Sandra Taipunu réclame justice pour son mari, devenu tétraplégique après un tacle de

Sandra Taipunu réclame justice pour son mari, devenu tétraplégique après un tacle de
Sandra Taipunu réclame justice pour son mari, devenu tétraplégique après un tacle de rugby

Jean-Paul Taipunu devient tétraplégique après un violent tacle lors d’un match de . Ce 12 janvier 2020 a changé à jamais le cours de sa vie. Près de cinq ans plus tard, l’affaire suit son cours devant les tribunaux. Il a été indemnisé par la Fondation Ferrasse mais accuse son club de vouloir détenir les fonds d’une cagnotte qui lui appartiennent. De retour en Polynésie pour les vacances de Noël, il se livre.

Jean-Paul Taipunu a aujourd’hui 37 ans. En janvier prochain, il aura vécu cinq ans en fauteuil roulant. “Je n’ai pas tourné la page, c’est dur. J’étais sportif. A Tahiti, je représentais la boxe… C’est dur d’être comme ça» témoigne-t-il.

Sandra nous montre une photo du dernier voyage avec son mari à Londres, alors qu’il pouvait encore marcher.

©Hubert Liao / Polynésie 1ère

Cet ancien militaire effectuait des petits boulots pour compléter son salaire et subvenir aux besoins de sa famille. Malgré le peu de - qui lui reste, il découvre le rugby et y prend rapidement goût. Le Tahitien-Calédonien signe une licence avec le Rugby Club du Pays de Roquefort. Le 12 janvier 2020, alors qu’il disputait un match avec la réserve face à Sainte-Livrade, Jean-Paul ne s’est pas relevé. Il se souvient de ce tacle d’une violence inouïe.

C’était volontaire. (…) Dans le jeu, j’étais le gars à frapper parce que j’ai tout cassé. Chaque fois qu’ils arrivaient, deux ou trois d’entre eux me taclaient sinon je serais en désordre. Il m’a frappé, l’arbitre n’a rien fait non plus. Celui qui m’a frappé était à dix mètres de moi et j’ai voulu le plaquer. Quand j’ai couru, j’ai commencé à tacler, j’ai bien vu son genou. Je ne pouvais pas esquiver parce que j’étais dans l’élan. Le genou a frappé [sur ma tête]J’ai les cervicales cassées 5 et 6 et une moelle épinière comprimée. (…) J’ai eu l’impression qu’un choc électrique traversait mon corps. Je savais que je n’allais plus marcher.

Jean-Paul Taipunu

Polynésie Le 1er

Ses blessures à la moelle épinière ont provoqué une paralysie de ses quatre membres. A 32 ans, au sommet de sa forme, le Polynésien devient tétraplégique. Grâce aux équipements modernes en , le trentenaire peut progressivement reprendre le contrôle de sa vie mais il ressent encore beaucoup de colère.

Le seul endroit où il se sent en paix est avec sa famille, aux côtés de ses enfants et de sa femme.


Heureusement, Jean-Paul peut promener son fils même en fauteuil roulant !

©Hubert Liao / Polynésie 1ère

Sandra se bat depuis cinq ans devant le tribunal pour son mari. Peu après l’accident, l’ancien rugbyman a reçu 10 000 euros (soit environ 1,2 million de francs) de la Fondation Ferrasse, placée sous l’égide de la Fédération française de rugby, qui vient en aide aux blessés graves du rugby.

Parallèlement, une cagnotte de litchis est mise en place, les clubs de France forment une chaîne de solidarité et envoient des chèques à l’adresse du club de Roquefort. Mais les conflits financiers commencent : le club de Jean-Paul refuse de lui verser directement cet argent et exige des justificatifs de dépenses.

Nous avons gagné une première étape devant le tribunal. Et là, deuxième étape, il y a pas mal de choses : le joueur n’a pas encore été condamné. Le club non plus. Ils veulent simplement étouffer l’affaire et je ne leur en laisse pas l’occasion. J’en ai toutes les preuves. Il y a eu du racisme, car je suis une voyageuse et mon mari est tahitien.

Sandra Taipunu, épouse de Jean-Paul

Polynésie Le 1er

Sandra est enceinte lorsque l’accident survient, sous ses yeux. Elle regrette le manque de soutien des camarades de Jean-Paul et de son club. L’affaire se poursuit désormais.

Pour les vacances, la famille est venue trouver du réconfort à Tahiti, malgré le manque d’aménagements pour les personnes en fauteuil roulant. “Cela fait seize ans que je ne suis pas rentré chez moi, ça fait du bien de revenir. Je suis allé voir mes grands-parents« livre Jean-Paul. L’occasion également pour ses enfants de découvrir leur fenua. Avec toute une valise de médicaments, Jean-Paul devrait pouvoir tenir jusqu’au 27 janvier, date de leur retour à Bordeaux.

 
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