Le Canada se prépare « au pire »

Le Canada se prépare « au pire »
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Montréal (Canada), connexion

Tout est en place pour que le Canada brûle à nouveau. “ Il existe plusieurs tendances inquiétantes »a expliqué le 10 avril le ministre de la Protection civile, Harjit Sajjan, avant que son collègue de l’Énergie n’ajoute que le gouvernement était “ préparé au pire ». Même s’il est trop tôt pour prédire une saison des feux de forêt aussi intense que celle de 2023, Ottawa a quand même tenu à tirer la sonnette d’alarme. L’année dernière, 18 millions d’hectares de forêt sont partis en fumée au Canada, l’équivalent de la superficie de l’Angleterre et de la Suisse réunies.

Ottawa est en alerte en raison de trois indicateurs : une sécheresse notable à travers le pays, une faible accumulation de neige et des températures supérieures à la moyenne cet hiver (15°C en février à Montréal par exemple, un record battu à plus de 4°C).

Le Canada s’attend donc à davantage d’incendies très tôt cette saison, notamment dans l’ouest du pays et dans le sud du Québec. Dans la Belle Province, début avril, 20 incendies ont été enregistrés, alors que la moyenne des dernières décennies était de 4, nous apprend le quotidien. La presse. Dans l’ouest, l’Alberta a dénombré près d’une soixantaine d’incendies dits “ des morts-vivants », des feux hibernants qui brûlent profondément dans la tourbe, sous la neige. Des dizaines de pompiers se battent depuis des semaines pour les éteindre.

Moins de pompiers

Avec la conférence de presse ministérielle du 10 avril, le gouvernement canadien a aussi voulu montrer qu’il ne partait pas d’une page blanche, à l’approche de la saison chaude. Ottawa a notamment débloqué 250 millions de dollars canadiens (environ 171 millions d’euros) pour que les provinces s’équipent en matériel de lutte contre les incendies, et a donné 160 millions (environ 109 millions d’euros) pour que les communautés autochtones soient mieux préparées. Ils avaient été en première ligne lors des incendies de 2023 : des dizaines d’entre eux avaient été évacués durant l’été.

Mais les défis sont immenses. Sur terre, la lutte du pays contre la pénurie de pompiers semble vaine. Leur nombre est en chute libre et chaque été chaud voit les pompiers raccrocher leur lance. Selon l’Association canadienne des chefs de pompiers, 30 000 d’entre eux sont partis au cours des sept dernières années. Cité dans La presse Canadienne, agence de presse nationale, le président de l’association, Ken McCullen, parle d’une année 2023 ayant laissé des traces. “ L’année dernière, nous avons demandé aux pompiers volontaires d’intervenir lors de […] mois, laissant derrière eux leurs responsabilités, leur travail, leurs obligations parentales ou conjugales. […] À la fin de la saison dernière, certains disaient simplement : “J’en ai fini. Je ne peux plus faire ça. »

Le Canada continue de ralentir l’hémorragie. Plus de 600 pompiers ont été formés cette année et Ottawa tente d’en attirer de nouveaux, avec des incitatifs fiscaux, en doublant le crédit d’impôt pour les pompiers volontaires. Les provinces accélèrent également le pas. Au Québec, la Société de protection des forêts contre les incendies (Sopfeu) souhaite augmenter ses effectifs de près d’un tiers en deux ans. Elle tente de trouver au plus vite une dizaine de pilotes afin de sécuriser les positions à bord de ses avions ravitailleurs. Face au feu, chaque jour et chaque recrue compte. Le 9 avril, Sopfeu rehaussait déjà le risque d’incendie au niveau “ extrême » dans plusieurs régions du Québec.

 
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