Les moustiques ont de plus en plus examiné le pasteur pour limiter la transmission

Les moustiques ont de plus en plus examiné le pasteur pour limiter la transmission
Les moustiques ont de plus en plus examiné le pasteur pour limiter la transmission

(AFP) – Zika, dengue, paludisme, fièvre jaune, chikungunya: favorisé par le réchauffement climatique, la déforestation et l’urbanisation débridée, la transmission de ces maladies infectieuses par les moustiques est de plus en plus examinée par des chercheurs de l’institut pasteur.

«Les températures augmentent, les conditions de vie se détériorent: nous créons des conditions pour le développement de moustiques adaptés à la vie avec les humains», souligne l’entomologiste (spécialiste des insectes) Anna-Bella Failoux, qui dirige l’unité de vecteurs de l’arbovirus et d’insectes à l’Institut Pasteur.

Son équipe travaille sur «les espèces de moustiques qui vivent dans la ville avec nous: initialement, ils se sont développés dans les forêts tropicales, ont pris du sang des animaux; Aujourd’hui, ils pondent des œufs dans la ville dans un seau en plastique d’eau, à côté des gens qu’ils piquent », résume-t-elle.

Aujourd’hui, 80% de la population mondiale risque d’être exposée à une ou plusieurs maladies infectieuses depuis longtemps considérées comme tropicales, qui tuent plus d’un million de personnes par an, principalement des enfants, selon l’Organisation mondiale de la santé. Santé.

Transmis par un moustique de la famille Anopheles, le plus meurtrier, le paludisme, a fait 608 000 décès en 2022.

Pour les étudier, le Pasteur Institute a annoncé mardi qu’il investirait 90 millions d’euros pour construire un «centre de recherche sur les infections liées au climat et à l’environnement», qui émergera de ce terrain en 2028 au cœur de son site historique à Paris et abritera des recherches innovantes dans des laboratoires sécurisés.

«Cela nous permettra d’avoir toutes les espèces de moustiques en même temps, au même endroit», explique Anna-Bella Failloux, nous montrant dans les locaux beaucoup plus modestes qui, pour le moment, hébergent son insectarium.

Vingt-huit degrés et 80% d’humidité: dans une pièce exigu au sous-sol, les conditions sont idéales pour la reproduction, dans des plateaux en plastique sur les étagères, les moustiques du monde entier: Floride, Gabon, Nigéria, Thaïlande, Taïwan, Nouvelle-Calidonie…

– «Conseils pour les attirer» –

Sur 3 500 espèces de moustiques, seulement 15% mordent les humains. “Ceux qui nous intéressent sont les aedes aegypti et les Aedes albopictus (le moustique du tigre), qui vivent là où il y a une concentration humaine importante et de l’eau qui stagne autour des maisons en raison du manque d’évacuation, comme dans les favelas de Rio”, décrit le entomologiste.

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Si ces deux espèces sont responsables de la transmission de plusieurs maladies aux humains, de nombreuses questions restent sans réponse.

«Aujourd’hui, le moustique du paludisme, Anopheles gambiae, ne peut pas transmettre les virus de la fièvre jaune, de la dengue, du chikungunya, du zika… même si elle coexiste avec Aedes aegypti qui, pour sa part, transmet», poursuit Mme Failoux.

«Ils vivent au même endroit, mordent les humains de la même manière, alors comment se fait-il que l’un d’eux transmet le paludisme? Nous aimerions répondre à ce genre de questions », dit-elle.

Pour étudier la transmission de ces virus, les chercheurs infectent les moustiques femelles – les seules à mordre -. Ils sont d’abord «affamés pendant 24 heures», puis «nous remplissons une capsule recouverte de peau – généralement l’intestin de porc – avec un mélange de sang et de virus, que le moustique femelle viendra mordre».

«La difficulté», explique le chercheur avec un sourire malicieux, «les oblige à manger, car ce n’est pas très appétissant. Nous avons donc beaucoup de trucs pour les attirer: nous portons des chaussettes malodorantes, du CO2 ou l’odeur des pommes. Et “Certains ne mordent que la nuit: nous devons les infecter dans l’obscurité, donc c’est compliqué.”

En trois ans, cette recherche devrait permettre de rédiger des «cartes de risque» pour le moustique du tigre, présent sur 80% du territoire français, en testant «différentes populations de moustiques contre 12 virus distincts».

«Cela nous dirait que dans cette région donnée, avec une telle densité de moustiques et un tel virus venant de Martinique ou ailleurs, nous sommes en alerte rouge.» «Aujourd’hui, nous ne savons pas si toutes les régions ont le même risque d’avoir du chikungunya, de la dengue ou du zika, s’il y a un cas importé», explique Mme Failoux.

Bien que les moustiques aient développé une résistance aux insecticides, en particulier dans les territoires étrangers, «nous devons faire le combat aussi ciblé que possible», conclut-elle.

 
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