Dans ses vœux pour 2025, Gilles Simeoni appelle à agir contre « les violences multiformes qui ravagent notre île et menacent de nous enlever nos enfants »

Dans ses vœux pour 2025, Gilles Simeoni appelle à agir contre « les violences multiformes qui ravagent notre île et menacent de nous enlever nos enfants »
Dans ses vœux pour 2025, Gilles Simeoni appelle à agir contre « les violences multiformes qui ravagent notre île et menacent de nous enlever nos enfants »

« Cette année, les mots ont le goût de la cendre. »

Dès les premières phrases, les vœux pour 2025 de Gilles Simeoni, le président du Conseil exécutif de Corse, ont pris une tournure sombre.

Il évoque le drame survenu le 23 décembre à la brasserie Le Lamparo à Ajaccio, une fusillade y a fait un mort, Pierre-Louis Giorgi, pompier professionnel, et six blessés : « Aiacciu et la Corse étaient en deuil la veille de Noël : un jeune homme, dont le métier était de sauver des vies, a tragiquement perdu la vie, plusieurs jeunes ont été blessés. Leurs familles, leurs amis, toute une jeunesse se réunissent et marchent unis par un deuil cruel, à un moment qui aurait dû être celui de l’espoir et de la célébration.

« Les mots ont le goût de la cendre »répète Gilles Simeoni, “et ils semblent dérisoires et inutiles.”

Dans son discours, le président de l’exécutif a exprimé plusieurs sentiments : « Tristesse et affliction mais aussi incompréhension et colère » et demande : « Que pouvons-nous faire contre cette violence multiforme qui ravage notre île et menace de nous enlever nos enfants ? Comment la Corse peut-elle, à peine une semaine d’intervalle, offrir au Pape et au monde le visage d’une terre de ferveur et de paix, et se laisser rattraper à nouveau par nos pires démons ? Sommes-nous alors condamnés à être une terre de douleur ? Je ne pense pas qu’il y ait une autre façon de voir les choses, on ne peut plus se contenter de mots. . Les souhaits doivent, plus que jamais, se transformer en actions.

« L’Assemblée de Corse devra débattre, en début d’année, des remparts à construire contre les dérives mafieuses »

Les mots sont forts. Gilles Simeoni pointe « le culte des armes, le mythe du voyou, le fléau de la drogue » qui « gangrène notre jeunesse ». Face à cela, il avance des idées. « Faisons-les reculer et disparaître : par la loi et son application bien sûr, mais aussi et peut-être surtout par l’éducation, par des comportements exemplaires, par la revalorisation du travail, par la solidarité entre les générations, par la construction d’une économie saine et d’un modèle sociétal vertueux.

Le président de l’exécutif indique que “L’Assemblée de Corse devra débattre et délibérer, en début d’année, sur les remparts à construire contre les dérives mafieuses et pour une société démocratique et respirante.” Il prétend que « Dans ce domaine comme dans d’autres, nous devrons transformer les paroles en actions et en décisions. »

Énergie, santé, transports : les succès de 2024

Des paroles aux actes. Gilles Simeoni veut comme preuve ce que possèdent les élus « j’ai réussi à le faire au cours de la dernière année » dans certains domaines et rappelle que dans le discours qu’il a prononcé l’année dernière à la même époque, il avait cité «trois secteurs prioritaires» là où il fallait impérativement obtenir des résultats : énergie, santé, transports.

Concernant l’énergie, il évoque la pose de la première pierre de la centrale de Ricantu : “Son inauguration en 2027 signifiera la fin de Vaziu, un combat d’un demi-siècle au nom de l’environnement et de la santé publique.” Mais aussi le déploiement, en parallèle et “massivement”, énergies renouvelables : « La Corse est aujourd’hui, en termes de production photovoltaïque par habitant, au deuxième rang mondial, juste après l’Allemagne. »

Concernant la santé, le président du Conseil exécutif rappelle que “Nous avons eu une loi sur le CHU, des garanties sur la reconstruction de l’hôpital de Bastia et mis en œuvre la rénovation des EHPAD et l’ouverture de plusieurs maisons de santé en milieu rural.”

Concernant les transports, il souligne l’obtention d’une décision de la Commission européenne « sécuriser le service public maritime. Nous avons attribué le DSP aérien à Air Corsica et Air et nous avons convaincu le Vatican de choisir notre compagnie et ses collaborateurs pour amener le Pape et sa délégation à Rome : un immense signe de reconnaissance.

et confiance ! »

2025, « une année décisive » pour le statut d’autonomie

Gilles Simeoni récompense la satisfaction en fonction de paroles qui ont « été réalisé » en action mais croit que « nous devons le faire encore plus fortement au cours de l’année à venir » parce que 2025 “C’est une année riche en symboles et en événements décisifs” qui nous “invite à la fois à la réflexion et à l’action.”

Il rappelle que 2025 “C’est l’année du tricentenaire de la naissance de Pasquale Paoli, u Babbu di a Patria, celui qui a su à la fois forger la Nation et l’inscrire dans les valeurs de l’humanisme,

justice et tolérance » mais aussi « l’année du cinquantième anniversaire d’Aléria, date clé de notre histoire contemporaine, où une poignée d’hommes ont choisi de dire « non » à la politique de colonisation, de dépossession et de disparition programmée de notre peuple. » Un événement où son père, Edmond Simeoni, a joué un rôle de premier plan.

Il met en lumière le passé puis le présent et le futur : “2025 sera peut-être l’année où le Parlement français devra se prononcer sur la révision constitutionnelle et le statut d’autonomie de la Corse.”

« L’année à venir s’annonce donc décisive, dit-il. Pour relever les défis qui nous attendent, nous devons générer un nouvel élan et une mobilisation collective.

Trois initiatives pour « créer les conditions de cette dynamique »

Gilles Simeoni déclare qu’il « mettra en œuvre, dès le début de l’année, trois initiatives complémentaires visant à créer les conditions de cette dynamique ».

Le premier est politique. Il soutient qu’un « Un nouvel élan doit être donné à l’action du Conseil exécutif et de la majorité territoriale, autour de questions stratégiques : Padduc, langue, foncier, grandes infrastructures, économie de production et agriculture, mécanismes de solidarité entre citoyens, comme entre territoires… » Il dit qu’il proposera “aux différents courants nationalistes d’abord, mais aussi naturellement aux autres forces de progrès non nationalistes, pour participer à la définition de ces priorités et à leur mise en œuvre.”

Le second concerne le niveau économique, social et sociétal : « L’autonomie doit s’améliorer

notre efficacité économique et notre modèle de développement durable. Des cycles de travail seront donc menés avec l’ensemble des maires et élus, des institutions consultatives et des forces vives de l’île et de la diaspora autour de thématiques quotidiennes, en les liant à la révision constitutionnelle et au statut d’autonomie. .»

La troisième initiative est administrative. Le président du conseil exécutif entend mobiliser « tous les acteurs de la Communauté Corse pour offrir à la Corse et aux Corses une institution efficiente et efficace. »

Gilles Simeoni conclut ses vœux en précisant qu’en “cette construction collective”, “une place particulière sera accordée à la jeunesse” OMS « nous a montré, à travers sa mobilisation pour la langue, qu’elle veut être actrice de son destin. »

 
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