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“C’est comme si j’avais fait un rêve de 5 secondes…” : le miraculeux Martin Perin se confie sur son lit d’hôpital après ses 2e arrêt cardiaque en plein match de volley (vidéo)

Victime d’un arrêt cardiaque en plein match de volley ce dimanche avec son équipe de Maaseik, le jeune Waremmien de 21 ans Martin Perin va mieux mais l’inquiétude est toujours bien présente. Ce lundi, nous l’avons rencontré dans sa chambre d’hôpital, à la Citadelle de Liège où il subit une batterie d’examens.

La famille Perin retrouve le sourire. – F.Lau.




Par François Laurent

Responsable des Sports La Meuse Huy-Waremme
Publié le 05/02/2024 à 19h27

C’était censé être une grande fête du volley mais à quelques points de la fin du match entre Waremme et Maaseik, l’athlète est passé au second plan. Martin Perin (21 ans) s’est effondré, en plein match, comme le 1euh Octobre 2022 lors d’une réunion à Alost. Victime d’une arythmie cardiaque dévastatrice, il a été ramené à la raison grâce à un défibrillateur externe automatique, le fameux DEA.

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« J’avais reçu le feu vert médical et le droit de reprendre la compétition mais on m’a dit qu’il était possible qu’un jour ou l’autre, je ressens à nouveau la même peur. On m’a donc implanté un défibrillateur interne automatique (AID) et ce dimanche, il a parfaitement fonctionné. D’une certaine manière, l’avoir m’a déjà un peu rassuré et me rassure encore”, nous a confié ce lundi Martin Perin, sur son lit d’hôpital. « Honnêtement, je me sens vraiment bien. Les secours m’ont emmené à la clinique Notre-Dame (CHC) de Waremme où je suis resté trois ou quatre heures ce dimanche puis j’ai été transféré à la Citadelle, à Liège. J’ai passé la nuit en observation en soins intensifs. Je suis maintenant dans le service de cardiologie. Je ne dormais pas car toutes les heures, quelqu’un venait prendre mes paramètres. Je suis suivi de près par le cardiologue, les prises de sang, électrocardiogrammes et examens sont rassurants, tout va bien. J’attends la suite et on me dit que je pourrais être libéré d’ici 48 heures. »

Des images impressionnantes ce dimanche.
Des images impressionnantes ce dimanche. – PH

“J’avais la tête qui tournait…”

Un témoignage rassurant qui ne fait pas disparaître toutes les questions et doutes. Pour la deuxième fois en un an et quatre mois, Martin Perin a fait des miracles. A Alost, lors du premier arrêt cardiaque, seule sa mère Gwendoline était présente sur place. Ce dimanche, à son domicile de Waremme, dans son club formateur présidé par son papa Vincent et dans lequel joue son frère Pierre, adversaire d’un jour donc, c’est devant tous ses proches qu’il s’est effondré. Des panneaux ont été rapidement installés autour de lui mais un climat de peur, d’inquiétude et de forte émotion s’était déjà emparé du Pôle Ballon. « Je n’ai que de vagues souvenirs et c’est bizarre à expliquer. A Alost, je ne me souviens de rien. Ici, je me suis senti étourdi pendant trois ou quatre secondes, j’ai ressenti quelques palpitations puis je me suis réveillé par terre avec l’impression d’avoir fait un petit rêve de cinq secondes, sans me souvenir du contenu. Au réveil, j’ai vu mes proches pleurer autour de moi et j’ai tout de suite compris que j’avais eu une nouvelle frayeur. J’aurais préféré que cela n’arrive pas à Waremme. Il y avait mon frère, ma famille, ma copine, mes amis mais aussi beaucoup d’enfants. Je pense que ça a dû être un choc pour tout le monde. Au réveil, on ne sait pas directement ce qui s’est passé ni où l’on se trouve, mais les personnes présentes au match ont tout vu. Quand j’ai repris conscience, j’ai dit à mes proches : ‘Ne vous inquiétez pas, je vais bien, c’est le rôle du défibrillateur interne’ mais je comprends leur stress”, avoue le jeune de 21 ans originaire de Waremmien, immense talent. , parti de Waremme à Maaseik, l’élite belge, en 2021 et également libéro de l’équipe nationale.

“Je serais tellement triste et déprimé”

L’essentiel c’est la santé mais il faudra penser rapidement à l’avenir sportif. «J’y pense déjà. Le volley-ball est ma passion et mon métier. J’ai envie de continuer le sport de haut niveau et si les examens sont bons et si on me dit qu’il n’y a rien d’alarmant, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas reprendre. Je ne peux pas imaginer que tout s’arrête, je serais tellement triste et déprimé. Mais je reste optimiste et je garde le moral. Je sais très bien que je ne jouerai plus au volley demain ou dans un avenir proche, mais si je suis protégé par mon défibrillateur et que le risque de rencontrer de tels problèmes reste faible, j’ai envie de rejouer. Si je le sais chaque semaine, je serai assez grand et prudent pour me dire que c’est alarmant. On m’avait dit que ça pourrait se reproduire et c’est arrivé presque un an et demi plus tard, je ne devrais pas trop m’inquiéter. »

J’aurais préféré que cela n’arrive pas à Waremme. Il y avait mon frère, ma famille, ma copine, mes amis mais aussi beaucoup d’enfants. Cela a dû être un choc pour tout le monde.”

Martin Périn

Les prochains examens médicaux permettront peut-être d’y voir plus clair même si on n’a jamais trouvé l’origine de son premier arrêt cardiaque fin 2022, qui est peut-être le plus stressant. « Mon équipe de Maaseik partait pour Istanbul ce lundi, je retournerai auprès de ma famille et je verrai comment planifier l’avenir. Je sais que je ne pourrai pas conduire pendant trois mois, j’attends de me décider pour le volley-ball. »

Entre prudence et passion, il faudra trouver la limite.

Le volley-ball est ma passion et mon métier. Je veux continuer le sport de haut niveau »

Martin Périn
 
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