Les effets du nucléaire (chronique d’Olivier Brett)

Les effets du nucléaire (chronique d’Olivier Brett)
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Gabriel Gervais a été nommé président du CF Montréal en mars 2022. Il est arrivé à la tête d’un club qui sortait à peine d’une pandémie et d’un changement de marque qui avait ébranlé (pour le meilleur et pour le pire) l’organisation de nombreux secteurs.

Depuis, la relation avec les supporters s’est améliorée, la fréquentation ne cesse de croître, la relation avec les anciens du club est meilleure que jamais et les nouveaux partenariats se succèdent à une vitesse impressionnante.

Le message des différentes parties prenantes est clair. « Nous croyons au projet et au pilote à bord. Nous nous engageons. »

Puis vient une semaine comme celle que nous venons de vivre.

Les gens d’abord

Avant son retour au club, l’expérience de Gabriel Gervais chez Deloitte lui a permis d’observer les meilleures pratiques à suivre et les pièges à éviter pour une entreprise.

En 2022, il avait été très clair sur l’ingrédient clé pour prédire le succès d’une entreprise. L’aspect humain. Selon lui, les entreprises qu’il a vues échouer avaient un point commun : elles avaient négligé l’aspect humain.

S’il y a une personne qui a la sensibilité, l’attention et le tact pour prendre soin de son monde, c’est bien Gabriel Gervais. Cela dit, est-il l’influence ultime sur la culture d’entreprise du CF Montréal ?

En attendant des précisions sur les dossiers d’Olivier Renard et Mathieu Choinière, je comprendrais que les partisans en doutent.

Dénominateur commun

Le CF Montréal a fait des pas de géant au cours des deux dernières années.

Contrairement à une idée reçue, ce club ne commet pas plus d’erreurs que de bons coups. Il construit brique par brique un édifice de plus en plus imposant dans le paysage montréalais.

Le problème est que les faux pas, lorsqu’ils se produisent, prennent des proportions nucléaires qui font oublier, voire détruire, le travail accompli.

Comment expliquer que des visages aussi importants de l’organisation, des personnes attachées au club et enracinées dans la Métropole, souhaitent partir ? Faut-il désormais ajouter le nom de Renard à ceux de Wilfried Nancy et Mathieu Choinière ?

Qu’est-ce qu’ils ont en commun? Où est le fil conducteur entre ces gens qui, sur le papier, incarnent tout ce que le CF Montréal dit représenter en termes de valeurs ?

Ces questions doivent absolument faire partie d’un audit interne, afin de mettre en place les pare-feu nécessaires pour protéger l’organisation des épisodes d’incendiaires.

Si le passé est gage de l’avenir, le club qui proposera une vague rétrospective des événements et un ancien VP partira sans commenter compte tenu de l’accord de divorce signé avec son ancien employeur. Un classique.

Peu importe si cet épisode a servi à quelque chose, espérons une autre issue.

Les démons du passé

Lorsque des situations comme celle-là surviennent, je comprends la peur des Québécois de déménager. Le petit bonhomme de Limoilou en moi se souvient très bien du jour où il a compris qu’il ne pourrait plus aller au Colisée voir Joe Sakic et Peter Forsberg.

Dans le cas qui nous concerne, nous ne pouvons nous fier qu’aux propos du président et de son propriétaire.

Interrogé l’automne dernier sur un éventuel départ, Gervais avait répondu à La Presse que le CF Montréal était « là pour rester ».

En 2022, Joey Saputo affirmait que tant que le marché montréalais répondrait, la famille Saputo serait là pour soutenir le soccer à Montréal. Depuis ce commentaire, le stade est plein et les partenaires sont là. Si ce n’est pas un marché réactif, je ne suis pas sûr de savoir ce que c’est.

En parlant de famille, j’espère qu’ils trouveront quelques minutes ce week-end pour apprécier ce qu’ils ont accompli.

Ce samedi, un champion du monde en titre et détenteur du Ballon d’Or, vient affronter l’Impact dans un Stade Saputo où tous les billets de saison ont été vendus. Le terrain sera défendu par plusieurs Québécois qui, plus jeunes, ne pouvaient que rêver de défendre leur ville face à Lionel Messi. Il sera également défendu pour certains joueurs arrivés via Bologne, une autre propriété de Joey Saputo. Il y a dix ans, tout cela aurait été un scénario fictif.

Et encore!

Cela montre que, dans les négociations contractuelles comme dans l’évaluation du travail des managers, un peu de recul offre toujours une meilleure perspective.

 
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