Broyeur à disque, court-circuit, mégot de cigarette… 5 ans après l’incendie de Notre-Dame, les indices sur l’origine de l’incendie

Broyeur à disque, court-circuit, mégot de cigarette… 5 ans après l’incendie de Notre-Dame, les indices sur l’origine de l’incendie
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Cinq ans d’enquête judiciaire… et pas la moindre certitude quant à l’origine des flammes qui ont embrasé Notre-Dame en mondovision au soir du 15 avril 2019. Ni l’expertise menée à la pelle, ni l’examen scrupuleux d’Innombrables sceaux. n’ont pas encore surmonté le mystère qui entoure ses circonstances. Toutefois, quelques pistes se dessinent bien sûr, avec plus ou moins de clarté. Marianne faire le point.

Pour mieux recenser ces hypothèses, et évaluer leur degré de plausibilité, encore faut-il faire la lumière sur les difficultés rencontrées par les enquêteurs.

Les circonstances comme premier obstacle

Car si le mystère persiste c’est justement parce que les circonstances rendent l’élucidation du désastre particulièrement difficile. Les dégâts considérables provoqués par l’effondrement de la charpente ont gêné le travail des experts dans les semaines qui ont suivi le drame, la préfecture de police a même émis un « ordre de danger » le 17 avril 2019 car les lieux présentaient un risque pour ceux qui s’y trouvaient. aventure. De nombreux indices sont enfouis sous les décombres.

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Le parquet de Paris a ouvert le soir même une enquête préliminaire en vue de faire la lumière sur cet accident hors du commun. La Source de l’incendie a été rapidement identifiée : une sablière, poutre horizontale qui supporte la charpente, à l’angle sud-est de la croisée du transept, côté Seine. Mais l’origine des flammes reste inconnue. Le 26 juin 2019, soit deux mois après le jour fatidique, une information judiciaire contre X est ouverte et confiée à trois magistrats instructeurs. Les recherches, toujours en cours, sont couvertes par le secret de l’instruction.

A l’ouverture de l’information judiciaire, le procureur de la République de l’époque, Rémy Heitz, a précisé dans un communiqué que “il n’existe aucune preuve permettant d’étayer l’hypothèse d’une origine criminelle”. Cette piste est donc d’emblée écartée, ce qui est confirmé par la brigade criminelle de la police judiciaire de Paris deux ans plus tard, en mars 2022, selon Le Parisien.

Chantier, court-circuit, cloches

D’autres hypothèses pourraient donc attirer l’attention. La première, celle de l’imprudence du chantier, figure en bonne place. Des travaux de restauration visant notamment à nettoyer la flèche de la cathédrale étaient en cours lorsque le monument prit feu. Le 11 avril 2019, les statues de Viollet-le-Duc ont été retirées de la toiture afin d’être rénovées.

« On peut penser que les ouvriers utilisaient un appareil de coupe, comme une meuleuse ou une meuleuse à disque, pour couper les tire-fonds qui avaient sans doute été corrodés au fil des années. Une opération susceptible de provoquer un incendie couvant, très vicieux car imperceptible et produisant très peu de fumée. Ce type de combustion lente se développe souvent dans le bois vermoulu, tout comme les lattes à partir desquelles le feu partait au niveau de la flèche., décrypte l’ancien pompier Serge Delhay, également expert judiciaire près la cour d’appel de Paris. Ce ne serait pas la première fois que des travaux par points chauds provoquent un incendie.

Une autre possibilité liée aux travaux est celle d’un court-circuit provoqué par l’ascenseur de l’échafaudage. Problème : l’emplacement du moteur et des installations électriques était éloigné de la zone de départ d’incendie identifiée. En outre, « L’ascenseur était à l’extérieur, donc des témoins auraient remarqué que quelque chose n’allait pas. Et cela semble compliqué quand on sait que le feu est parti de l’intérieur. »commente Serge Delhaye.

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Quelques semaines seulement après le drame, Marianne avance une autre hypothèse basée sur les informations du Canard enchaîné. Le journal satirique révélait que six cloches électrifiées avaient été installées en 2007 dans les combles de l’édifice ainsi que dans la flèche de Viollet-le-Duc, juste au-dessus du chœur, à la demande du diocèse.

Censées être temporaires, ces cloches transportaient des fils électriques à l’intérieur même de la charpente, violant ainsi les règles de sécurité assignées aux monuments historiques. « Ces cloches étaient actionnées par des moteurs électriques, explique Serge Delhaye. S’il y a un problème avec le moteur de l’un d’entre eux, les enquêteurs pourraient le détecter. Un dysfonctionnement moteur aurait pu être causé par un rotor bloqué, provoquant un échauffement du moteur, voire plus… »

Piste accidentelle

Si les enquêteurs ont évacué la piste criminelle, la piste accidentelle pourrait en revanche retenir la corde. Dès avril 2019, plusieurs ouvriers ont reconnu à la police avoir fumé sur le chantier malgré l’interdiction lorsque des mégots ont été retrouvés sur le chantier. Un mégot de cigarette oublié dans le grenier, et la catastrophe est vite arrivée ? “J’ai du mal à croire à cette hypothèse, confie l’ancien des pompiers de Paris. Des conditions très favorables doivent être réunies pour qu’une cigarette abandonnée, non tirée, provoque un incendie. En forêt par exemple, le danger vient de la rencontre entre le mégot de cigarette et les brindilles qui s’enflamment facilement. A l’inverse, une charpente est constituée de pièces massives ».

Quoi qu’il en soit, quelle que soit la véritable Source d’inflammation, elle ne suffit pas à expliquer pourquoi la Vieille Dame a succombé si subitement aux flammes. L’enquête a déjà établi un certain nombre de déficiences, notamment au niveau du système d’alarme, dont les pannes ont retardé l’intervention d’urgence d’une demi-heure décisive.

Les soubresauts de la bataille judiciaire n’empêchent cependant pas la cathédrale de poursuivre sa résurrection. La flèche, reconstruite à l’identique de celle tombée sous les flammes, a déjà retrouvé sa place dans le ciel parisien, quelques mois avant la réouverture prévue le 8 décembre.

 
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