Ce cliché restera comme l’une des plus belles images de l’histoire du sport. Pendant quelques instants, Rafael Nadal touche la main de Roger Federer. Les deux sont en larmes après s’être associés le 23 septembre 2022 à l’O2 Arena de Londres pour ce qui restera le tout dernier match de « Roddeur ». L’émotion est à son comble pour une amitié hors du commun entre ces deux immenses champions et rivaux du tennis mondial du 21ème siècle.
C’est l’un des temps forts du documentaire diffusé sur Prime Video depuis jeudi 20 juin, « Les douze derniers jours de Federer ». Comme son nom l’indique, il raconte l’intimité du Suisse lors des 20 Grands Chelems lorsqu’il était temps de ranger définitivement sa raquette. Jaloux de sa vie privée tout au long de sa carrière, Roger Federer a accepté qu’une équipe le suive de près. Le savoir-faire d’Asif Kapadia, auteur notamment d’un remarquable « Maradona », fait le reste.
Le film commence quelques minutes avant l’annonce officielle de la retraite sportive de Federer. Le communiqué est prêt, le champion l’enregistre. Sa femme Mirka, ses enfants, son agent, ses parents sont là, ensemble ils assistent à l’onde de choc qui fait le tour du monde en quelques instants.
Pour Roger Federer, c’est le début du compte à rebours. Le film alterne entre préparation à la Laver Cup et flashbacks sur sa carrière. Des derniers mois de souffrance, ce genou (droit) qui continue de le faire souffrir malgré plusieurs opérations.
Federer fend l’armure
Les barrières tombent, c’est tout l’intérêt de ce film. C’est un autre Federer, le vrai. Le Suisse, perfection même sur le terrain, fend les armures. Derrière le champion, l’homme, sa difficulté à accepter l’inéluctable, ses doutes face au vide qui se profile.
Le dernier match, un doublé légendaire avec Rafael Nadal, son ami, son presque frère après tant de finales les uns contre les autres, le couteau entre les dents. Le dernier point, après une balle de match manquée. Les digues tombent, dans les tribunes, sur le terrain, tout le monde pleure. Un champion face à lui-même : « Et là, on se dit : Et maintenant ? » Ses adversaires mesurent le vide : « Le ressenti avant une finale de Grand Chelem contre Roger est différent, l’ambiance, la pression aussi. Savoir que je ne connaîtrai plus jamais cela est quelque chose de douloureux », déclare Nadal.
Les derniers mots de Mirka, la femme : « Le voir jouer me manquera. Il joue avec tant de grâce et de talent.
