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Bande de Gaza | Israël et le Hamas conviennent d’un accord de cessez-le-feu

(Doha) Israël et le Hamas sont convenus mercredi d’un accord pour un cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages, après 15 mois d’une guerre qui a fait des dizaines de milliers de morts et plongé le pays dans le chaos. Territoire palestinien.


Publié à 6h34

Mis à jour à 13h21

Callum PATTON avec Chloé ROUVEYROLLES-BAZIRE à Jérusalem

Agence -

Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a toutefois annoncé mercredi soir que des questions restaient “à résoudre” dans l’accord de cessez-le-feu avec le Hamas, mais qu’il espérait le conclure “ce soir”.

“Plusieurs questions restent à résoudre dans l’accord et nous espérons que les détails seront finalisés ce soir”, a indiqué le bureau dans un communiqué.

Les négociations indirectes, au point mort depuis des mois, s’étaient accélérées ces derniers jours en vue d’une trêve liée à la libération des otages détenus dans la bande de Gaza depuis l’attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Cette attaque a déclenché en réponse une offensive israélienne qui a réduit une grande partie du territoire en ruines et provoqué une crise humanitaire majeure.

A l’annonce du cessez-le-feu, des milliers de Palestiniens se sont réjouis dans toute la bande de Gaza, dont la quasi-totalité, soit 2,4 millions d’habitants, ont fui leurs foyers pour tenter d’échapper aux combats et aux violences. bombardements.

  • PHOTO MOHAMMED SALEM, REUTERS

    Lorsque le cessez-le-feu a été annoncé, des milliers de Palestiniens jubilaient à travers la bande de Gaza.

  • PHOTO BASHAR TALEB, AGENCE -

    Des gens regardent la télévision dans une rue de Khan Yunis lors de l’annonce d’un cessez-le-feu, dans le sud de la bande de Gaza, le 15 janvier 2025.

  • A Deir el-Balah, des centaines de personnes ont manifesté leur joie devant l'hôpital des martyrs d'Al-Aqsa.

    PHOTO RAMADAN ABED, REUTERS

    A Deir el-Balah, des centaines de personnes ont manifesté leur joie devant l’hôpital des martyrs d’Al-Aqsa.

  • Un homme brandit un drapeau palestinien alors que les Palestiniens réagissent à l'annonce d'un accord de cessez-le-feu avec Israël, à Deir Al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 15 janvier 2025.

    PHOTO RAMADAN ABED, REUTERS

    Un homme brandit un drapeau palestinien alors que les Palestiniens réagissent à l’annonce d’un accord de cessez-le-feu avec Israël, à Deir Al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 15 janvier 2025.

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A Deir el-Balah, au centre du petit territoire, des centaines de personnes ont manifesté leur joie devant l’hôpital des martyrs d’Al-Aqsa, dansant ou agitant des drapeaux palestiniens, selon un journaliste de l’AFP. Plusieurs rassemblements spontanés similaires ont eu lieu dans d’autres localités, selon des journalistes de l’AFP sur place ou des témoins contactés par téléphone.

L’accord âprement négocié par les médiateurs internationaux, Qatar, États-Unis et Egypte, et conclu quelques jours avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, prévoit un échange d’otages israéliens contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël.

“Nous avons un accord sur les otages” à Gaza, a lancé le président élu américain, tandis qu’un responsable américain a confirmé qu’un accord avait été trouvé.

“Accord sur le cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages conclu à l’issue d’une réunion avec le Premier ministre qatari [Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani]avec les négociateurs du Hamas et, séparément, avec les négociateurs israéliens”, a déclaré à l’AFP une source proche des discussions.

  • Des manifestants brandissent des photos d'otages détenus dans la bande de Gaza lors d'une manifestation à Tel Aviv, Israël, le 15 janvier 2025.

    PHOTO RONEN ZVULUN, REUTERS

    Des manifestants brandissent des photos d’otages détenus dans la bande de Gaza lors d’une manifestation à Tel Aviv, Israël, le 15 janvier 2025.

  • Les parents et amis des personnes tuées ou kidnappées par le Hamas réagissent à l'annonce du cessez-le-feu lors d'une manifestation à Tel Aviv, Israël, le 15 janvier 2025.

    PHOTO OHAD ZWIGENBERG, PRESSE ASSOCIÉE

    Les parents et amis des personnes tuées ou kidnappées par le Hamas réagissent à l’annonce du cessez-le-feu lors d’une manifestation à Tel Aviv, Israël, le 15 janvier 2025.

