«J’ai été plus influencé par les chansons de mon père que je ne le pensais» – .

«J’ai été plus influencé par les chansons de mon père que je ne le pensais» – .
«J’ai été plus influencé par les chansons de mon père que je ne le pensais» – .

Quatre ans après Imagine the World, un an après la sortie de son autobiographie Meilleur Album, David Hallyday revient avec un projet qui lui tient à cœur : le double album Requiem for a Madman et la tournée qui l’accompagnera. Au menu : 19 titres. Des chansons de son répertoire mais aussi – surtout, serait-on tenté d’écrire – de celui de son père, comme les emblématiques « Quelque chose de Tennessee », « Diego », « Laura » et « Requiem pour un fou ». Et des extraits revisités de « Blood for Blood », l’album qu’il a écrit pour son père et qui reste ce soir l’album le plus écouté de Johnny.

Un disque pensé pour la scène en hommage à son père. Il fera l’objet d’une grande tournée qui durera jusqu’en… 2027 ! Coup d’envoi le 4 novembre à Mulhouse avec une visite à Forest National le 13 avril.

De passage à Bruxelles cette semaine, DH a rencontré David Hallyday pour recueillir ses confidences.

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Qu’est-ce qui vous a motivé à franchir le pas du rétablissement ?

« J’ai commencé à reprendre mes chansons qui étaient importantes, cela m’a ouvert cette carrière. D’autres aussi, issus de mes premiers albums. J’ai trouvé que certaines productions des années 80 avaient un peu vieilli. Alors pourquoi ne pas refaire des chansons que j’ai composées pour mon père et qui sont tirées de l’album « Sang pour sang ». Enfin, si j’y suis, pourquoi ne pas approfondir ma discographie et la sienne.

Était-ce un projet compliqué ?

« C’était compliqué de prendre des choses très émouvantes dans un répertoire qui, pour l’essentiel, ne m’appartient pas. C’était un peu inconfortable dans le sens où on touche à un répertoire énorme. Et puis, il fallait faire quelque chose qui tienne la route et surtout qui me ressemble. La difficulté, elle était là. Il s’agit finalement de continuer à raconter ce qu’on a commencé à raconter ensemble avec l’album « Sang pour sang » que j’ai composé pour lui, qui est un album de famille. C’est une histoire de famille depuis des générations, tant du côté de ma mère que de mon père. J’ai été éduqué à cette valeur de transmission, de ce qu’on peut laisser comme traces chez soi. J’ai eu envie de le raconter et c’est devenu Requiem pour un fou.

N’avez-vous pas eu un instant peur de toucher au sacré en revisitant le catalogue de votre père ?

« Oui, c’est pour ça que ça n’a pas été facile. En même temps, je me suis quand même mise au service de mon père. On a réussi tous les deux à faire quelque chose de vraiment bien. Au début, il y avait un peu de peur, mais une fois que j’ai pris les choses en main, on n’a plus peur, on fonce. »

En 2023, David Hallyday sort « Meilleur album », son autobiographie. Il annonce son projet « Requiem pour un fou » avec la tournée qui durera jusqu’en 2027. ©DR

Y a-t-il des titres que vous vous êtes interdit de toucher ?

« Non. J’ai dû faire une sélection, bien sûr. Parce que sur cinquante ans de carrière, je n’allais pas passer dix ans à faire quatorze albums. Mais il y avait quelque chose d’intéressant, c’est que ce que je compose pour moi et ce que j’ai composé pour lui n’a rien à voir, ni mélodiquement, ni dans la construction de la musique, ni d’un point de vue harmonique. D’où cette question : comment vais-je faire en sorte que tous ces morceaux, les siens et les miens, gardent une cohérence sur l’album ? Ce n’est pas facile. C’est ma vision de la chose de faire un album comme si c’était moi. »

Comment avez-vous choisi les titres ?

« J’ai pris pour lui des titres emblématiques qui me touchent. Ou des titres que j’entendais quand j’étais enfant. Par exemple, « Requiem pour un fou », il est sorti en 76. J’avais dix ans. Je l’ai entendu répéter ce titre. Pour moi, les années musicales préférées de mon père sont définitivement les années 70. Une bonne partie des années 80, avec l’album Gang (1986). Il connaît trois années très prolifiques avec l’album de Michel Berger puis celui de Goldman. Puis un peu des années 90 jusque dans les années 2000, jusqu’à Sang pour sang. Je suis allé jusque-là parce que pour moi, ce sont les années que je préférais de lui avec des titres comme « Laura ». Vous pouvez imaginer que c’était un morceau que je voulais reprendre pour ma sœur. C’est sa chanson, elle y tient vraiment et c’est magnifique.

As-tu fait écouter ta version à ta sœur Laura Smet ?

« Je lui ai fait l’écouter à Noël alors qu’il n’était pas encore terminé. Je ne voulais pas mais elle m’a poussé et j’ai cédé. Elle était très émue et m’a remercié 10 000 fois. C’était important pour moi de réussir cette chanson. Je voulais qu’elle aime ça, je sais qu’elle le veut.

