Provence Rugby et le Stade Niçois se retrouvent ce vendredi pour un premier derby labellisé Région Sud. Les deux clubs cherchent à se développer, notamment en misant sur les infrastructures, dans l’espoir d’élargir la carte du rugby.
Ces derniers mois, le phare de Vannes attire toute la lumière. Une exposition bien méritée au vu de l’exploit réalisé par la bande à Spitzer. Dans une discrétion plus prononcée, Provence Rugby et le Stade Niçois ont deux projets en chantier qui pourraient, à terme, et si le terrain suit, sortir quelque peu le rugby de son berceau et ainsi donner de la concurrence au tout-puissant RCT. « Nice et Toulon ont une histoire commune dans le rugby, notamment avec la saga des frères Herrerorappelle le président de la Métropole Nice Côte d’Azur, Christian Estrosi. Mais ce sont deux territoires bien distincts. Toulon est plus proche de Marseille ou d’Aix-en-Provence, qui a aussi créé son projet rugby depuis plusieurs années, avec un certain succès.
Ancien provençal et toulonnais, Jean-Charles Orioli porte un regard attentif sur ses déplacements régionaux : « Aix se démarque culturellement par rapport aux deux autres, qui sont assez historiques. Le club aime se construire avec humilité. C’est aussi un club plus jeune, qui connaît ses plus belles heures. Ils font les choses dans l’ordre avec la formation et le centre de formation. Il y a une vraie vision portée par un président, un homme bon et terre-à-terre, Denis Philippon.
Des villes au diapason
A l’image de ce qui s’est passé à Toulon, avec le duo Boudjellal-Falco, dirigeants et communes marchent main dans la main pour grandir. « Le rugby est une discipline incontournable en France, insiste Christian Estrosi. Non seulement sur le plan sportif, mais aussi économique, sociologique et médiatique. Ces dernières années, Montpellier, Bordeaux et Lyon ont réussi à s’imposer. Selon moi, Nice a le potentiel pour suivre cette voie. Les récents événements de rugby organisés dans notre ville ont été de grands succès. Les Niçois sont attachés à ce sport. Cela renforce mon ambition de développer un grand club ici. Nous voulons permettre une émancipation progressive des aides publiques en structurant un modèle économique autonome. Ces dernières années, le Stade Niçois a su attirer des partenaires privés locaux de premier plan. L’arrivée récente de Jean-Baptiste Aldigé est un signal très positif pour la suite. »
Jean-Charles Orioli, reconverti cet été au diagnostic immobilier avec sa société « Diag XV », va encore plus loin. « Il y a le vivier dans la région pour avoir de grands clubs. Autour d’Aix par exemple, tout le monde est très rugby et pousse pour avoir un club de Top 14. Indéniablement, je vois d’abord Provence Rugby « s’installer dans l’élite et dans le temps Il y a la volonté d’un président, d’une région et d’une ville. Cela se voit notamment au niveau des infrastructures, avec ce beau stade.
Les stades au cœur des enjeux
Le dernier demi-finaliste de Pro D2 a également eu l’accord de la municipalité pour agrandir, en cas de montée, Maurice-David et lui fournir plus de 10 000 places. Cette saison, les Blacks sont à l’étroit dans leur maison à coups de capitulations. « L’expérience stade est l’une des meilleures de France, ajoute la pute. Pour les affaires, je préfère même amener quelqu’un à Maurice-David plutôt qu’à Mayol. C’est bien plus que du rugby, avec des food trucks, une belle bodega. Tout cela contribue à attirer et à fidéliser des partenaires privés. En ce sens, l’accueil va prochainement faire peau neuve, selon nos informations, dans le but de chouchouter les spectateurs et ainsi générer des revenus. De quoi alimenter un peu plus de ferveur chez un public qui reste calme lors des rencontres ? « La ferveur se gagne avec le temps. Il faut vivre les phases finales, les victoires et les défaites. La passion se crée au fil des générations, comme à Nice et Toulon. Provence Rugby, dans le rugby, vient de naître et a besoin d’aventures.
Nice, de son côté, a connu sa résurrection en mai dernier, en devenant champion de France de Nationale. Un titre qui prouve que le club « est capable de fédérer autour de lui », » confie le maire de Nice, qui précise ensuite son ambition pour les Rouge et Noir. « Le stade Arboras n’est plus adapté aux ambitions du club. Si l’on veut l’accompagner jusqu’au sommet, il est impératif de se doter d’infrastructures modernes. Un ambitieux projet de restructuration est en cours. La semaine dernière, j’ai reçu les dirigeants pour évoquer les caractéristiques et les besoins liés à ce nouveau stade. Il sera essentiel de garantir un modèle économique viable et permettre au rugby de s’épanouir pleinement dans notre région. fort. Avec un passé. des valeurs glorieuses et fédératrices et un projet structurant que nous soutenons, le Stade peut inscrire durablement le rugby dans le cœur des Niçois et de l’élite nationale. Après la crêpe saucisse, le Top 14 pourrait bientôt succomber à la socca et au calisson.