  • Les partisans des otages israéliens, qui ont été kidnappés lors de l'attaque meurtrière du Hamas du 7 octobre 2023, assistent à une manifestation pour exiger un accord visant à ramener tous les otages chez eux en même temps, dans le cadre des négociations de cessez-le-feu à Gaza, à Tel Aviv, Israël, le 15 janvier 2025. REUTERS /Ronen Zvulun IMAGES TPX DU JOUR

    PHOTO RONEN ZVULUN, REUTERS

    Les partisans des otages israéliens, qui ont été kidnappés lors de l’attaque meurtrière du Hamas du 7 octobre 2023, assistent à une manifestation pour exiger un accord visant à ramener tous les otages chez eux en même temps, dans le cadre des négociations de cessez-le-feu à Gaza, à Tel Aviv, Israël, le 15 janvier 2025. REUTERS /Ronen Zvulun IMAGES TPX DU JOUR

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Dans un premier temps, 33 otages devraient être libérés, à commencer par des femmes et des enfants, en échange d’un millier de Palestiniens détenus par Israël, selon deux sources proches des négociations.

La deuxième phase concernera la libération des derniers otages, “des militaires et hommes en âge d’être mobilisés”, ainsi que la restitution des corps des otages morts, selon le ministère. Temps d’Israël.

Un responsable israélien a toutefois averti mardi qu’Israël « ne quitterait pas Gaza tant que tous les otages ne seraient pas revenus, vivants et morts ».

« Prêt à reconstruire »

À mesure que les négociations progressaient, Israël a multiplié les frappes meurtrières sur la bande de Gaza, prétendant cibler les combattants du Hamas.

Mercredi, 27 personnes ont encore été tuées, selon les services d’urgence, notamment à Deir el-Balah, au centre du territoire, et dans la ville de Gaza, au nord, où une frappe a touché une école abritant des déplacés.

A Deir el-Balah, Nadia Madi, une personne déplacée, a prié pour qu’« une trêve soit déclarée ».

“Je suis prête à reconstruire ma vie au milieu des décombres”, a assuré cette femme qui a fui son domicile comme la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants du territoire assiégé, et n’a plus revu sa famille “depuis plus d’un an”.

Une seule trêve d’une semaine a été observée fin novembre 2023 et les négociations menées depuis se sont heurtées à l’intransigeance des deux camps.

PHOTO ABDEL KAREEM HANA, PRESSE ASSOCIÉE

Des Palestiniens inspectent le site d’une frappe israélienne à Deir Al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 15 janvier 2025.

Mais les discussions se sont intensifiées à l’approche du retour de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, principal allié d’Israël, le 20 janvier, dans un contexte de pression internationale accrue sur les différentes parties.

Donald Trump a récemment promis « l’enfer » à la région si les otages n’étaient pas libérés avant son retour.

Sur 251 personnes kidnappées le 7 octobre 2023, 94 sont toujours retenues en otage à Gaza, dont 34 sont mortes selon l’armée israélienne.

L’attaque du Hamas a fait 1.210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes.

Au moins 46.707 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles dans la bande de Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement Hamas, jugées fiables par les Nations Unies.

Selon l’armée, 408 soldats ont été tués au combat.

L’avenir en suspens

Déjà minée avant la guerre par un blocus israélien imposé depuis 2007, la pauvreté et le chômage, la bande de Gaza est sortie de la guerre plongée dans le chaos.

Les Nations Unies ont estimé que la reconstruction du territoire, dont plus de la moitié a été détruite, prendrait jusqu’à 15 ans et coûterait plus de 50 milliards d’euros.

Les infrastructures, notamment le réseau de distribution d’eau, ont été fortement endommagées.

La famine, le froid et le désespoir entourent les installations de fortune où se réfugient en masse la population. La plupart des enfants ne sont plus scolarisés depuis plus d’un an. Seule une poignée d’hôpitaux fonctionnent encore partiellement.

S’il fait taire les armes, le cessez-le-feu laisse en suspens l’avenir politique du territoire où le Hamas, désormais très affaibli, a pris le pouvoir en 2007, chassant l’Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas.

La guerre à Gaza a ravivé l’idée d’une solution à deux États, israélien et palestinien, pour résoudre le conflit israélo-palestinien, défendue par une grande partie de la communauté internationale, mais à laquelle Israël s’oppose fermement.

Israël, qui avait promis de détruire le Hamas après l’attaque du 7 octobre 2023, dit refuser un retrait total de son armée, et refuse que Gaza soit administrée à l’avenir par le Hamas ou l’Autorité palestinienne.

Les Palestiniens, de leur côté, affirment que l’avenir de Gaza leur appartient et qu’ils ne toléreront aucune ingérence étrangère.

Le secrétaire d’État américain sortant Antony Blinken a proposé mardi d’envoyer une force de sécurité internationale à Gaza et de placer le territoire sous la responsabilité de l’ONU.

Il a déclaré que l’Autorité palestinienne, qui dispose d’une autorité administrative partielle en Cisjordanie occupée, devrait reprendre le contrôle du territoire.

 
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