Le Maroc réaffirme son attachement à son identité plurielle

Le Maroc réaffirme son attachement à son identité plurielle
Le Maroc réaffirme son attachement à son identité plurielle

Ce mardi est férié au Maroc. Et sa célébration confirme le

plurielle et forte de par ses riches affluents culturels. Ce 14 janvier

est célébrée pour la deuxième fois comme fête nationale officielle payée. Ces progrès remarquables ont été rendus possibles grâce à la décision de

faire du Nouvel An amazigh un jour férié payé, au même titre que le 1er Moharram ou le Nouvel An grégorien.

Un communiqué du Cabinet Royal du 3 mai 2023 annonce que « Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’aide, a décidé de créer le Jour de l’An Amazighun jour férié national officiel et payé, comme le premier Moharram de l’année de l’Hégire et le jour de l’An du calendrier grégorien. Dans ce contexte, “Sa Majesté le Roi, que Dieu Le glorifie, a donné Ses Hautes Instructions au Chef du Gouvernement pour qu’il prenne les mesures nécessaires à la mise en œuvre de cette Haute Décision Royale”.

Trois mois après ce communiqué du Cabinet Royal, le Chef du Gouvernement a indiqué dans sa note d’orientation du PLF 2024 que le 14 janvier était la date retenue pour la Célébration du nouvel an amazigh. « Considérant qu’il s’agit d’un élément majeur de la culture et de l’identité marocaines authentiques, riche de sa diversité, et confirmant l’engagement constant du gouvernement à promouvoir le caractère officiel de la langue amazighe dans divers aspects de la vie publique, il a été décidé d’adopter la Le Nouvel An amazigh, qui coïncide avec le 14 janvier de chaque année, comme fête nationale officielle avec salaire, en exécution de la décision royale à cet égard, et en consolidation du caractère constitutionnel de l’amazigh comme langue officielle du pays aux côtés de l’arabe. langue », lit-on dans cette note publiée le 4 août.

Le 23 novembre de la même année, le Conseil d’administration approuve deux projets de décrets visant à intégrer la date du nouvel an amazigh comme jour férié. Le premier décret (n°2.23.1000 modifiant et complétant le décret n°2.04.426 du 29 décembre 2004) fixe la liste des jours fériés payés dans les entreprises commerciales et industrielles, dans les professions libérales et dans les exploitations agricoles et forestières, tandis que le le deuxième (n°2.23.688 modifiant et complétant le décret n°2.77.169 du 28 février 1977) modifie et complète le décret fixant la liste des jours fériés chômés dans les administrations publiques, les établissements publics et les services concédés. Avec cette mise à jour, le nombre de jours fériés est passé à 13 jours.

Du discours d’Ajdir au nouvel an amazigh

Depuis son intronisation il y a plus de 25 ans, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a insisté pour consacrer le pluralité de l’identité marocaineriche de la diversité des affluents qui l’alimentent. Dans le cadre de la mise en œuvre de son projet de société démocratique et moderniste, il a attaché une importance cruciale à la consolidation et à la valorisation de la personnalité marocaine et de ses symboles linguistiques, culturels et civilisationnels.

Dans le discours du Trône du 30 juillet 2001, le Souverain souligne ainsi le caractère pluriel de l’identité marocaine, forte de ses composantes amazighe, arabo-musulmane, subsaharienne et andalouse. Quelques mois plus tard, SM le Roi prononce un discours fondateur à Ajdir, le 17 octobre 2001. A travers ce discours, le Souverain pose les bases de la reconnaissance et de la réhabilitation de la langue et de la culture amazighes en tant que patrimoine. de l’ensemble peuple marocain et facteur de son unité et de sa cohésion. « Nous voulons également affirmer que l’amazighité, qui puise ses racines profondément dans l’histoire du peuple marocain, appartient à tous. Marocainssans exclusion, et qu’il ne peut être utilisé à des fins politiques de quelque nature que ce soit. LE Maroc s’est distinguée, à travers les âges, par la cohésion de ses habitants, quels que soient leurs origines et leurs dialectes. Ils ont toujours démontré un ferme attachement à leurs valeurs sacrées et résisté à toute invasion étrangère ou tentative de division.

