Certains s’imaginaient peut-être profiter de cette semaine sans Coupe d’Europe pour faire autre chose de leur mardi soir. Et pourtant, cette soirée sera l’occasion du dernier match de l’année pour une équipe de France. Les filles de Laurent Bonadei accueillent en effet l’Espagne à Nice, dans un match amical qui a des allures de match au sommet, sur le papier. Toutefois, cette trêve n’est qu’une nouvelle occasion pour les Bleus de constater le récent manque d’enthousiasme autour de leurs rencontres, même lorsque les adversaires sont champions du monde en titre.
Sous la foule
Samedi, le stade Raymond-Kopa d’Angers a tristement inscrit son nom sur les tablettes avec une des pires affluences de la dernière décennie. A peine plus de 5 000 personnes sont venues assister à la victoire d’Eugénie Le Sommer et de sa bande contre le Nigeria – alors que deux semaines plus tôt, Ronaldinho en rassemblait trois fois plus pour un match de charité dans le même stade. Le chiffre promet d’avoir encore faim ce mardi à Nice, L’équipe estimant qu’environ 8 000 spectateurs devraient faire le déplacement dans un Allianz Riviera pouvant en contenir plus de 35 000. Manque d’engouement global pour la sélection, comme les Bleus de Didier Deschamps ont également pu le constater ces dernières semaines ? Choix de stade discutable de la part de la fédération, sachant notamment que la salle azuréenne peine même à faire le plein pour les matches de l’OGCN ? Pourtant, les résultats ne sont pas très encourageants.
Cette réalité n’est pas propre aux Bleues, Aitana Bonmatí et ses coéquipières ayant fait le déplacement en France sachant que ce n’est pas ce match qui mettra les foules debout de l’autre côté des Pyrénées. Cependant, ils pourraient être surpris de jouer dans un stade aussi creux, car ils ont l’habitude de jouer dans des enceintes plus petites pour éviter ce genre de désagréments. Ce contexte ne décourage cependant pas Laurent Bonadei. « La fréquentation n’a pas été exceptionnelle à Angers, mais je tiens quand même à remercier les personnes qui sont venues car elles ont donné beaucoup de votes.a tenu à saluer le sélectionneur après la rencontre devant la presse. Mais on est dans une période post-olympique, dans une période hivernale où il y a aussi beaucoup de matchs de garçons. Il faut faire en sorte que les personnes qui ne viennent pas puissent se dire : “On a peut-être raté quelque chose, un grand spectacle, un voyage en famille, une bonne soirée à passer.” Et puis voir une équipe qui a le sourire, qui a envie de jouer. »
Le jeu face à la morosité
C’est peut-être la meilleure arme pour combattre cette morosité ambiante : le jeu proposé. C’est aussi l’enjeu de cette série de matchs amicaux disputés au cœur de l’automne : permettre à Bonadei et à son staff de commencer à construire leur projet, tout en tournant la page d’une année mouvementée. Avant les Jeux, 2024 avait également commencé avec un Quatre derniers La Ligue des Nations s’est terminée par une défaite en finale contre… les Espagnols. Dix mois plus tard, l’échec des JO et cette énième élimination en quarts de finale d’un tournoi majeur pèsent lourdement sur la perception de la sélection.
Ce choc contre l’Espagne pourrait-il être l’occasion rêvée de convaincre les sceptiques, à travers le spectacle proposé ? «(je suis fan de)un jeu de possession avec utilisation de la largeur, avec permutations, mouvement perpétuel. Et puis une équipe qui s’installe haut sur l’adversaire pour oser entrer dans la surface, prendre des risques”Bonadei nous l’a dit le mois dernier, interrogé sur ses ambitions tactiques. Et pour cela, quelle meilleure inspiration que Rouge ? “Je dirais que l’Espagne a montré que dans la conception du jeu, la préparation des attaques, elle avait un certain savoir-faire, assura-t-il encore.Maintenant, je pense qu’il est important que nous ayons notre propre identité de jeu. » Assez de promesses pour reconquérir les cœurs ?
Faible fréquentation attendue pour les Bleues à l’Allianz Riviera de Nice