« On est en justaucorps, on sait qu’on saigne par en bas… » Une gymnaste française brise le silence concernant les menstruations

« On est en justaucorps, on sait qu’on saigne par en bas… » Une gymnaste française brise le silence concernant les menstruations
« On est en justaucorps, on sait qu’on saigne par en bas… » Une gymnaste française brise le silence concernant les menstruations

l’essentiel
C’est un sujet qui devrait être « banalisé », assure-t-elle. A deux mois des Jeux olympiques qu’elle disputera sous les couleurs de la France, la gymnaste Coline Devillard a évoqué l’embarras dans lequel se trouvent les athlètes pendant cette période.

“Ça m’énerve car cela m’empêche d’exploiter tout mon potentiel physique…” Coline Devillard, l’une des principales chances de médailles en gymnastique artistique chez les Français, a décidé de mettre en avant un problème que beaucoup d’athlètes n’osent pas aborder.

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Dans ce sport plus que dans tout autre, la tenue réglementaire ne facilite pas le manque de visibilité de l’apparence des règles. “On est en justaucorps, on sait qu’on saigne par le bas, bien sûr on a peur d’avoir une tache, ou pire que le cordon du tampon dépasse du justaucorps”, a-t-elle expliqué au HuffPost tout en admettant qu’un “arrangement” » sur la couleur du justaucorps est recherché lorsqu’un athlète est en difficulté.

En plus de devoir être visible, cet ennui qui « fait partie du fait d’être une femme » comme l’explique sans tabou la sportive de 23 ans, est évidemment contraignant pour réaliser de bonnes performances lorsque vient le temps d’affronter les juges. « Je ne peux pas sauter, surtout les sauts en extension », déplore-t-elle. “J’ai l’impression que ça me tire les ovaires.”

“J’ai eu mes règles pendant deux semaines lors du championnat du monde 2023”

Double médaillée de bronze aux Championnats du monde (2022, 2023) et triple championne d’Europe (2017, 2023 et 2024), Colinne Devillard a décidé de consulter un gynécologue du sport afin d’être conseillée sur “comment gérer ses douleurs”.

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Si d’habitude ce sont ses sauts qui sont périlleux, cette fois c’est l’expérience qu’elle a tenté : « Elle m’a fait un traitement, c’était Antadys je crois, mais ça ne me convenait pas du tout. Grâce à cet anti-inflammatoire, j’ai eu mes règles pendant deux semaines lors du championnat du monde 2023. »

Déçue et insatisfaite, la native de Saint-Vallier dans la Drôme a abandonné toute idée de « résoudre son problème de cycles douloureux » même si elle ne manque pas d’admettre que ses règles sont « carrément gênantes ».

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Des initiatives de la Fédération française de gymnastique – qui feraient suite aux quelques évolutions concernant les droits, la notoriété et la maternité dans le sport féminin – sont attendues au sujet des menstruations.

Pour l’instant, Coline Devillard se concentre sur sa préparation pour les JO qui débuteront pour elle le samedi 27 juillet.

 
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