Mardi, l’ancien président de la Fédération chinoise de football, Chen Xuyuan, en poste de 2019 à 2023, a été condamné à la prison à vie, rapporte le Quotidien du Peuple, média d’État. Il a été reconnu coupable par un tribunal de la province centrale du Hubei d’avoir profité de sa position pour « accepter illégalement des sommes d’argent totalisant 81,03 millions de yuans », soit environ 10,1 millions de francs suisses. L’homme a en outre été déchu de ses droits politiques et tous ses biens personnels ont été confisqués. Des pots-de-vin « particulièrement énormes », selon le journal, qui estime que les agissements de Chen Xuyuan « ont eu de graves conséquences pour le secteur du football chinois ».
Un ancien entraîneur emprisonné
Sa condamnation s’inscrit dans le cadre d’une vaste campagne anti-corruption menée par Xi Jinping depuis une décennie. Au total, une dizaine de hauts cadres du football chinois ont été licenciés. Dans des verdicts distincts annoncés mardi, un ancien responsable de la fédération chinoise, Chen Yongliang, a été condamné à 14 ans de prison, toujours pour corruption. L’ancien directeur général de la Super League chinoise (CSL), Dong Zheng, a été condamné à 8 ans de prison.
D’autres verdicts sont attendus. L’une pourrait concerner l’ancien sélectionneur de l’équipe nationale, Li Tie, visé par une enquête pour corruption depuis 2022 et en détention provisoire. Dans un retentissant documentaire diffusé sur la télévision d’État CCTV diffusé en janvier, l’ancien joueur d’Everton (Premier League) a reconnu avoir contribué à l’achat de plusieurs matches qui ont permis aux équipes de deuxième division chinoise qu’il a réussi à accéder à l’élite.
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Pour obtenir son poste d’entraîneur, il a fait verser 2 millions de yuans (250 000 francs) de pots-de-vin à Chen Xuyuan par Wuhan Zall, le club dont il était l’entraîneur. Li Tie a également affirmé dans le documentaire avoir donné de sa poche 1 million de yuans au secrétaire général de la Fédération chinoise de football, une structure étatique qui fait office de fédération sportive. «Je le regrette beaucoup. J’aurais dû rester terre à terre et suivre le bon chemin, a déclaré penaud le technicien de 46 ans à la télévision. Il y a certaines choses qui, à l’époque, étaient des pratiques courantes dans le monde du football.
Acte d’autocontrition
Un autre cas qui a fait scandale est celui du footballeur international sud-coréen Son Jun-ho, détenu pendant dix mois en Chine, où il jouait pour un club. Il vient d’être libéré et renvoyé dans son pays, a annoncé lundi le ministère sud-coréen des Affaires étrangères.
Dans le même documentaire de CCTV, l’ancien patron du football chinois, Chen Xuyuan, a déclaré avoir reçu des pots-de-vin de la part d’acteurs du secteur qui lui avaient auparavant fait comprendre que c’était ainsi que cela fonctionnait. Il a reconnu n’avoir pas été en mesure de faire respecter les règles anti-corruption au cours de son mandat, sous-entendant que cela revenait à enquêter sur lui-même et sur les personnes devant lesquelles il était responsable.
“Les supporters peuvent accepter le fait que le niveau du football chinois est mauvais, mais ne pas pardonner la corruption”, a-t-il concédé. Je voudrais profondément m’excuser auprès de tous les fans chinois. Un acte de contrition qui n’a pas suffi à lui valoir la clémence de la justice.
