(Terrebonne) Paul St-Pierre Plamondon n’aime pas « le parallèle » fait par François Legault entre la pandémie et la menace tarifaire de Donald Trump. Il est prématuré de parler de programmes d’aide aux entreprises et d’envisager de reporter le retour à l’équilibre budgétaire, estime-t-il.
Publié à 18h56
Mis à jour à 19h09
Le chef du Parti québécois affirme que l’imposition de tarifs douaniers de 25 % sur les produits canadiens le 1est Février reste « une hypothèse » même si le président américain a précisé lundi son intention. «Je ne présume pas à ce stade qu’il y aura des tarifs», a déclaré M. St-Pierre Plamondon en marge d’une réunion de son caucus à Terrebonne mardi.
» Avant de faire des déclarations pour rassurer ou affoler la population. Je réitère qu’à compter d’aujourd’hui, il n’y a pas de tarifs et que l’objectif, idéalement, est de réussir à éviter le plus possible les mesures économiques défavorables aux intérêts du Québec», a lancé le chef péquiste, qui reproche à François Legault de faire un parallèle entre la pandémie et la menace tarifaire.
Mardi, François Legault a assuré qu’il « protégerait les Québécois à tout prix » en utilisant un discours semblable à celui de la crise sanitaire. La veille, il avait répondu que, dans les circonstances, il ne pouvait garantir que l’équilibre budgétaire sera atteint comme prévu en 2029-2030. Le ministre Éric Girard a confirmé mardi que l’échéance pourrait être repoussée.
Le grand financier du gouvernement a ajouté que la priorité sera de « soutenir notre économie ». Le gouvernement prépare un plan d’aide aux entreprises et aux citoyens inspiré de ce qu’il a fait pendant la pandémie, a-t-il indiqué.
Selon Paul St-Pierre Plamondon, le gouvernement Legault fait fausse route. «Il faudra veiller à ne pas mettre en place des programmes mur à mur où on imprime des dollars pour presque toutes les situations alors que les secteurs ne seront pas touchés de la même façon», a prévenu le chef péquiste rappelant que le contexte de la crise historique Le déficit enlève des marges de manœuvre au Québec.
« Il est tôt pour mettre en place des programmes [d’aide] alors qu’on ne sait pas sur quoi porte cette négociation [avec les tarifs douaniers] », a soutenu M. St-Pierre Plamondon.
«Nous venons de connaître le pire déficit de l’histoire du Québec sous la CAQ. […] Ensuite, on dit déjà aux patients qui ont un cancer ou qui ont des maladies graves qu’il n’y a plus de services […] et nous continuons à réduire [en santé]. Il faudra équilibrer tous les aspects sociétaux entourant le déficit historique dans lequel nous a plongé la CAQ s’il y a une discussion sur l’aide aux entreprises», a-t-il ajouté.
Le gouvernement Legault a notamment évoqué des prêts à taux très avantageux pour aider les entreprises qui ont des problèmes de liquidités. Les entreprises pourraient également bénéficier d’assouplissements sur le plan environnemental, a également soutenu le ministre de l’Environnement, Benoit Charrette.
-Solutions proposées mercredi
Le Parti québécois présentera mercredi matin son plan d’action pour soutenir les entreprises québécoises si Donald Trump met à exécution sa menace tarifaire. Le caucus péquiste tient une « réunion d’urgence » mardi soir pour analyser la série de décrets signés lundi par le nouvel occupant de la Maison Blanche.
La formation évoque cette situation pour expliquer qu’une activité de comptage à Terrebonne – à laquelle elle avait convié les médias – est annulée.
Les discussions de mardi devraient porter sur « un certain nombre de pistes pour protéger ou promouvoir des options par secteur » pour les entreprises québécoises, a indiqué le leader. Les programmes d’aide comprenant des subventions seraient exclus pour l’instant, a-t-on ajouté.
« [Il faut dire] comment nous allons nous y prendre et comment mettre à profit nos entreprises, leur capacité d’innovation et leur intelligence dans un projet commun », a expliqué M. St-Pierre Plamondon.
Le chef du Parti québécois demande également à François Legault de créer une « Équipe Québec » en réunissant les partis d’opposition et le gouvernement autour d’une même table pour définir une stratégie pour répondre à la menace du président américain.
Le caucus péquiste se réunit mercredi et jeudi à Terrebonne pour élaborer les priorités pour le début de la législature. Un choix stratégique alors que le Parti québécois veut reconquérir son ancien bastion laissé vacant par Pierre Fitzgibbon en septembre. Toutefois, les activités partisanes prévues à l’horaire ont été annulées.
Une des actions que posera le parti politique lors de la session parlementaire sera de déposer un projet de loi pour tenir des élections partielles à date fixe afin d’éviter un scénario comme celui de Terrebonne où la population est sans député depuis près de cinq mois.
Avec Tommy Chouinard, La presse