Petits fours, brioches, crêpes… Les vœux des élus sont souvent l’occasion de régaler les yeux après les fêtes. Après bien sûr avoir écouté les résultats de l’année écoulée et d’autres perspectives. Mais pour 2025, beaucoup seront privés de buffets et de discours ! Car un peu partout en France, maires, présidents d’intercommunalités, de départements ou de régions ont décidé d’annuler leurs cérémonies traditionnelles.
Comme dans la métropole de Rouen, où Nicolas Mayer-Rossignol l’a annoncé mi-décembre. “Avec une situation budgétaire nationale catastrophique, il faut montrer l’exemple”, explique 20 minutes celui qui est également maire de la capitale normande. «Je ne veux pas que la population souffre d’éventuelles mesures pendant que des personnalités mangent des canapés entre elles. »
Son message est avant tout « symbolique » et… politique. « Cela représente quelques dizaines de milliers d’euros sur un budget de plus d’un milliard, donc la dimension économique n’est pas indispensable. Mais il faut donner l’exemple», insiste l’un des premiers secrétaires délégués du Parti socialiste (PS), qui ne veut pas «négliger le pouvoir des symboles».
«Plusieurs subventions ne sont pas encore arrivées»
Et il n’est pas le seul. Au niveau également de sa commune vosgienne, Philippe Retournard espère être entendu après avoir pris la même décision. « Nous sommes totalement en désaccord avec ce qui se passe à l’Assemblée. Les différents partis ne parviennent pas à s’entendre et prennent les Français en otage. C’est pour montrer à quel point on en a marre », explique le maire de Darnieulles, une commune de « 1 369 » habitants située à quelques kilomètres d’Epinal. Il met également en lumière les incertitudes budgétaires nationales. « En novembre, on nous disait qu’il n’y avait plus d’argent, et plusieurs subventions ne sont pas encore arrivées… »
Des manquements que plusieurs élus ont pointés au moment d’annuler leurs cérémonies. L’édile de Montpellier, Michaël Delafosse, a dénoncé « les fortes contraintes budgétaires que l’Etat impose à la métropole » et annoncé « réduire les investissements de 30 % ». Toujours dans l’Hérault, Robert Ménard a évoqué une « situation économique préoccupante » et « une instabilité (qui) pourrait perdurer ».
« Bien entendu, tout cela a des conséquences sur nos communautés locales. Et si nous avons pris soin, depuis des années, de gérer au mieux les finances de la Ville, ce qui nous permet de maintenir une situation saine, nous nous inquiétons pour l’avenir. […] Aussi, toujours soucieux d’économiser, le maire a décidé de ne pas organiser de cérémonie de vœux pour la population cette année”, a publié la ville de Béziers sur sa page Facebook le 27 décembre.
«Je choisis nos priorités»
D’autres avaient prévu encore plus. Le maire Les Républicains (LR) de Bron (Rhône), Jérémie Bréaud, avait tiré la main fin octobre. “Même si je reste convaincu que ces cérémonies de vœux sont le moment idéal pour se réunir, former une société et rendre compte de l’action des élus, pour 2025, avec responsabilité, je choisis nos priorités”, écrit-il dans un communiqué. . Le 21 novembre, Jean-Marc Roze l’imite « face aux difficultés budgétaires importantes que connaît actuellement le département de la Marne ».
Dans le Tarn-et-Garonne, « la suppression des vœux aux personnalités fait partie du premier axe des orientations budgétaires pour 2025. Une vigilance accrue sur les charges à caractère général a été demandée par le président lors du débat à l’assemblée le 16 décembre. “2024 Cet effort comprend des mesures symboliques dont notamment le renoncement à se rendre au Salon international de l’agriculture de Paris en 2025 et un recalibrage de certains événements”, écrit-il. 20 minutes le département, loin d’être un cas isolé.
Il faut également mentionner la région Ile-de-France. Sa présidente, Valérie Pécresse, a déclaré vouloir « traquer toutes les économies » y compris celle-ci, estimée à 100 000 euros. Qui sera donc utilisé ailleurs. A Evry-Courcouronnes, ce sera notamment pour l’antenne locale des Restos du Cœur. La mairie de cette commune de l’Essonne a proposé d’acheter leurs locaux “pour permettre à l’association de ne plus payer de loyer”. Tout cela grâce aux sommes économisées grâce aux cérémonies de vœux de 2025… et 2026. Enfin, à Tarbes, la solidarité a été mise en avant. Le maire, Gérard Tremège (LR), a choisi plutôt que d’inviter ses électeurs à reverser 10 000 euros aux sinistrés de Mayotte. Qui ne devrait pas les utiliser dans des petits fours ou des brioches…