’autres pays, la télévision a souffert mais elle a mieux résisté dans un contexte baissier. Le téléviseur est extrêmement puissant, avec une mesure robuste et transparente, fournie par un tiers. L’attention est liée à son environnement sans danger pour la marque et premium, et à une diffusion majoritaire sur l’écran de télévision. Ne vous laissez pas tromper par les chiffres ! On entend souvent dire que le temps d’écoute diminue. C’est le résultat de l’évolution technologique et de l’essor de la vidéo à la demande mais cela reste extrêmement significatif – 3h06 au premier trimestre 2024 – dont aucun autre média ne peut se vanter. En termes de couverture, 47 millions de Français regardent la télévision chaque jour et 93 % des 15-34 ans la regardent chaque semaine. Les jeunes continuent donc à regarder la télévision, même s’ils la regardent sans doute différemment. Les médias attirent même de plus en plus de Français : 19,7 millions de foyers ont regardé la télévision en 2023 contre 19,5 millions en 2018. Et cela avant de prendre en compte les évolutions très importantes de la mesure d’audience à partir de janvier 2024 qui ont permis d’avoir une mesure globale. des médias en tous lieux, auprès de tous les Français et sur tous les écrans.

Ne vous laissez pas tromper par les chiffres ! On entend souvent dire que le temps d’écoute de la télévision diminue. Cela reste extrêmement important – 3h06 sur le premier trimestre 2024 – dont aucun autre média ne peut se vanter.

IN : les annonceurs invoquent parfois un manque de marge de manœuvre sur les investissements décidés au niveau mondial. Quel message comptez-vous transmettre plus spécifiquement à ce public ?

PF : il est important que les annonceurs, qui pensent parfois à investir beaucoup d’argent sur les réseaux sociaux et sur les environnements, ne le fassent pas sans danger pour la marque comme le nôtre, tiennent également compte de la destination de leurs investissements et de leur utilité. Nous investissons chaque année 6 milliards d’euros dans les contenus et quelque 1,3 milliard dans le financement de la production audiovisuelle et cinématographique. Nous ne sommes pas des plateformes, mais des médias qui financent l’information et la création. J’en appelle donc à la responsabilité sociale des annonceurs dans le choix de leurs investissements.

Il est important que les annonceurs prennent également en compte la destination de leurs investissements. J’en appelle donc à leur responsabilité sociale

IN : après deux ans de présidence du SNPTV, quels progrès le secteur a-t-il réalisé ?

PF : nous avons fait progresser avec succès la télévision segmentée, une proposition très intéressante pour les annonceurs qui allie la puissance de la télévision et la capacité de ciblage du numérique. C’est aussi une première mondiale puisque cette innovation a été co-construite en France entre les opérateurs télécoms AF2M et le SNPTV. C’est un vrai succès auprès des annonceurs même s’il existe encore des asymétries avec les acteurs du numérique car on ne peut pas mettre l’adresse de l’annonceur dans la création publicitaire et on est soumis à des limitations sur la durée. Fin 2023, 8 millions de foyers avaient accès à la télévision segmentée et, l’année dernière, plus de 1 600 campagnes ont été lancées par plus de 1 100 annonceurs. Cela va encore s’accélérer avec Free qui devrait arriver, l’équipement croissant en smart TV… Tous nos groupes de télévision sont également très présents sur le numérique et, chacun à sa manière, avec nos plateformes de streaming (TF1+ lancée en janvier 2024, M6+ qui arrive en Mai, france.tv du côté de l’audiovisuel public, ndlr). TV a également été pionnière sur les questions de RSE avec le développement d’un calculateur carbone commun à tous les acteurs du secteur. SNPTVproduit par NSP. Cela reflète un engagement profond en faveur d’une publicité plus responsable et de réduction de l’impact environnemental du secteur, qui complète les initiatives prises par chaque agence.

Il subsiste un certain nombre d’asymétries contestées depuis de nombreuses années. Il n’y a aucune raison pour que la télévision n’ait pas les moyens de lutter à armes égales, notamment vis-à-vis des plateformes.

IN : quels sont les grands défis qui attendent la SNPTV ?

PF : ils se situent au niveau des asymétries de réglementation et de mesure. Il est essentiel que l’on puisse se comparer au numérique selon des mesures transparentes et des critères identiques. Avec le SNPTVL’Udécamle Udéni de marquesnous avons appelé les plateformes à travailler avec Médiamétrie sur une mesure vidéo cross-média avec des critères établis et partagés par tous. Sur le plan réglementaire, il subsiste un certain nombre d’asymétries contestées depuis de nombreuses années. Il n’y a aucune raison pour que la télévision soit traitée différemment des autres médias et n’ait pas les moyens de lutter à armes égales, notamment vis-à-vis des plateformes. Ne nous trompons pas dans le combat. Nous ne combattons pas les médias qui, comme nous, financent l’information et la création. Nous voulons pouvoir lutter à armes égales contre les grandes plateformes numériques qui bénéficient aujourd’hui de cette asymétrie. Par exemple, la distribution a une part bien plus importante des investissements dans le numérique parce que la promotion de la distribution n’a pas accès à la télévision. C’est un problème que nous dénonçons depuis longtemps. Nous continuerons à nous battre jusqu’à ce que les choses changent car il n’est plus possible de vivre avec de telles asymétries. La ministre de la Culture a indiqué qu’elle allait autoriser définitivement la publicité télévisée pour le cinéma, et qu’elle envisageait de publier. Tant mieux. Mais il serait inacceptable et injuste de maintenir cette asymétrie en matière de promotion pour la distribution.

Apprendre encore plus

La matinée SNPTV comprendra :

  • une table ronde avec les patrons des grands groupes audiovisuels français
  • une conférence « Quelle attention est accordée à la publicité télévisée et CTV »
  • une table ronde « Création et attention publicitaire : les nouveaux défis à relever »
  • un entretien annonceur sur l’impact de la TV dans une stratégie de communication
  • une table ronde sur « Le rôle de l’information à l’ère numérique et les fausses nouvelles »
 
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