Keystone-SDA
Un sommet extraordinaire de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) se tiendra « dans les prochaines 48 heures » sur la situation en RDC, selon la présidence kenyane. Les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame devraient y participer.
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27 janvier 2025 – 02:59
(Keystone-ATS) D’intenses rafales de tirs ont résonné au même moment dans le centre de Goma, grande ville de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), assiégée et plus menacée que jamais par les troupes rwandaises et les combattants du groupe armé M23.
“En consultation avec les chefs d’État de la région sur cette situation extrême, nous convoquerons un sommet extraordinaire de l’EAC dans les prochaines 48 heures pour délibérer sur cette crise et tracer la voie à suivre”, a déclaré le président dimanche soir. Le président kenyan William Ruto, qui préside actuellement l’organisation régionale.
“Je remercie le président Tshisekedi et le président Kagame pour leur participation confirmée à ce sommet”, a-t-il ajouté dans un discours.
Après l’échec de la médiation entre la RDC et le Rwanda sous l’égide de l’Angola, le groupe armé M23 et 3 000 à 4 000 soldats rwandais, selon l’ONU, ont rapidement gagné du terrain ces dernières semaines.
-« Guerre déclarée »
Lors d’une réunion urgente du conseil de sécurité de l’ONU dimanche, Kinshasa a accusé le Rwanda de lui avoir “déclaré la guerre” en envoyant de nouvelles troupes pour soutenir le M23 qui assiège Goma, une ville frontalière du Rwanda où vivent un million d’habitants et presque autant de déplacés. .
Quelques heures plus tôt, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, qui n’avait pas jusque-là aussi clairement pointé du doigt Kigali, avait appelé « les Forces de défense rwandaises à cesser de soutenir le M23 et à se retirer du territoire de la RDC. »
Plusieurs États membres ont également pointé du doigt le Rwanda, notamment la France, les États-Unis et le Royaume-Uni, lors de cette réunion.
Dimanche soir, Kigali a indiqué se placer dans une « posture défensive durable » au vu de l’évolution des combats de l’autre côté de la frontière. « Les processus de Luanda et de Nairobi nécessitent de toute urgence un nouvel élan, afin de parvenir à une paix et une stabilité durables pour tous les pays de notre région », a également déclaré Kigali.
Une demi-douzaine de cessez-le-feu ont déjà été déclarés puis violés dans l’est de la RDC. Le dernier a été signé fin juillet.
En décembre, une rencontre entre M. Tshisekedi et M. Kagame, dans le cadre du processus de paix mené par l’Angola, désigné médiateur par l’Union africaine, avait été annulée faute d’accord sur les conditions d’un accord.
