L’organisme canadien de surveillance de la concurrence intente une action en justice contre le géant américain Google après une enquête car il juge que la multinationale de Mountain View a « abusé de sa position dominante ».
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«Le Bureau de la concurrence a mené une enquête approfondie qui a révélé que Google abusait de sa position dominante dans le domaine de la publicité en ligne», a déclaré Matthew Boswell, commissaire de la concurrence, dans un communiqué publié jeudi après-midi.
Le Bureau accuse Google d’être « illégalement lié à ses différents outils technologiques publicitaires afin de maintenir sa position dominante sur le marché ».
Il est allégué que l’entreprise fausse « la dynamique des enchères en donnant à ses propres outils un accès préférentiel à l’inventaire publicitaire ».
On avance également que Google est carrément prêt à perdre de l’argent pour nuire à ses concurrents.
Pour ces raisons, le Bureau de la concurrence a déposé une demande auprès du Tribunal de la concurrence afin d’obtenir une ordonnance obligeant Google à se départir le plus rapidement possible de deux de ses outils publicitaires et à payer une pénalité, en plus de cesser de se livrer à des pratiques anticoncurrentielles.
Fourni par le Bureau de la concurrence
« En adoptant ce comportement anticoncurrentiel, Google a consolidé sa position dominante, empêché ses concurrents de rivaliser sur leurs mérites, empêché l’innovation, s’est isolé de la concurrence, a gonflé le coût de la publicité et réduit les revenus des éditeurs. Ce comportement a eu de graves conséquences pour les éditeurs, les annonceurs, les concurrents et les consommateurs canadiens et a eu pour effet d’empêcher et de diminuer considérablement la concurrence », soutient le Bureau.
According to Philippe Gendreau, author of GAFAM, le monstre à cinq têtesqui vient d’être publié par Écosociété, il était temps pour Ottawa d’agir.
« Si nous ne maîtrisons pas ces entreprises dès maintenant, elles gagneront encore plus de pouvoir. Google, comme les autres GAFAM, adhère au concept de libre entreprise tout en utilisant tous les moyens à sa disposition pour acheter ou éliminer la concurrence », a-t-il analysé.
Photo Agence QMI, Thierry Laforce
Google se défend
Rejoint par La RevueGoogle s’est immédiatement défendu en rétorquant que ses outils publicitaires technologiques aidaient au contraire les sites et applications « à financer leurs contenus, et permettent aux entreprises de toutes tailles de toucher efficacement de nouveaux clients ».
« Google reste déterminé à créer de la valeur pour nos partenaires éditeurs et annonceurs dans ce secteur hautement concurrentiel. La plainte de la BCC ignore la concurrence intense dans laquelle les acheteurs et les vendeurs d’espaces publicitaires ont l’embarras du choix et nous sommes prêts à plaider notre cause devant les tribunaux », a déclaré Dan Taylor, vice-président des publicités mondiales de Google dans un communiqué envoyé par courrier électronique.