SM le Roi a ajouté dans le même discours : « Dans la mesure où l’amazigh constitue un élément majeur de la culture nationale, et un patrimoine culturel dont la présence se manifeste dans toutes les expressions de l’histoire et de la civilisation marocaines, Nous accordons une attention particulière à sa promotion dans le cadre du de la mise en œuvre de notre projet de société démocratique et moderniste.

La volonté de Sa Majesté le Roi Mohammed VI de consacrer le pluralisme culturel et la diversité linguistique comme choix stratégique s’est reflétée sans équivoque dans la Constitution adoptée en 2011. Dans son préambule, la Loi fondamentale stipule que le Maroc, en tant qu’État musulman souverain, attaché à son territoire national, l’unité et l’intégrité territoriale, entend préserver, dans sa plénitude et sa diversité, son identité nationale une et indivisible. Son unité, forgée par la convergence de ses composantes arabo-islamique, amazighe et saharo-hassani, s’est nourrie et enrichie de ses affluents africains, andalous, hébreux et méditerranéens. Le préambule ajoute que la prééminence accordée à la religion musulmane dans ce cadre national va de pair avec l’attachement du peuple marocain aux valeurs d’ouverture, de modération, de tolérance et de dialogue pour la compréhension mutuelle entre toutes les cultures et civilisations. du monde.

Mieux encore, la Constitution de 2011 consacre le caractère officiel de la langue amazighe à travers son article 5 qui stipule que : « L’arabe reste la langue officielle de l’État. L’État œuvre à la protection et au développement de la langue arabe, ainsi qu’à la promotion de son usage. De même, l’amazigh constitue une langue officielle de l’État, en tant que patrimoine commun à tous les Marocains sans exception. Une loi organique définit le processus de mise en œuvre du caractère officiel de cette langue, ainsi que les modalités de son intégration dans l’enseignement et les domaines prioritaires de la vie publique, afin de lui permettre de remplir à terme sa fonction de langue officielle ».

Mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe : 2026, 2031 et 2036, les trois échéances à retenir

Loi organique n°26-16 fixant les modalités de mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazigheainsi que les modalités de son intégration dans l’enseignement et dans les domaines prioritaires de la vie publique prévoit des délais maximum de cinq, dix et quinze ans pour la mise en œuvre des dispositions prévues dans ses articles. Ces délais courent à compter de la date de publication de cette loi au Bulletin officiel, soit le 1er juillet 2021. Pour la période allant jusqu’en 2026, qui coïncide avec le mandat du gouvernement actuel, la loi prévoit l’entrée en vigueur de ses dispositions relatives notamment à l’éducation, aux séances publiques des deux Chambres du Parlement et aux structures d’accueil dans les administrations publiques, les établissements publics et les collectivités territoriales.

L’échéance 2026

Ainsi, en matière d’éducation, l’Autorité gouvernementale chargée de l’éducation, de la formation et de l’enseignement supérieur, en coordination avec le Conseil national des langues et de la culture marocaines et le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, œuvre dans cette période ( 2021-2026) pour prendre les mesures nécessaires pour permettre l’intégration progressive de la langue amazighe dans le système d’éducation et de formation des secteurs public et privé. Cette langue doit être enseignée progressivement à tous les niveaux du préscolaire, du primaire, du collège secondaire, de l’enseignement secondaire qualifiant et de la formation professionnelle. De même, la langue amazighe doit être intégrée durant cette période dans les programmes de lutte contre l’illettrisme et d’éducation non formelle.

