les secrets du directeur sportif Sébastien Larcier

les secrets du directeur sportif Sébastien Larcier
les secrets du directeur sportif Sébastien Larcier

National. Sébastien Larcier (46 ans), directeur sportif du Nîmes Olympique, a longuement reçu Midi Libre pour évoquer la saison écoulée et celle à venir. Et un club auquel il s’identifie de plus en plus.

Quand on est directeur sportif, a-t-on le temps de profiter de la fin de saison, et d’une suite dans votre cas ?

Pas du tout. D’autant que c’était le minimum qu’on devait au club et aux Nîmois. On ne va pas se gargariser avec l’entretien.

Nous allons tout de suite entrer dans le vif du sujet. Ce changement tardif d’entraîneur, le choix d’Adil Hermach, est-ce la meilleure décision de votre carrière DS ?

Non. Car si c’est une décision payante en termes de statistiques, elle a été très dure à prendre sur le plan humain. C’était la bonne décision, mais ce n’est pas un moment que j’ai apprécié. Je ne veux pas le revivre.

Auriez-vous dû le prendre avant ?

Non, je ne pense pas, car nous étions premiers dans la phase retour (3ème au final, NDLR) et Fred (Bompard) y a participé. Nous avons réalisé un bon parcours début 2024 après six défaites de suite. On a eu l’impression d’avoir retrouvé une dynamique. Et financièrement, on n’aurait pas pu payer une amende pendant six mois (7 500 € par match pour un entraîneur non qualifié, NDLR).

Même si le travail a été fait à l’entraînement, l’équipe a clairement sous-performé. Comment l’expliquez-vous ?

Ce groupe a dû apprendre à vivre ensemble, avec des joueurs des niveaux d’en bas qui ne connaissaient pas le National, et ceux qui venaient d’en haut non plus. Il y avait aussi un écart entre le niveau d’exigence de l’entraîneur, qui venait de très haut niveau, et l’état de santé actuel du club qui ne répondait pas à son exigence de professionnalisme.

Nous espérions avec Fred que les premiers nuls se transformeraient en victoires. Nous n’étions pas très loin mais nous n’avons jamais franchi la ligne d’arrivée. Nos limites offensives nous ont empêchés de toucher le bon wagon. La longue absence de Mbemba nous a été préjudiciable et Doucouré n’a jamais réussi à s’imposer. Quant au buteur, nous l’avons, mais il est en devenir : Orphé Mbina (8 buts en championnat) a les qualités pour réussir.

Construire une nouvelle équipe l’été dernier était un véritable projet. Diriez-vous que vous allez procéder cette fois aux finitions ?

Oui, car il y a une colonne vertébrale solide, même si en National, on n’est pas à l’abri de départs, qui peuvent la fragiliser. Les besoins sont identifiés : trois profils offensifs, un buteur, un passeur et un attaquant vitesse/profondeur. En général, pour progresser, il faut marquer 50 buts (NON en a marqué 36). Nous avons eu trop peu de buteurs cette saison. La suite du recrutement dépendra des mouvements.

Concernant le poste de garde, si nous étions vous, nous ne saurions pas quoi faire. Donc qu’est ce que tu vas faire?

Il y a actuellement un gros point d’interrogation sur cette position. Je ne peux pas chercher un numéro 1 tant que j’ai les trois sous contrat, Dias qui revient de blessure et qu’il faut reconstruire, Cozzella de qui j’aurais aimé plus d’investissement et Fabrice Ondoa qui est arrivé sans préparation. et qui n’a jamais pu continuer. Je l’ai reçu mercredi.

Il a fait des sacrifices financiers pour venir, il a peu joué et ce n’est pas facile pour lui, même si son comportement a été exemplaire. Il a des envies d’ailleurs. Je suis convaincu qu’il peut être notre numéro 1. Il a ce côté leader naturel dont on a besoin en National. Ce qui me dérange, c’est qu’il y a encore les éliminatoires de la CAN et de la Coupe du Monde. S’il est sélectionné, cela peut être compliqué.

Et qu’en est-il de Tao Paradowski ?

