Éternuements, nez qui coule, yeux larmoyants… Pour lutter contre ces symptômes fréquents à cette période de l’année, ceux qui ont été tentés d’avaler un comprimé d’Humex, de RhinAdvil ou d’un autre Dolirhume, après un passage à la pharmacie de quartier, vont devoir revoir leurs habitudes.
Désormais, ” une ordonnance doit être présentée pour obtenir ces médicaments en pharmacie.a indiqué l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Dans sa liste de produits anti-rhume à prescription obligatoire, accompagnés d’un “unexamen médical préalable et systématique »l’autorité sanitaire a placé Actifed rhume, Actifed rhume jour et nuit, Dolirhume, Dolirhumepro, Humex rhume, Nurofen rhume, RhinAdvil rhume et RhinAdvilcaps rhume.
Maux de tête, nausées, troubles visuels…
Tous ont en commun d’être «vasoconstricteurs oraux contenant de la pseudoéphédrine »une molécule qui agit sur les vaisseaux sanguins et, à ce titre, considérée comme dangereuse. Au-delà de divers effets secondaires, deux risques particulièrement aigus ont été identifiés par l’ANSM : « Syndrome d’encéphalopathie postérieure réversible et syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible. »
A chaque fois, les symptômes « inclure des maux de tête soudains et sévères ou des maux de tête en coup de tonnerre, des nausées, des vomissements, de la confusion, des convulsions et/ou des troubles visuels. »
Résultat, “la possibilité d’obtenir ces médicaments sans avis médical présente un risque trop important pour les patients.
Le verdict de l’ANSM n’a pas vraiment créé de surprise au sein des officines insulaires. C’est plutôt conforme aux attentes. « Depuis des années, nous sommes alertés des effets possibles de la pseudoéphédrine. Lorsque nous avions une demande concernant l’un de ces produits, nous orientions généralement le patient vers autre chose. »indique Sandrine Leandri, pharmacienne à Ajaccio. Elle nous assure, Humex, Rhinadvil et autres spécialités du genre, «même sans ordonnance, ne pouvait être délivré sans l’avis du pharmacien et méritait d’être interrogé« .
“J’ai demandé au patient s’il souffrait d’hypertension”
En pharmacie, les cartons étaient aussi toujours rangés »derrière le comptoir, hors de portée des gens.
Un point de vue partagé par Paule Duchaud-Lucchini, également pharmacienne dans la cité impériale. “J’ai demandé au patient, par exemple, s’il souffrait d’hypertension, s’il avait des antécédents d’accident vasculaire cérébral.note-t-elle.
Et, lorsque la demande spontanée concernait une autre personne que celle que les pharmaciens avaient devant eux, ils assuraient “ne pas donner la boîte”.
Au fil du temps, cependant, les personnes souffrant du rhume sont devenues moins friandes des médicaments contre le rhume disponibles gratuitement, mais en 2018, leur publicité leur a été interdite.Dans l’ensemble, ils étaient plutôt bien informés des complications possibles. Et puis ils sont passés à d’autres remèdes», notent les pharmaciens.
Les solutions ne manquent pas, comme les inhalations, l’homéopathie, la phytothérapie. C’est connu, “Tout ce qui est naturel fonctionne bien pour soulager les symptômes d’un rhume.”
A tel point qu’aujourd’hui, les stocks de vasoconstricteurs oraux ont fondu. En pharmacie, il reste «juste quelques cartons”pour deux ou trois références.
Des réserves très faibles qui correspondent à «prescriptions des médecins, inexistantes ou quasi inexistantes« .