Marc Bergevin était un homme épuisé et aigri lorsqu’il a quitté Montréal en novembre 2021.
Lors de sa première entrevue depuis son licenciement, il confiait à son collègue Pierre Lebrun, du site L’Athletic, qu’il avait été durement touché par la pandémie. « Nous avons dû être en quarantaine pendant 14 jours à notre retour au Québec, je n’ai pas vu mes enfants pendant près d’un an. La COVID m’a durement frappé psychologiquement pour cette raison. »
L’ancien directeur général du Canadien semblait isolé à la fin de son déplacement à Montréal. Il dit qu’il apprécie son anonymat à Los Angeles, où il est assistant du directeur général Rob Blake.
L’état psychologique de Bergevin, désormais confirmé par le principal concerné, peut expliquer la fin de son règne, moins accompli que son travail lors des quatre premières années de ses neuf saisons et quelques mois avec le Canadien.
Enregistrement du podcast Sortie Zone devant public ce vendredi
Ce vendredi 29 novembre à 18h, vous êtes invités à l’enregistrement en direct du podcast Sortie de zone. Nous vous rencontrerons dans les studios Cogeco au 800, rue De La Gauchetière Ouest. L’animateur Jérémie Rainville vous attend, tout comme les panélistes Simon-Olivier Lorange, Richard Labbé et Stéphane Waite. Pour l’occasion, nous aurons comme invitée la pionnière du hockey féminin France St-Louis, à la veille du début de la saison de la Victoire de Montréal.
Pour réserver votre place
On oublie trop vite son arrivée. Ce charme rare, cet enthousiasme, ce vent de fraîcheur. Un contraste saisissant avec ses prédécesseurs, Bob Gainey et Pierre Gauthier.
Trois saisons consécutives à 100 points ou plus entre 2012 et 2015 (au prorata en 2012-2013, année du lock-out, avec une quatrième place au classement général), du jamais vu depuis… 1982. N’eût été la blessure subi par Carey Price lors des séries éliminatoires de 2014, gracieuseté de Chris Kreider, qui sait si Montréal n’aurait pas atteint la finale pour la première fois depuis 1993 ? Durant cette période, le CH a maintenu une fiche de 125-64-23.
Bergevin s’est aligné derrière son gardien Carey Price dès son arrivée, alors que la majorité des partisans étaient prêts à courir après ce jeune gardien encore fragile. Il a entouré son jeune noyau composé de Price, Subban, Markov, Pacioretty et Plekanec de joueurs forts et robustes. Et il a fait de la place aux jeunes Galchenyuk et Gallagher, une ouverture d’esprit qui contrastait avec les administrations précédentes.
La plupart de ses décisions les moins judicieuses ont été prises pendant ou après la pandémie. Le Canadien n’a pas eu une grande équipe lors de sa finale inattendue de 2021. Évidemment, personne ne peut leur en enlever le mérite, il n’y a pas d’astérisque à la conquête du Lightning de Tampa Bay cette année-là, mais Montréal était déjà sur la pente descendante, avec trois exclusions des séries éliminatoires au cours des quatre saisons précédentes.
Un Bergevin frais et en forme aurait-il mieux géré le déclin de l’équipe ? La perte soudaine de Carey Price et Shea Weber a évidemment laissé un vide immense.
Mais les négociations contractuelles avec trois chefs d’équipe à la fin de la saison 2020 ont laissé des traces. Phillip Danault est parti pour Los Angeles un an plus tard parce que nous ne parvenions pas à nous entendre sur 500 000 $ par année, mais Jeff Petry a signé pour quatre ans et 6,25 millions par saison et Brendan Gallagher pour six ans et 6,5 millions par année.
Bergevin croyait à tort que Christian Dvorak, obtenu grâce aux choix de première et de deuxième ronde des Coyotes de l’Arizona (le choix de première ronde précédemment acquis avec l’offre hostile des Hurricanes pour Jesperi Kotkaniemi), remplacerait effectivement Danault. Le contrat proposé à Mike Hoffman pour trois ans pour 13,5 millions était une aberration.
Heureusement, Bergevin n’a jamais sacrifié ses choix de première ronde ni ses meilleurs espoirs pour maintenir la compétitivité de son club. Jeff Gorton et Kent Hughes ont ainsi hérité à leur arrivée de Nick Suzuki, Cole Caufield, Kaiden Guhle et Alexander Romanov, entre autres, d’une base intéressante pour entamer une reconstruction.
Marc Bergevin dit ne pas regretter son expérience à Montréal. Vous ne devriez pas non plus regretter votre visite. Il a donné de l’espoir aux supporters de l’équipe durant la première moitié de son règne.
Citation du jour
Ne rêvez pas de remixer trop vite. Vous allez recommencer à paniquer la prochaine fois que le Canadien perdra.
Du supporter cartésien du CH au supporter le plus émotif