“Je sais où je suis et où je veux aller”

“Je sais où je suis et où je veux aller”
“Je sais où je suis et où je veux aller”

Depuis plusieurs mois, votre équipe semble constamment en recherche de cohérence. Comment l’expliquez-vous ?

Nous avons alterné les hauts et les bas. Parvenir à rester au sommet est la chose la plus difficile dans le sport de haut niveau. Nous travaillons dur, c’est la seule variable que nous contrôlons. On se rend compte que les performances varient selon l’attitude, ce qui est dommage. Cela devrait nous pousser à voir les choses de manière plus large. Travailler non seulement les matchs, mais aussi nos semaines pour avoir beaucoup d’énergie du lundi au samedi. Il faut essayer de créer une dynamique. En tant que telle, la Coupe d’Europe peut apporter quelque chose de différent. Cela peut démarrer notre saison, comme cela a souvent été le cas par le passé.

Vous posez une question d’attitude. Cela n’accrédite-t-il pas la thèse d’un groupe saturé ou victime d’une forme d’attrition ?

Non. Il y a eu de la fraîcheur cette saison, avec une très bonne préparation physique. Ce n’est pas la première année que nous recherchons notre rythme de croisière. Et c’est souvent en décembre qu’on le retrouve.

« Je ne m’inquiète pas pour l’avenir. Quand je suis bien physiquement, mon rugby suit”

Sur une note plus personnelle, depuis votre reprise fin décembre 2023 après votre pause post-Coupe du monde, vous semblez vous-même avoir du mal à retrouver la régularité. Comment l’analysez-vous ?

Ce qui est sûr, c’est que j’ai redoublé de travail. Je commence à revenir aux standards qui étaient les miens au cours des quatre dernières années. Je me sens très bien physiquement. Maintenant, je dois « matcher » dans des matchs de très haut niveau. La Coupe d’Europe sera très bonne pour moi. Je ne m’inquiète pas pour l’avenir : quand je suis bien physiquement, mon rugby suit.

Vous parlez de vos normes. C’est à dire ?

Que ce soit sur les vitesses, mon poids, la teneur en graisse, mes données de musculation, le GPS. Sur ce point, je suis très bon. Après, comme l’équipe, je dois retrouver de l’énergie et de la confiance dans le jeu.

Votre super pouvoir au cours des quatre dernières années consistait notamment à augmenter votre niveau d’intensité à 150 %. Cela n’aurait-il pas pu créer une forme d’usure physique et mentale ?

C’est possible. C’est pour ça que j’ai pris ces deux mois. Après tout ça, il a fallu redémarrer la machine. J’ai eu la chance de ne pas avoir eu de grosse blessure – je touche du bois – ni de baisse de forme depuis que je suis au haut niveau. Là, j’en ai subi un. Mais je ne m’inquiète pas, je vais « élever » mon niveau. Je retrouverai mon énergie, mon « work rate » comme on dit en anglais (NDLR, productivité). La répétition des tâches est ce que j’aime le plus.

Vous avez connu un passage à vide en avril avant de rebondir en fin de saison. Comment avez-vous vécu cela ?

Ce qui est différent, c’est que je n’étais pas prêt en avril. J’en étais totalement conscient. J’ai recommencé à travailler, c’est pourquoi j’ai été bien meilleur lors des derniers matches de la saison. J’ai fait en sorte d’essayer d’améliorer mes mouvements : c’est réussi, je trouve que j’ai encore beaucoup d’activité au sol. Même si je dois être plus efficace.

« Je suis pour l’essentiel d’accord avec ce que le personnel m’a dit. J’ai déjà été mis au défi dans le passé”

Si l’on regarde votre dernier match en Bleu contre la Nouvelle-Zélande, vous avez affiché des statistiques élevées en termes de plaquages ​​ou d’activité dans le jeu au sol. En revanche, votre contribution offensive a été davantage commentée. Partagez-vous ce constat ?

Je me suis concentré sur mon jeu défensif, c’est ce que je devais travailler. Je devrai probablement me concentrer sur l’attaque. Ce que j’ai toujours aimé. J’essaie de travailler mes points faibles et de me diversifier pour progresser.

Comment avez-vous vécu votre mise à l’écart lors du dernier match de la tournée avec le XV de ?

Au final, ça s’est plutôt bien passé car c’était très bien livré. Je suis plutôt d’accord avec ce que le personnel m’a dit. J’ai déjà été « challengé » par le passé et j’ai réussi à revenir grâce à ma force de caractère et à mon travail. Je vais essayer de faire de même. Cela commence en club avec ce qui se passe ce week-end. J’ai hâte de retrouver le terrain, je serai prêt pour ce qui se passera plus tard.

Vous avez toujours dit que vous vous éloigniez des critiques. Quand on est en difficulté, est-ce si simple ?

Pendant quatre ans, j’ai lu beaucoup de ce qui se disait pour être honnête. Mais je ne me suis jamais senti au-dessus des autres, j’ai gardé les pieds sur terre. Et même si aujourd’hui je lis des critiques, je fais la même chose. Je ne mets pas la tête au fond du seau. Tout le monde pense me connaître mieux que moi, mais je suis toujours dans la meilleure position. Je me fais confiance, tout en restant lucide. Je me fiche de ce qui est dit. C’est plutôt pour mes proches ou mes amis qui s’inquiètent en lisant ceci. Je sais où je suis et où je veux aller.

Faites-vous un travail mental ?

Pas régulièrement. Mais j’en parle avec mes proches ou certains joueurs ici. Vous ne devriez pas avoir peur de vous ouvrir et de vous dire des choses. Il n’y a pas de honte à être bon à certains moments et moins à d’autres.

En avez-vous déjà eu marre du rugby ?

Non, je suis toujours passionné par ce sport, par les émotions qu’il me procure. Et surtout, je n’ai « gagné » que deux Coupes d’Europe (2022, 2023) et un Grand Chelem (2023). C’est déjà très bien, je sais. Mais j’ai trop faim pour me dire que ça suffit.

La perspective de retrouver la Champions Cup, que vous avez remportée deux fois, l’excite-t-elle ?

Bien sûr. J’adore ce concours. On a aussi la chance de jouer à Bath, dans un stade historique, dans un contexte exceptionnel face au leader de la Premiership. Le format de la Champions Cup fait qu’on n’a pas le droit à une défaite.

 
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