François Villeroy de Galhau estime que les efforts budgétaires demandés dans le projet de loi de finances ne pourraient pas avoir d’effet récessif.
« Il y a un ralentissement mais nous ne prévoyons pas de récession pour 2025. » Invité sur le plateau de LCI, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, estime que la France évitera une croissance négative pour l’année en cours. Il a également confirmé la hausse de 1,1% du PIB en 2024.
En décembre, l’institution a abaissé sa prévision de croissance pour 2025 à 0,9% contre 1,2% en septembre. Un point significatif : les prévisions ont été faites fin novembre, avant la chute du gouvernement de Michel Barnier. Ainsi, François Villeroy de Galhau estime que l’incertitude politique ne devrait pas modifier fondamentalement le taux de croissance attendu.
Rassurer les chefs d’entreprise et les Français
Toutefois, la situation est loin d’être idéale. « Il existe une incertitude budgétaire en France ainsi qu’une incertitude internationale », a-t-il noté. Le chef de l’institution a ainsi souligné que les économies qui pourraient être demandées dans le projet de loi de finances 2025 ne seraient pas de nature à freiner la croissance. Une position qui est loin de faire consensus dans le monde des économistes.
“On entend dire que si on resserre le budget, ce sera au détriment de la croissance”, souligne-t-il. « Cette fois, il me semble que cet arbitrage n’entre pas en jeu. Ce que nous gagnerions en faisant moins d’effort budgétaire, nous l’avons immédiatement perdu du côté de l’incertitude. Si nous ne nous sommes pas donné une trajectoire où nous reprenons le contrôle de notre dette, nous inquiétons les chefs d’entreprise et les Français.
«Nous restons une économie puissante»
François Villeroy de Galhau a ainsi souligné l’importance de réduire le déficit public à partir de 2025. « Notre déficit est le plus élevé d’Europe », a-t-il insisté. « Il faut le rapprocher le plus possible de 5 %.
Le gouverneur de la Banque de France a toutefois tenté d’envoyer des signaux positifs. “Nous restons une économie puissante mais si nous ne corrigeons pas cette trajectoire budgétaire, la dette nous coûtera de plus en plus cher”, a-t-il déclaré.