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Est-ce que cela a été un soulagement émotionnel de replonger dans toutes ces cassettes de votre père ?

« Sur Sang pour sang, c’était un truc de fou. Ce n’était pas facile, mais cela a apporté de l’émotion à l’interprétation. J’avais fait cette chanson seul quand je l’avais refaite, mais j’ai décidé d’en faire un duo parce que nous la chantions tellement ensemble. Au début, je venais de reprendre sa voix sur les masters (les bandes d’enregistrement originales, NDLR) et j’avais laissé celle que j’avais faite pour moi. Mais il y avait un vide dans l’émotion. J’ai donc refait ma part dans les mêmes conditions de l’époque. Revoir mes propres chansons, avec tous mes souvenirs des Etats-Unis, quand j’étais enfant, mes premiers pas, c’était aussi émouvant. Je fais l’association avec mon autobiographie car elle a été un des éléments déclencheurs de cet album. Requiem pour un fou est en fait une compilation d’à peu près tout ce dont je parle dans le livre.

À quoi cela ressemblera-t-il lorsque vous interpréterez ces chansons sur scène…

« J’ai conçu cet album en termes de scène. En fait, c’est comme si je sortais l’album en live. Ça va être un gros concert, une grosse machine. Ça va être intéressant. C’est une tournée importante à mes yeux car il y a ce projet familial, cette histoire que je raconte. Il y a des choses qui vont être difficiles pour moi sur le plan émotionnel Faire des choses dans son studio est une chose. l’émotion avec le public que l’on ressent, que l’on voit, c’est autre chose. C’est quelque chose de fort, ça peut vous serrer la gorge. Je pense que les gens aiment que ce ne soit pas une chose robotique mais quelque chose. humain.”

Avez-vous également écouté cet album à votre mère, Sylvie Vartan ? Qu’en a-t-elle pensé ?

« Ma mère est aux États-Unis. Elle revient pour une série de concerts également en novembre. La seule chose qu’elle a écoutée avec moi, c’était quand j’allais terminer « Requiem for a Madman ». Je lui ai dit que je l’écoutais en direct. Ça lui a fait quelque chose, c’est sûr.

David Hallyday entouré de son père Johnny et de sa mère Sylvie Vartan, le 8 mars 1991 lors de son premier concert en France. ©AFP

Tu n’as pas pensé à reprendre ses chansons ?

“Pourquoi pas? Je l’ai déjà fait. J’ai repris “Irrésistiblement” que j’adore. Je l’ai fait d’une manière assez rock. Ici, c’est Sang pour sang. C’est une histoire avec mon père, ce n’est pas la même chose. Quand mon père a fait son premier Stade de France, on est allé manger après, pendant le dîner, mon beau-père Tony Scotti a eu une idée qu’il adorait : ça. on a fait un album en trio, avec ma mère, mon père et moi, et une tournée ensemble, un peu à la manière des Jackson Five. J’aurais fait l’album et ensuite nous serions partis en tournée. “Cela aurait été génial mais cela n’est jamais arrivé.”

Avez-vous fait écouter à Laeticia Hallyday Requiem pour un fou ?

“Bien sûr, oui, nous faisons les choses normalement.”

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Dans votre album autobiographique Meilleur, vous évoquez un deuxième album, Sang pour sang, qui n’a jamais vu le jour. Pourquoi?

« Je n’ai aucun regret à ce sujet. J’ai bien fait de dire non car nous vivons dans une société de surconsommation où il faut abuser de tout. Et je ne suis pas pour ça. Quand on réussit à faire quelque chose de compliqué et qu’on a la chance de tomber sur quelque chose d’emblématique, je n’ai pas envie de le reproduire pour le simple fait de le faire. J’ai dit non à refaire un album juste après Sang pour sang parce que nous y avions vraiment réussi. Nous avions passé des moments intimes ensemble, des choses difficiles à reproduire volontairement. Je ne voulais pas trahir ça. Je voulais qu’il reste intact. Je voulais qu’il n’y ait qu’une seule référence de mon travail pour lui.

Est-ce que faire cet album vous a libéré d’un poids ?

« Cela ne m’a libéré de rien. En revanche, j’ai découvert beaucoup de choses. Par exemple, à quel point j’ai été influencé par la musique de mon père quand j’étais petit. Quand j’ai commencé à composer des chansons au piano, j’avais six ou sept ans et j’ai toujours été influencé par la musique anglo-saxonne. J’ai vécu 37 ans aux États-Unis et j’ai commencé ma carrière là-bas. En ayant été dans le top 30 aux États-Unis et en ayant fait des tournées avec des groupes de rock, je pensais avoir été influencé mélodiquement par la musique anglo-saxonne. Aujourd’hui, je pense que j’ai été plus influencé par les chansons de mon père que je ne le pensais. »

 
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