La Mancelle de Bollée ou l’histoire du pauvre Amédée

La Mancelle de Bollée ou l’histoire du pauvre Amédée
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La révolution industrielle en cours ne lui a pas échappé. Et dans la fonderie de son père, le petit Amédée observe, jour après jour, l’avancée des machines à vapeur pour lesquelles son père fabrique des pièces.

Il y réfléchit tout au long de son adolescence, mais la révélation vint d’une exposition universelle parisienne : celle de 1867. Amédée avait 23 ans et sa décision était prise : il serait constructeur automobile, et machine à vapeur s’il vous plaît, tandis que cette technologie était jusqu’à présent quasiment réservé aux trains et à quelques machines industrielles lourdes.

L’Obéissant : trop lourd et trop envahissant

De retour dans la Sarthe, il travaille dur sur son premier prototype. Mais la guerre de 1870 éclate et Amédée Bollée perd plusieurs années. Enfin, en 1873, sa voiture était prête. Il l’a nommé leObéissantpuisque, contrairement aux calèches, les voitures et leurs chevaux ne sont jamais récalcitrants.

L’engin est impressionnant. Il pèse 4,8 tonnes et transporte 12 personnes. De plus, il est maniable malgré son encombrement, et plutôt silencieux. Satisfait de lui, Amédée parcourt les villes de la région pour récupérer les bons de commande. Mais dans deux ans, il n’enregistrera pas une seule vente. Un peu déçu, il a tout tenté : un voyage du Mans à Paris à bord de sa machine. Il faudra 18 heures pour parcourir les 210 km de trajet.

12 personnes à bord et pesant 4,8 tonnes à vide, c’est l’Obéissante d’Amédée Bollée.

Les Parisiens admirentObéissant, mais n’achetez pas. Pas de quoi décourager Amédée qui fait marche arrière et réfléchit. Il lui faut une voiture plus petite, moins chère et plus rapide. Nous ne sommes pas encore à l’ère de la citadine faible coût, mais celle que Bollée mettra trois ans à réaliser est révolutionnaire. Il place le moteur à l’avant, mais conserve le générateur de vapeur à l’arrière.

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La voiture, comme une Fiat Multipla, peut accueillir six personnes. Quant au châssis, il dispose de roues avant indépendantes. Surtout, l’engin a perdu du poids et ne dépasse pas les 2,75 tonnes. Une plume. Grâce à ce soin minceur, le Mancelle, puisque c’est ainsi qu’il a nommé sa voiture, sera cadencé à 42 km/h. Un record du monde.

C’est donc avec une grande fierté qu’Amédée Bollée prend la route de Paris avec sa nouvelle machine à vapeur. Ça tombe bien, en cette année 1878 se tient une nouvelle exposition universelle dans la capitale. Là Mancelle y expose et, miraculeusement, Gustave Koechlin, un industriel alsacien achète la machine. Mais un miracle n’arrive jamais seul.

Une délégation de responsables autrichiens a également découvert la voiture et a manifesté un grand intérêt. Les dignitaires veulent créer une compagnie de taxi à Vienne et Mancelle semble fait pour le travail. Un rendez-vous est pris : Amédée se rendra dans la capitale autrichienne pour réaliser une manifestation devant des investisseurs locaux susceptibles de produire en série les modèles de son invention.

L’arnaque autrichienne

Pour commencer, c’est un excellent début, et Bollée se rêve déjà en futur Henry Ford, révolutionnant le monde des transports. La suite fut moins glorieuse. L’affaire autrichienne cache une astuce. L’entreprise créée pour fabriquer Mancelle n’en produira pas un seul.

Elle vendit rapidement les droits de brevet à une banque allemande qui fabriquerait les voitures. 22 unités furent assemblées en 1882, sans que Bollée ne reçoive un centime de redevances. Car bien qu’il détenait les droits pour la France, l’Angleterre et l’Autriche, son brevet n’était pas valable dans l’Allemagne d’après-guerre.

Lors d’un énième retour dans la Sarthe, l’inventeur se lance dans d’autres projets, dont un train routier. Il concocte également quelques nouvelles voitures. Mais moins d’une décennie plus tard, le moteur à combustion interne allait prendre le pas sur les machines à vapeur pour toujours. Le pauvre Amédée ne connaîtra jamais la fortune et la notoriété que d’autres s’approprieront après lui.

 
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