Le Canadien | Ces joueurs qui veulent jouer à Montréal

(Détroit) Kent Hughes parle souvent de l’importance de mettre la main sur des joueurs qui veulent évoluer dans l’environnement, disons, dynamique de Montréal. C’est exactement ce qu’a obtenu le Tricolore en la personne d’Alexandre Carrier.

La nouvelle acquisition du Canadien a rencontré un quatuor de journalistes montréalais à l’hôtel de l’équipe, où il était arrivé quelques minutes plus tôt. Et presque chaque réponse était un prétexte pour exprimer sa joie de rejoindre l’équipe de son enfance.

Par exemple, lorsqu’il a raconté comment il avait appris l’existence du métier qui avait envoyé Justin Barron à Nashville pour ses services. Mercredi soir, il a dîné avec Anthony Beauvillier, des Penguins. « Au départ, je ne m’en rendais pas compte. C’est plus aujourd’hui, faire mes poches à l’arène, saluer mes anciens coéquipiers. C’était plus émouvant. Mais une fois la page tournée, on se dit : je rentre chez moi, je vais jouer au Centre Bell ! », a raconté l’arrière-garde de 28 ans.

Autrement, quand il revient sur son parcours du combattant – 4 saisons et 279 matchs dans la Ligue américaine – avant de s’imposer dans la LNH. « Parfois, quand les choses n’allaient pas bien, je me demandais : est-ce que ça va marcher à un moment donné ? Et je me suis dit : donne-moi juste un match au Centre Bell. Je l’ai fait. Maintenant, avoir la chance d’enfiler le maillot, c’est encore plus spécial. »

PHOTO STEVE ROBERTS, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Alexandre Carrier (à gauche)

Pas encore convaincu ? Il parle ici du début de saison atroce des Predators, certainement de la déception de l’année dans la LNH. « Dans une ligue comme celle-là, quand il n’y a pas de résultats, il y a des changements. Malheureusement, j’étais le changement. Mais maintenant je peux dire : heureusement ! »

Des propos qui cadrent avec l’extrait inédit de l’émission podcast Sans restriction enregistré en octobre 2023, qui a été publié par l’animateur Kevin Raphaël mercredi soir. Carrier a explicitement exprimé son désir de jouer dans la métropole.

Le segment n’a jamais été diffusé afin de ne pas embarrasser l’athlète alors qu’il entamait la dernière année de son contrat avec les Predators.

Saison difficile

Malgré cette volonté, Carrier opte pour le statu quo. Le 1est En juillet, son contrat de trois ans a été officialisé avec les Predators. S’adressant à NHL.com l’été dernier, il a déclaré que l’entente avait été finalisée le 29 juin. Une fois sur place, un joueur a inévitablement tâté le terrain ailleurs. Lors d’un point de presse jeudi matin, le directeur général des Predators, Barry Trotz, a mentionné que Carrier avait « examiné ses options ».

Sauf que l’été dernier, Montréal regorgeait de défenseurs. La vie a changé depuis le 29 juin, notamment chez ceux qui, comme Carrier, tirent à droite.

  • Le 30 juin, le Canadien a échangé Johnathan Kovacevic aux Diables.
  • 28 septembre, David Reinbacher, 1est choix d’équipe en 2023, se fait exploser le genou gauche lors d’un match préparatoire. On ne sait toujours pas s’il pourra revenir à - d’ici la fin de la saison.
  • Le 30 octobre, après cinq matchs sans succès, Logan Mailloux est transféré au Rocket. À ce jour, il reste coincé à Laval.

Résultat : le Tricolore a disputé 12 de ses 31 matchs avec cinq gauchers et un droitier dans l’alignement. Et bon nombre des 19 autres ont été joués avec un défenseur, parfois deux, que l’on pourrait qualifier de « peu fiables » tant ils ont été utilisés avec parcimonie.

«Nous voulions savoir ce que nous avions avec nos jeunes», a déclaré le vice-président des opérations hockey du Canadien, Jeff Gorton. Ce que nous savons maintenant, c’est qu’il est difficile de gagner avec quatre ou cinq jeunes défenseurs dans l’effectif. »

Lors de son point de presse, Barry Trotz a également dû préciser que s’il échange Carrier, ce n’est pas parce qu’il regrette le contrat de trois ans, d’une valeur de 3,75 millions de dollars annuellement, qu’il lui a attribué. Carrier, qui n’avait jamais conclu une saison avec un bilan négatif jusqu’à présent, affiche désormais un -14. “Il s’intégrera bien avec nous!” », lâche Gorton, toujours prompt à l’autodérision.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE ARCHIVES

Jeff Gorton, vice-président des opérations hockey du Canadien

Parfois, lorsque l’équipe joue sous la barre des .500, plusieurs joueurs se retrouvent sous la barre des .500. Mais on l’a beaucoup vu jouer, on a analysé ses matchs avant sa blessure, on valorise beaucoup son jeu défensif, sa récupération.

Jeff Gorton

Pour ajouter aux malheurs de Carrier, il y a cette blessure au haut du corps, subie il y a deux semaines à Ottawa. Il n’a pas joué depuis, mais dit avoir obtenu le feu vert cette semaine.

Qu’obtiendra le Tricolore? Un joueur qui se dit « ultra compétitif », malgré ses 5’11” et son poids de 174 lbs. « Je ne suis pas un grand gars, comme vous pouvez le voir, vous êtes presque tous plus grands que moi ! », a-t-il déclaré, une remarque qui s’appliquait surtout, en toute honnêteté, au collègue Patrick Friolet, le meuble miroir en couverture du Canadien.

« Je suis intelligent, mon sens du hockey est ma force, je bloque les tirs et je suis un gars d’équipe. Je fais tout pour gagner, que ce soit bloquer les tirs, jouer en désavantage numérique, sortir de la zone. J’ai mis l’équipe en avant. »

Et, au risque de me répéter, un gars qui se fera un plaisir d’enfiler le maillot blanc vendredi soir à Détroit, puis sa version rouge le lendemain au Centre Bell.

« On m’a dit que mes épiceries allaient être bien différentes, qu’on allait me regarder un peu plus ! Peu de gens me connaissent, même si je joue dans la LNH depuis quelques années. Je pourrai interagir avec les fans, faire des choses que je n’ai pas faites souvent. À Nashville, je peux compter sur les doigts d’une main les fois où j’ai été reconnu. Là, je rentre chez moi, j’habite à côté du Centre Bell. Je ne suis pas déçu ! »

 
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