Dans le cadre des travaux des séances publiques du Parlement et de ses organes, la langue amazighe doit être utilisée aux côtés de la langue arabe. La loi stipule qu’une traduction simultanée de ces œuvres depuis et vers l’amazigh doit être effectuée. Ce qui n’est pas encore assuré au Parlement, comme en témoigne le récent incident impliquant le ministre de la Justice et un membre du Mouvement populaire.

Parmi les mesures également prévues par cette loi, à mettre en œuvre d’ici 2026, figure la retransmission en direct des séances parlementaires sur les chaînes de télévision et de radio publiques amazighes, accompagnée de la traduction simultanée de leurs travaux en langue amazighe. De leur côté, les administrations publiques, les établissements publics et les collectivités locales devront se doter pendant cette période de structures d’accueil et d’information en langue amazighe, ainsi que d’un service en langue amazighe au sein des centres d’appels. qui en relèvent.

L’échéance 2031

D’ici 2031, la loi n°26-16 prévoit des dispositions relatives notamment au domaine de la justice. Ainsi, il stipule que l’État garantit aux justiciables et aux témoins le droit de communiquer en langue amazighe lors des procédures d’enquête et d’investigation, lors des procédures d’enquête et d’audiences au sein des tribunaux ainsi que lors des procédures judiciaires. notification, appel et exécution. « Dans le domaine de la justice, la loi n°26-16 stipule que l’État garantit aux justiciables et aux témoins le droit de communiquer en langue amazighe lors des procédures d’enquête et d’investigation, lors des procédures d’instruction et des audiences au sein des tribunaux ainsi que lors des notifications, appels et procédures d’exécution. « A cette fin, l’État met à disposition un service de traduction gratuit pour les justiciables et les témoins. » Dans les dix prochaines années, l’État œuvrera également à qualifier les magistrats et les fonctionnaires des tribunaux concernés pour l’usage de la langue amazighe.

En matière d’éducation, il prévoit la généralisation de l’intégration de la langue amazighe aux niveaux du collège et de l’enseignement secondaire qualifiant. Il prévoit également la création de formations et de modules de recherche spécialisés sur la langue et la culture amazighes au niveau des établissements d’enseignement supérieur. Aussi, il est prévu d’adopter la langue amazighe dans les instituts de formation des ressources humaines pour le compte des administrations publiques.

Du côté du Parlement, il est prévu de publier le « Bulletin Officiel » du Parlement en langue amazighe d’ici 2031. Par ailleurs, le texte de loi prévoit d’ici 2031 d’insérer en langue amazighe, à côté de la langue arabe, les informations données. sur les documents suivants : la carte nationale d’identité, l’acte de mariage, le passeport, les permis de conduire et les différentes cartes et attestations personnelles délivrées par l’administration publique. Il est également prévu d’intégrer la langue amazighe dans les sites électroniques des administrations, établissements publics, collectivités locales et autres services publics.

L’échéance 2036

Pour ce délai, qui s’étend sur quinze ans, la loi prévoit que l’administration œuvrera progressivement à la publication des textes législatifs à caractère général au « Bulletin officiel » en langue amazighe. Les actes réglementaires, décisions et délibérations des collectivités territoriales seront également publiés en langue amazighe, conformément à cette loi, dans le « Bulletin Officiel » qui leur est dédié.

Les administrations et services publics, ainsi que les collectivités locales, veilleront, quant à eux, à fournir les formulaires et formulaires officiels destinés au public, les documents et attestations délivrés par les officiers de l’état civil, les documents et attestations délivrés par les ambassades et consulats du Maroc, en langues arabe et amazighe.

Le gouvernement Akhannouch envisage de créer cette année un fonds spécial pour la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe qui devrait atteindre un milliard de dirhams d’ici 2025. Aussi, il est prévu de mobiliser 200 millions de dirhams dans le cadre de la loi de finances pour l’opérationnalisation. du caractère officiel de l’amazigh dans l’administration publique.

 
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