Explosion du trafic de cocaïne dans la région

Explosion du trafic de cocaïne dans la région
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Pour la première fois, Saint-Martin a accueilli la Conférence de coopération régionale Antilles-Guyane. Pendant deux jours, des délégations réunissant des communautés d’outre-mer, des ambassadeurs de France dans les pays de la région Caraïbe, des représentants d’États et différentes organisations se sont réunies à l’Anse Marcel pour échanger sur différents sujets.

« Nous sommes sous un robinet de cocaïne qui coule à plein débit »

Le mercredi 24 avril, l’un des points à l’ordre du jour était la sécurité dans la région. Pour l’occasion, le contre-amiral Nicolas Lambropoulos, commandant en chef des forces armées aux Antilles depuis août 2023, a décrit le problème du trafic de cocaïne dans la région. « La production atteint des niveaux records »il a annoncé. « En 2022, on estime que 2 300 tonnes de cocaïne pure ont été produites principalement en Colombie, au Pérou et en Bolivie. C’est 15 % de plus qu’en 2020. L’offre augmente car la demande croît notamment en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie, mais aussi en Europe. Selon les estimations, la France compte 600 000 consommateurs réguliers et ce trafic générerait 3 milliards de dollars de revenus en France. « Pour les trafiquants de drogue, les taux de rentabilité sont fabuleux. Ce trafic reste rentable tant que 5 % de la production arrive sur le marché. Selon le contre-amiral, le trafic se déroulait principalement du côté du Pacifique jusqu’il y a quelques années. Avec le renforcement des opérations américaines, la zone Caraïbes est désormais privilégiée, offrant la possibilité de transborder des marchandises entre les différentes îles. « La République Dominicaine et Porto Rico concentrent les flux. Les îles françaises sont très touchées car elles sont à la fois zones de consommation et zones de rebond vers l’Europe et l’Afrique.

“Pas de radars, ni sémaphores »

Le contre-amiral Nicolas Lambropoulos a ensuite détaillé la stratégie des forces armées, en coopération avec d’autres acteurs comme les douanes et la gendarmerie. « Nous avons ce qu’on appelle une stratégie de bouclier. C’est-à-dire frapper les trafiquants de drogue au plus près des zones de production avant qu’ils n’atteignent nos îles et l’Europe. Mais nos îles sont aveugles. Nous n’avons pas de radar, ni sémaphores*. Mais il est indispensable de repérer les bateaux ». Deux radars doivent être installés en Martinique d’ici un an et demi. « Depuis dix ans, nous avons saisi en moyenne 5 tonnes par an. Cela reste largement insuffisant. Le combat est inégal. Les trafiquants de drogue ont l’initiative, ils sont innovants et n’ont pas de lois”. Depuis début 2024, plus de 8 tonnes ont été interceptées par les forces françaises. Le chef des forces armées de la région a donc jeté une bouteille à la mer : « J’ai besoin de la réactivité du réseau diplomatique. J’ai besoin du soutien des collectivités pour financer les moyens de surveillance, j’ai besoin de la bonne volonté et de l’agilité de toutes les administrations. Joël Sollier, procureur général de Guyane, estime que « Nous sommes sous un robinet de cocaïne qui coule à plein débit. Nous souffrons. Selon les estimations, nous interceptons seulement 10 % de la drogue qui quitte nos territoires.. Un constat d’autant plus accablant que l’engagement est réel. « L’État fournit des moyens importants pour lutter contre les trafics mais nous continuons à souffrir ».

*Sémaphore : Poste établi sur la côte permettant la communication par signaux optiques avec les navires.

 
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