rompre avec la toxicité politique sous le règne de JJJ Par Malick DIOP

rompre avec la toxicité politique sous le règne de JJJ Par Malick DIOP
rompre avec la toxicité politique sous le règne de JJJ Par Malick DIOP

Le Sénégal dispose d’un arsenal juridique sophistiqué et régulièrement mis à jour, permettant d’adapter son système judiciaire aux évolutions du droit et du contexte national. Cependant, il est indéniable que, sous les régimes précédents, la responsabilité était souvent considérée comme un instrument de règlement de comptes politiques. Elle a parfois été utilisée pour faire pression sur les opposants, les contraindre à changer de position politique, voire les rallier à la majorité présidentielle. Dans certains cas, les accusations de détournement de fonds publics, bien que appuyées par des faits avérés, ont donné lieu à des compromissions aux dépens du peuple sénégalais. Les sommes exorbitantes annoncées dans ces dossiers ont souvent fini par être oubliées, alimentant la frustration collective.

Avec l’arrivée du gouvernement actuel, porteur d’espoir et de bouleversements pour une majorité de Sénégalais, une opportunité unique se présente : démontrer que le Sénégal peut se hisser au niveau des grandes démocraties où la responsabilité n’est qu’une formalité normale de gouvernance.

La réactivation de la Haute Cour de Justice, compétente pour juger le Président de la République sortant et les Ministres, pourrait restaurer la confiance des citoyens. Cette juridiction, laissée en état de somnolence depuis l’affaire des chantiers navals de Thiès, pourrait à nouveau jouer un rôle majeur dans la perspective de responsabilisation.

Par ailleurs, le pool judiciaire et financier institué par la loi n° 2023-13 du 2 août 2023 abrogeant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), constitue une avancée notable. Cette nouvelle juridiction, spécialisée dans les délits économiques et financiers, corrige les imperfections de la CREI, notamment en réintroduisant le principe des deux niveaux de juridiction. Cela garantit le droit de recours et renforce ainsi l’équité des procès. Contrairement à la CREI qui imposait un renversement de la charge de la preuve, souvent considérée comme portant atteinte au droit à un procès équitable, cette réforme marque un tournant dans la protection des droits fondamentaux.

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Il ne s’agit désormais plus de régler des comptes politiques, mais de traquer les délinquants financiers et de récupérer les fonds publics détournés pour les réinjecter dans les caisses de l’État. L’objectif est également d’instaurer un climat de responsabilisation pour ceux qui exercent le pouvoir, en démontrant que l’impunité appartient au passé.

Le Sénégal a l’opportunité de tourner la page des pratiques opaques et de devenir un modèle de transparence et de gouvernance, où les institutions ne servent plus des intérêts partisans, mais agissent pour le bien commun.

Malick Diop
Pastef Saint-Louis Responsable des élections

 
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