Il est libre et m’a dit qu’il était recherché. S’il veut rester, je m’engage à lui donner un contrat professionnel, mais le règlement nous interdit de le faire avant février (quand il aura 20 ans, NDLR). Mais en attendant, que fait-on ?

Selon nos informations, Rani Assaf s’est fixé comme objectif un retour en force la saison prochaine. Vous confirmez ?

Oui, le président veut jouer la montée. Il m’a dit qu’il ne vendait pas le club. Jusqu’à quand, je ne sais pas… Il y a aussi un coach – on fait comme si Adil (Hermach) allait rester – et un DS en place (sourire) qui sont ambitieux et ne veulent pas se contenter du National. Nous ferons tout pour que cela fonctionne. On sent qu’il s’est passé quelque chose en fin de saison. Il y a une identité qui naît. Nous avons une bonne base pour repartir.

Et vous, vous repartez ? Vous êtes en fin de contrat mais vous avez la confiance de Rani Assaf, et semblez ici épanoui malgré un quotidien semé d’embûches…

Oui, je suis heureux d’être ici. Ma femme aime ça ici, mon fils (Tom) joue au NO. J’ai fréquenté plusieurs clubs (Dijon, Angers, etc.), qui ont aussi une histoire, mais je n’ai pas ressenti la même chose, cette ferveur. Le Nîmes Olympique déclenche quelque chose que les autres n’ont pas forcément. J’aime cette ambiance passionnelle et passionnée, mais pas que.

Une fois passé le « trou » des négociations financières avec Rani, qui peuvent être tendues, mais ils le sont avec tous les présidents parce que c’est leur oseille (sic), j’ai une liberté de travail très appréciable. Ça se passe très bien avec Valérie (Merchez, la responsable administrative), qui m’est précieuse dans la rédaction des contrats, etc.

Et je peux choisir les hommes avec qui je veux travailler, comme Adil. Nous sommes en train de recréer des relations étroites avec l’Association. Je discute beaucoup avec Thierry Lorenzo (responsable de la pré-formation), j’essaie d’aller voir les jeunes. Je m’identifie de plus en plus. Il faut redevenir ce club solidaire avec une identité très forte et affirmée.

Dans les coulisses de l’entretien

Personnel : recherche. Avis aux intéressés : Nîmes recherche un entraîneur adjoint, « jeune et dynamique, qui utilise la vidéo et les nouveaux outils et connaît bien le National, la N2 et la N3 si possible », décrit Sébastien Larcier. Le club n’a pas formulé d’offre de prolongation à l’actuel numéro 2, Thibault Giresse. Le reste du personnel est inchangé. Aucun candidat n’est envisagé pour « remplacer » Adil Hermach, qui n’est pas diplômé mais espère que son dossier de VAE (validation des acquis) sera accepté par la Fédération (FFF).

Joueurs : entretien. La DS a reçu les joueurs lors d’entretiens individuels. Burner, Sacko, Doucouré et Sané sont laissés libres. NON veut prêter Ngakoutou et Laurens. Sy, Labonne, Wade et Delpech disposent d’un bon de sortie. Au procès, Bouaoune a aimé mais n’aura pas de contrat professionnel. Lamgahez et Khalid oui, s’ils l’acceptent.

Reprise : sept matches amicaux. Reprise de l’entraînement le 8 juillet à La Bastide. Sept matches amicaux se joueront d’ici la première journée de championnat le 16 août : OM (L1) à la Commanderie le 17 juillet ; Istres (N2) le 20 ; Aubagne (N) le 26 et Agde (N3) le 31, ces trois-là dans des lieux à déterminer ; Martigues (L2) à Mallemort le 3 août ; Grenoble (L2) à Saint-Marcellin le 7 août et Cannes (N2) à Antonins le 9, à huis clos en raison de travaux à la salle de sport.

Financement : DNCG. NON passe le 29 mai. Avec des pertes (selon nos informations, près de 4 millions d’euros sur un budget de 6,5 millions d’euros) mais sans crainte, car la trésorerie est bonne et comblera le trou sans problème.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV L’OM a réalisé un premier transfert
NEXT Ziyad Baha, fils de l’ancien attaquant Nabil Baha, signe pour le Real Betis U16