Le docker noir est un roman captivant qui traite de la destruction sociale d’un ouvrier/artiste, Diaw Falla, condamné pour le meurtre d’un écrivain à succès.
L’oeuvre est divisée en 3 parties, toutes réussies : Le procès et le regard des proches du protagoniste sur ce dernier ; un long flashback qui nous raconte l’histoire de Diaw et la dernière partie qui est une lettre écrite par le héros pendant son incarcération.
Il est vraiment intéressant de voir comment cet homme finit par être détruit par la double oppression qu’il subit : sociale et raciste. Et s’il cherche d’abord de l’aide dans la solution syndicale (donnant lieu à une formidable scène de grève), il abandonne rapidement lorsqu’il voit l’inutilité de leur aide.
C’est alors qu’il se retrouve seul, avec pour seul soutien son roman. Hélas, même celui-ci lui sera volé… Une goutte d’eau qui fera basculer notre héros du côté obscur puisqu’il ira jusqu’à commettre un meurtre.
Cet acte représente la décision du personnage face à sa situation : au lieu de continuer à se battre malgré les échecs, il préfère profiter pleinement d’un de ses privilèges : il est un homme, et donc il se réfugie dans le sexisme (une des rares oppressions qu’il ne subit pas). C’est d’ailleurs le principal reproche que je fais à l’auteur car il semble justifier le sexisme de son personnage par sa situation sociale… Embarrassant.
Enfin, ajoutons la lettre finale, un véritable cri contre les prisons et les structures étatiques, très touchant.
Bref, malgré quelques ambiguïtés très fortes (sexisme), le livre reste excellent et on est vraiment plongé dans le Marseille des années 50, au cœur de la classe ouvrière.
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