vingt ans en faveur des neurosciences

– FPJourne : vingt ans en faveur des neurosciences

La marque horlogère est le premier partenaire privé du Brain Institute. Retour en arrière.

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Comment ce partenariat a-t-il commencé ?

C’était en 2004. Osvaldo Patrizzi (ndlr : le fondateur de la maison de ventes Antiquorum à Genève) m’a demandé de créer des montres pour les 30 ans de son entreprise. J’ai ensuite réalisé trois Vagabondages, une montre en forme de tonneau dont l’heure est captée et conservée par un guichet tout en poursuivant son parcours autour du cadran pour indiquer les minutes.

Je voulais que les bénéfices de leur vente aux enchères soient reversés à la Croix-Rouge. Et c’est Osvaldo qui m’a parlé du projet de Jean Todt (ndlr : directeur de Ferrari de 2004 à 2008) et le professeur Gérard Saillant pour créer une structure d’étude des maladies cérébrales.

Connaissez-vous déjà Jean Todt ?

C’était un client, mais je ne le connaissais pas encore. Nous nous sommes donc rencontrés et j’ai été le premier à m’investir dans cette initiative. À l’époque, c’était encore une feuille blanche.

Pourquoi Jean Todt et Gérard Saillant se sont-ils lancés dans cette affaire ?

Ils voulaient faire quelque chose pour la recherche médicale. Au départ, il s’agissait de traumatologie, puisque c’était la spécialité du professeur. Mais c’est lui-même qui a voulu changer de cap car c’était un domaine qu’on connaissait déjà.

Contrairement au cerveau et à ses maladies, où nous étions dans l’inconnu. Par la suite, ils se sont entourés de tout un groupe de personnes importantes de la profession. Parmi les membres fondateurs figurent par exemple Michael Schumacher, Luc Besson, Jean Reno et David de Rothschild.

Quelle a été la deuxième montre avec laquelle vous avez soutenu l’ICM ?

Le centigraphe. Tout est parti de cette visite à Maranello (ndlr : siège de Ferrari en Italie) où nous sommes allés remettre le chèque lié à Vagabondages, à Jean Todt. Ils rapportèrent 210.450 francs. J’ai alors appris que Girard-Perregaux arrêtait de créer des montres aux couleurs de la marque et qu’elle cherchait un autre partenaire. J’étais intéressé, mais j’ai finalement abandonné.

Mais c’est à ce moment-là que j’ai commencé à travailler sur le Centigraphe (ndlr : un chronographe permettant de mesurer le temps au 1/100ème^e des secondes via trois aiguilles tournant à des rythmes différents). Lorsqu’il fut presque prêt, j’ai proposé que 30 % des bénéfices de la vente de chaque Centigraph soient reversés à l’institut. C’est chose faite en 2008, lors de la pose de la première pierre du bâtiment érigé au sein de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.

En dehors des montres, avez-vous utilisé d’autres moyens pour financer le projet ?

Oui, il y a eu une soirée de gala caritative à Paris et des dons directs, comme pour cette unité de recherche et développement que nous soutiendrons pendant les deux prochaines années.

Après vingt ans de partenariat, quel est le bilan ?

Au départ, seuls 300 chercheurs travaillaient dans le bâtiment parisien. La deuxième année, ils étaient 500. Aujourd’hui, ils sont près de 1000 !

Sylvie Lefebvre-Guerreiro est rédactrice en chef du magazine Tribune des Arts depuis 2021. Journaliste au même titre depuis janvier 2000, elle est spécialisée dans l’art, l’horlogerie et la joaillerie.Plus d’informations