Si différent, mais si complémentaire. Comment ne pas évoquer le nom de Jean-Jacques Goldman quand on dit celui de Michael Jones. Tandis que le premier déteste les projecteurs, le second mène sa vie d’artiste avec simplicité et une disponibilité sans faille dans une sorte de tour de chauffe avant un dernier tour de chant. Du moins dans ce groupe de groupe assez restrictif qui sillonne toute la France et qui passera par Mondorf le 22 novembre.
« Ce n’est pas une tournée d’adieu car je fais partie de ceux qui ne peuvent pas dire au revoir. Je me vois continuer avec des amis dans des salles plus confidentielles. En acoustique », confie le premier invité de l’année des stars & stories, le concept qui mord organisé par l’équipe de Casino 2000. Où le chanteur gallois qui vit à Lyon était déjà venu… sans s’en souvenir. «Je viens d’apprendre. C’est trop près de la frontière. Je n’avais pas réalisé que je changeais de pays. C’était en 2009. « Le ton est donné.
L’alerte septuagénaire, accompagné notamment de son épouse, s’est fendu de quelques anecdotes tout au long des 90 minutes de conversation à l’issue desquelles il s’est emparé de sa guitare pour quelques extraits. Une mini séance qu’il a clôturée avec magistral Terre de mes pèresl’hymne national gallois qu’il aurait dû chanter lors de la célèbre ouverture du Tournoi des six nations de rugby, le 31 janvier au Stade de France, “Mais France Télévisions a visiblement trouvé que c’était trop compliqué de brancher un micro sur ma guitare”, a déclaré le artiste, pas toujours avare de petits tacles comme lorsqu’on lui a rappelé qu’il déclarait « qu’aujourd’hui, on voit des gars qui chantent avec l’auto-tune à fond sur une Loop qu’un enfant de huit ans pourrait gérer en trois minutes ». »
“Je suis né dans un terrain de golf”
Les organisateurs ont déroulé la bande originale de la vie de ce Gallois né à Welshpool le 28 janvier 1952, à deux pas de la frontière anglaise. On découvre une photo du café que fréquentait le jeune homme, aimantée par le juke box. Nous faisons connaissance avec sa famille. Un papa, John, engagé dans l’armée alliée pendant la Seconde Guerre mondiale. Une mère, Odette, Normand. “S’il n’y avait pas eu l’atterrissage, je ne serais pas là.” Et une première anecdote croustillante distillée dans la foulée. « Je suis née dans un terrain de golf parce qu’il y avait un mètre de neige et qu’on ne pouvait pas accéder à l’hôpital. Mon grand-père était Green Keeper. »
Michael Jones
Michael chante des hymnes de Noël dans les pubs comme le veut la tradition galloise. Il possède une guitare, a appris ses premiers accords. «Je suis tombée dedans quand j’étais petite. Mon père jouait du violon, ma tante piano, ma grand-mère de l’orgue. « Le grattoir ne le quittera plus. Au point d’en devenir un fan absolu. « J’en ai entre 50 et 60. Cette stratocaster de 1963 vaut aujourd’hui entre 20 000 et 60 000 euros. Elle reste à la maison… », a-t-il déclaré en commentant une photo.
Un premier groupe à 12 ans, notamment avec son frère Claude, un deuxième puis une arrivée en France en 1971 alors qu’il ne parlait pas français. “Ma grand-mère m’a élevé et elle me parlait en anglais et en gallois.” Le jeune musicien apprend la langue de Voltaire en lisant Lucky Luke et Astérix. Un jour, il mixe avec un groupe local, part directement en tournée avec et prend une année sabbatique pour s’adonner à sa passion. “Et ça fait 50 ans que ça dure.”
-La petite annonce qui change tout
«J’étais abonné à Melody Maker. J’ai parcouru les petites annonces. Dans l’un d’eux, un groupe recherchait un guitariste chantant en anglais. C’était pour remplacer le gars à côté de moi. » Michael Jones montre alors sur une photo Jean-Jacques Goldman « qui ne voulait pas partir en tournée ». Le groupe s’appelait Taï Phong. L’aventure s’arrête rapidement, mais la connexion avec « JJG » est établie. Et ça dure toujours. «C’était un coup de foudre musical. La première fois que nous nous sommes rencontrés, nous avons fabriqué un bœuf ensemble pendant deux heures. »
Jones a rejoint Goldman en tournée en 1983, car le chanteur venait de transformer tous ses musiciens. Ensemble, ils viennent d’écrire Je vous donne. Un clic. « Nous avons vendu 1 million et demi d’exemplaires. Avant, il est impossible d’avoir un crédit à la banque. Après, j’avais tout ce que je voulais. “
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Telle une bouée de sauvetage faite de bons et de mauvais moments, Michael Jones saluera la mémoire de son ami Daniel Balavoine, plus jeune que lui de quelques jours et avec qui il a dû fêter son anniversaire en 1986. Il aura une pensée émue pour Coluche, Qui a également demandé en sa présence une chanson de Jean-Jacques Goldman pour les Restos du Coeur. “Quand? Pour hier bien sûr. » Puis les Enfoirés bien sûr. « Pour une tournée au départ. Mais on ne pouvait pas s’arrêter là… »
Bouleversé par Grégory Lemarchal
Trente tournées plus tard, Michael Jones tire sa révérence. “Parce que c’est très fatiguant.” Entre-temps, le trio Fredericks-Goldman-Jones s’était formé. « Pour le premier Zénith de Jean-Jacques, une chorale Gospel était présente, mais il était impossible d’emmener tout le monde sur la route. Il fallait trouver une chanteuse et un nom a fait l’unanimité alors qu’on ne la connaissait pas : Carole Fredericks. »
La présence scénique de la chanteuse afro-américaine et sa complémentarité avec ses deux complices fait mouche. Les deux albums connaissent un franc succès. Jusqu’à la disparition de Carole. «Je l’ai appris alors que j’étais en route pour une répétition. C’est la seule fois de ma vie où je me suis perdu. »
Le chanteur gallois évoquera également sa participation à la Star Academy 4, “bouleversé par le talent de Grégory Lemarchal”, sa passion pour l’aviation transmise notamment à sa fille qui est commandant de bord chez Air France et soulèvera un coin du voile lors de sa prochaine tournée intitulée « Je passe mon tour ». « Je vais raconter ma vie en musique. Cela commencera par les chansons qui m’ont donné envie de faire de la musique. J’ai encore soixante ans de carrière derrière moi. Il y aura un super passage sur « Jjg » puisque c’est les deux tiers de ma carrière. » Et la boucle sera bouclée.