Dans un climat géopolitique tendu, la sécurité est au cœur des préoccupations des organisateurs de l’Euro 2024 qui débute vendredi. Pour coordonner les mesures de sécurité, des experts de chaque pays qualifié soutiendront les autorités allemandes.
Dès vendredi, avec le match d’ouverture entre l’Allemagne et l’Écosse, 51 matches se dérouleront dans dix stades différents jusqu’à la finale à Berlin le 14 juillet. Au-delà des 2,7 millions de détenteurs de billets, l’Allemagne s’apprête à accueillir jusqu’à 12 millions de personnes dans les fan zones. . Munich espère accueillir 100 000 supporters écossais, alors que seulement 20 000 billets sont disponibles pour eux.
Pour assurer leur sécurité, le pays hôte a mis en place un dispositif inédit. Pas moins de 22 000 personnes seront mobilisées quotidiennement pour assurer la sécurité.
Des experts de chaque pays qualifié aideront les autorités allemandes, Europol et l’UEFA à surveiller et coordonner toutes les mesures de sécurité depuis une immense salle de conférence de 500 m2, équipée de 129 ordinateurs et d’un gigantesque écran de 40 m. m2 au centre de coopération (GIEC) à Neuss (ouest).
Contrôle des frontières
Entre 800 et 1.300 agents des forces de l’ordre seront déployés autour des dix stades. Toutes les frontières allemandes seront contrôlées pendant le tournoi et les patrouilles conjointes entre gendarmes français et police fédérale allemande seront intensifiées sur les voies ferrées.
« Nous accorderons une attention particulière aux supporters venant des Pays-Bas ou d’Angleterre. Mais notre surveillance ne se limitera pas à cela. Nous serons également vigilants aux grands rassemblements et évidemment à la petite délinquance”, a déclaré jeudi Benjamin Jendro, porte-parole du syndicat de la police de Berlin, dans le 19h30 de la RTS.
Trois cibles potentielles
Dans le contexte de la guerre à Gaza, Johannes Saal, expert en sécurité à l’Université de Lucerne, considère la situation sécuritaire comme « très tendue ».
Concernant le risque d’attentats, la menace, bien que diffuse, n’en reste pas moins importante. Le groupe terroriste islamiste Khorasan, affilié à Al-Qaïda, a identifié trois villes européennes comme cibles potentielles.
«C’est aussi la raison pour laquelle tant de djihadistes présumés ont été arrêtés en Allemagne ces dernières semaines. L’État islamique a tout intérêt à planifier des attentats à grande échelle, mais aussi à motiver des individus isolés à agir”, analyse Hans-Jakob Schindler, expert en terrorisme et directeur du Counter Extremism Projects CEP.
En outre, la chef de la police berlinoise Barbara Slowik affirme que le pays est confronté à « une menace abstraite élevée » depuis plusieurs années, mais qu’il n’y a aucune indication concrète d’une attaque. Cependant, toutes les menaces sont « prises au sérieux et vérifiées auprès des partenaires internationaux », a-t-elle ajouté.
>> Écoutez aussi les précisions du journaliste sportif Joël Robert de Munich :
Sujet TV : Anne Mailliet
Adaptation web : agences/Miroslav Mares
