Les projets de Trump pour Mars

Les projets de Trump pour Mars
Les projets de Trump pour Mars

« Les astronautes américains planteront le drapeau américain sur Mars. » Cette phrase de Donald Trump a remis la planète rouge sur le devant de la scène cette semaine. Cinq questions pour comprendre.

Est-ce réaliste ?

Envoyer des humains dans l’espace était impensable jusqu’à récemment, déclare Casey Handmer, un physicien australien qui écrit un blog spatial. Un vol humain vers Mars semble lointain, mais il devrait s’avérer tout aussi possible que les missions spatiales actuelles.

« Construire une civilisation sur une autre planète est physiquement possible », déclare M. Handmer. Je crois que nous réussirons, mais cela mettra à l’épreuve notre détermination et notre ingéniosité. »

Il ne faut pas oublier que c’est Donald Trump qui a lancé l’actuel programme lunaire, Artemis, note Michelle Hanlon, spécialiste du droit spatial à l’université du Mississippi. “Le but d’Artemis, dès son lancement en 2017, était d’aller sur la Lune avec pour objectif de faciliter les missions habitées vers Mars”, souligne M.e Hanlon. La NASA travaille sur la Lune et sur Mars depuis huit ans. C’est sérieux. »

Pourquoi les États-Unis veulent-ils conquérir Mars ?

Au vu des récentes déclarations de Donald Trump sur le Groenland, le canal de Panama, le golfe du Mexique et le Canada, il serait facile de penser que sa déclaration de lundi sur Mars était un objectif territorial. “Mais rappelons que Kamala Harris a aussi parlé de planter un drapeau américain sur la Lune”, note M.e Hanlon.

Le traité spatial de l’ONU, signé par les États-Unis, prévoit qu’aucun pays ne peut revendiquer des portions d’autres planètes ou de la Lune, rappelle Michelle Hanlon.

Il faut donc voir le projet Mars de Donald Trump comme une revendication de la prouesse technologique américaine et comme une conviction que Mars est essentielle à l’avenir de l’humanité, selon l’avocat du Mississippi.

« Nous devons exploiter les ressources de l’espace, non pas au profit de quelques milliardaires qui peuvent se permettre le voyage, mais pour l’ensemble de l’humanité et pour les personnes qui restent sur Terre. »

Quelle est l’importance d’être le premier pays sur Mars ?

Malgré le Traité spatial des Nations Unies, arriver en premier sur un site lunaire ou martien présente des avantages, déclare M.e Hanlon. « C’est admis : le premier Etat arrivé dans un lieu peut y installer sa base, que les autres pays doivent respecter. Un périmètre de sécurité sera installé autour de cette base, pour éviter les accidents. Il est possible que certains États revendiquent un périmètre de sécurité très large : 100 km par exemple. »

Par ailleurs, le grand patron de la NASA, Bill Nelson, a souvent indiqué qu’il craignait que la Chine installe une base robotique sur l’un des sites les plus favorables du pôle Sud lunaire, où devrait exister de l’eau sous forme de glace. Cette eau serait indispensable à la fabrication de l’air et du carburant.

Les éventuels différends sur le périmètre de sécurité autour d’une base lunaire et martienne sont abordés par les accords Artemis, qui rassemblent 53 pays et qui ont été lancés en 2020 sous Donald Trump. “Les accords Artemis constituent une avancée majeure pour le droit spatial, car ils prévoient des mécanismes pour gérer la colonisation lunaire et ses inconnues”, a déclaré Mme.e Hanlon.

La Chine, qui est signataire du traité spatial de l’ONU, a indiqué qu’elle considérait favorablement les accords Artemis, a déclaré Mme.e Hanlon.

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Quels autres pays sont en lice ?

Seule la Chine a potentiellement la capacité d’envisager une mission habitée vers Mars, selon M.e Hanlon. « Il a prouvé ses capacités technologiques en atterrissant avec succès sur Mars dès sa première tentative. »

L’enquête chinoise Tianwen-1 (Questions Célestes, nom d’un poème du IIIe siècle avant JC) a atterri sur la planète rouge en 2021, avec à son bord le rover Zhurong (nom du dieu du feu).

La concurrence chinoise est bénéfique, estime M.e Hanlon. « Nous avons marché sur la Lune parce qu’il y avait une concurrence avec l’URSS. »

Pourquoi Elon Musk s’est-il réjoui lorsque Trump a fait cette annonce ?

Parce que sa méga-fusée Vaisseau spatialqui a réalisé sept tests depuis avril 2023, est destiné à atteindre Mars, et parce que le patron de SpaceX et Tesla a évoqué à plusieurs reprises sa volonté d’établir des colonies martiennes.

« Il a consacré sa vie à ces colonies martiennes », explique M. Handmer.

M.e Hanlon pense que M. Musk peut raisonnablement s’attendre à ce que Starship joue un rôle plus important que prévu dans Artemis et soit au cœur des plans de la NASA pour Mars. Elle précise toutefois que Jared Isaacman, le milliardaire de la tech que Trump veut nommer à la tête de la NASA, est un « homme d’affaires aguerri » et qu’il ne prendra pas de décisions contraires aux intérêts américains. « Rendre la NASA trop dépendante de SpaceX comporte des risques dont Isaacman prendra en compte. »

Regardez la réaction d’Elon Musk

Apprendre encore plus

  • 53 milliards de dollars américains
    Budget du programme Artemis entre 2021 et 2025

    Source : NASA

    500 milliards de dollars américains
    Budget estimé pour une mission habitée vers Mars

    Source : NASA

 
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