« À Liège, les gens me marchent dessus »

« À Liège, les gens me marchent dessus »
« À Liège, les gens me marchent dessus »

Après un passage au Festival International du Film de Comédie de Liège, vous nous reviendrez bientôt avec « Presque légal ». Qu’est-ce qui vous relie à la Belgique ?

« Vos frites (rires) ! Plus sérieusement, je vais souvent en Belgique avec des tournées de théâtre. Nous nous arrêtons toujours à Bruxelles ou à Liège. J’ai déjà joué à l’opéra de Liège. C’est un endroit magnifique, à l’image du public belge.»

Vous avez également inauguré une dalle à votre nom sur le « Walk of Fame », au cœur de la ville. Quels ont été vos sentiments ?

«C’était un honneur. J’ai été très impressionné. Maintenant, à Liège, on me marche dessus !

Quand quelqu’un vous dit « Belgique », à quoi pensez-vous ?

« À votre impensable incubateur de talents. Je pense aussi à Brel. Et à Tintin, le héros qui m’a fait voyager depuis ma plus tendre enfance. Mon personnage préféré reste Castafiore. Je l’aime.”

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Vous avez beaucoup de souvenirs belges ?

“Oui beaucoup. Mon premier, datant des années 1970, était déjà fort. Nous avons joué dans le premier café-théâtre de Bruxelles, l’Atelier Sainte-Anne. Elle était située place du Sablon et dirigée par deux garçons extraordinaires. Ils nous avaient vu jouer à Paris et nous avaient demandé de faire la première partie pour eux. Nous y sommes restés deux mois ! Impossible de l’oublier. Il y avait un restaurant, une exposition de peintures, une discothèque et, en dessous, une salle de spectacle. C’est ainsi que j’ai découvert Bruxelles et ses environs.

Avouez que vous avez été impressionné par Manneken-Pis…

“Et bien non ! Ce n’est pas ce que je préférais. En revanche, la Grand-Place est superbe. J’aime aussi le Bois de la Cambre. C’est un très bel endroit. Et bien sûr le quartier des brocanteurs et la place du Sablon.

Vous aimez l’humour belge ?

« Oui, mais je ne comprends pas toujours (rires) ! Les Belges ont une vraie autodérision, un regard sur les choses. C’est unique au monde. Ils sont capables de rire d’eux-mêmes et cela se voit dans la qualité du public.

Vous avez incarné des personnages atypiques et attachants, comme Zézette dans “Le père Noël est une ordure”, l’inoubliable Dame Ginette dans “Les Visiteurs”, mais aussi Honorine dans “Marius” et “Fanny” de Daniel Auteuil ou, au théâtre, Rosa dans « Tailor for Ladies ». Vous aimez changer de peau ?

« Oui, j’aime passer d’une époque à l’autre. Et à vrai dire, le costume est très important pour moi. Par contre, je ne sais pas si on pourrait refaire une Zézette à notre époque. Tourner ce genre de film ne serait pas facile de nos jours. Ginette et Zézette ne sont pas des personnages valorisés par la société, mais ils sont forts et drôles. Cela dit, je ne regarde jamais mes films. Je m’en fiche.”

Enfant, vous rêviez de devenir actrice ?

Oui. C’était compliqué car, dans mon entourage, on voulait que j’étudie, mais mon amour des déguisements et le plaisir de jouer étaient trop grands. Je monte des pièces de théâtre avec mes amis, mes cousins. J’aurais aussi aimé être danseuse. À une autre époque, plus intellectuelle, je voulais être psychanalyste. Je me voyais écouter les gens. Le métier d’acteur a aussi un côté thérapeutique : il permet de lâcher prise sur ses émotions, de s’identifier aux personnages, de les faire voyager. Actuellement, j’aimerais être paysagiste. Imaginez des espaces verts, de beaux jardins. Tout cela me fascine. Ma grande amie belge, Barbara de Nicolaÿ, est une spécialiste des plantes. Les Belges sont très sensibles à la nature. Vous avez beaucoup de beaux parcs.

Selon vous, que devraient emprunter les Français à la Belgique ?

« Votre humilité. Nous, les Français, ne cessons de prétendre que nous sommes les plus forts et les plus intelligents !

Vous avez une fille, Margot, née en 1983. Avez-vous tenté de lui transmettre votre virus du cinéma ?

“Certainement pas. Elle mène sa vie toute seule sans me demander mon avis. Et c’est très bien ainsi.

Une expression belge préférée ?

» Quand vous dites « plafonné ». Cela me fait toujours rire.

De retour cet été

Marie-Anne Chazel est l’héroïne de “Presque légal”, attendu sur les écrans mi-juillet. Tout juste sortis de leurs études, Félix et Vincent sont deux jeunes mains cassées de la côte atlantique qui peinent à trouver leur place dans le monde du travail et dans la vie en général. Ils décident alors de recruter une équipe de « spécialistes » pour transformer une épicerie de quartier en commerce de nuit pendant les vacances. Rassurez-vous, rien de tout cela n’est totalement illégal…

 
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