Une étude réalisée par Hello Watt montre également que les communes de la région sont parmi celles qui comptent le moins de logements locatifs classés en catégorie G.
De ce 1est Janvier 2025, hébergement situés en France métropolitaine dont le diagnostic de performance énergétique (DPE) correspond à la lettre G, ne peuvent plus être proposés à la location. Cette interdiction du marché locatif des biens les plus énergivores concernera les logements classés F à partir de 2028 et les logements classés E à partir de 2034.
Créé en 2006, le DPE est un outil de mesure qui permet de renseigner sur la performance énergétique d’une habitation ou d’un bâtiment, en évaluant sa consommation énergétique et son impact en termes d’émissions de gaz à effet de serre. « Ce document sensibilise les propriétaires et locataires à la consommation d’énergie et aux émissions de gaz à effet de serre provoquées par leur logement, notamment dans la perspective de travaux de rénovation »précise-t-on à Bercy.
“En France, 2 millions de logements sont classés G”
“En France, 2 millions de logements sont classés G”note Hello Watt, spécialiste de la transition énergétique des logements, qui vient de réaliser une étude sur les logements considérés comme des passoires thermiques (classés G). L’entreprise a dressé un inventaire des logements G en France, à partir de la base de données Ademe et de l’analyse de 534 000 DPE G, réalisée entre juillet 2021 et décembre 2024.
Une mesure précipitée par la chute du gouvernement Barnier
« La chute du gouvernement Barnier a enterré le projet de loi visant à accorder des dérogations à certains propriétaires de logements bénéficiant d’un diagnostic de performance énergétique G », on vous le rappelle chez Hello Watt. En effet, un projet de loi devait accorder des dérogations à la moitié des 600 000 crépines thermiques DPE G actuellement disponibles à la location en France. « Alors que 45 % des logements en France sont des appartements, 53 % des passoires thermiques classées G entrent dans cette catégorie »nous rajoutons à nouveau chez Hello Watt. Et « la proportion de logements G chauffés au fioul est très élevée, atteignant 19 %, contre 5 % pour un logement moyen ». Pour rappel : les hébergements classés G un « la pire performance énergétique selon le DPE, l’outil utilisé pour évaluer la consommation énergétique et l’impact environnemental des biens immobiliers ». Ce type d’hébergement, ainsi que ceux classés F, sont « caractérisé par une isolation thermique insuffisante » et appareils de chauffage “inefficace”lequel « conduit à une perte chaleur importante ». Logement G et F « consomment généralement beaucoup d’énergie, coûtent cher à chauffer et ont une empreinte carbone plus importante ».
On apprend ainsi que “G accommodations are located mainly in Île-de-France, Lozère, Cantal, Creuse and Alpes-de-Haute-Provence”. La Lozère est même, selon cette étude, le premier département de France en termes de proportion de logements classés G : fin 2024, 20,6 % des logements du département sont classés en catégorie G. À égalité avec le département voisin de Cantal.
Les bons scores de la façade méditerranéenne
En revanche, selon l’étude réalisée par Hello Watt, c’est dans le département de l’Aude que la proportion de logements G est la plus faible de France : 1,3 %. La région est même très bien placée, puisque l’Hérault et le Gard apparaissent en deuxième et troisième positions, avec respectivement 1,6 % et 1,9 %. Un peu plus loin, on retrouve, en septième position, les Pyrénées-Orientales, avec une proportion de 2,6% de logements G.
Pour réaliser son classement des départements où l’habitat est le moins énergivore, Hello Watt a sélectionné, dans chacun d’eux, des communes de plus de 90 000 habitants. En effet, l’ensemble du littoral méditerranéen est bien classé puisque tous ses départements figurent dans le top 10 du classement. Les Bouches-du-Rhône sont ainsi 4ème, le Var 5ème et les Alpes-Maritimes 9ème.
Perpignan, ville avec le moins de logements G
On retrouve également ces bonnes performances énergétiques dans les logements situés dans les principales villes de la région. Trois d’entre elles figurent dans le Top 10 des villes comptant le moins de logements G. Avec, tout en haut de ce classement, en première position, Perpignan, qui ne compte que 1,2 % de logements G, juste devant Montpellier, en deuxième position, avec 1,7 %. Nîmes, classée 6ème ville, affiche un taux de 1,9% de logements classés G.
Portrait composite d’une habitation G
Bonjour Watt a réalisé le croquis d’un logement classé G lors du DPE. On apprend ainsi que 53% de ces logements sont des appartements, qui ont une superficie moyenne de 62 m² et que la date de leur construction est 1953. Plus de la moitié (56%) utilisent l’électricité comme énergie de chauffage, devant le fioul. pétrole (19%), gaz (18%) et bois (6%). « La proportion de logements G chauffés au fioul est très élevé, atteignant 19%, contre 5% pour le logement moyen.remarque Bonjour Watt.
« Les villes méditerranéennes où le climat est plus doux sont fortement représentées dans ce classement car le besoin en chauffage évalué par la DPE est moins important »prenez soin de noter les auteurs de l’étude Hello Watt.
« Dans les villes du sud, il y a moins de collectivisation du chauffage »
Ancien président régional de la Fnaim, Christophe Jay, patron de l’agence montpelliéraine Jay Immobilier, occupe également le rôle de syndic de copropriété. Il possède une bonne connaissance du marché locatif et des logements peu rentables en terme de consommation énergétique. « En 2023 et début 2024, on a eu des DPE qui n’étaient pas bonsil explique. Nous avions beaucoup de logements, notamment de petites surfaces, classés F et G. » À partir de mi-2024, une nouvelle réglementation est appliquée, concernant le calcul des diagnostics. « La modification des critères de calcul, à partir de juillet dernier, a permis aux logements concernés de gagner une ou deux lettres. Autrement dit, les logements G ont déménagé vers E, par exemple. Ce qui, poursuit-il, « a permis de repousser les délais de mise en conformité et de travaux ». Il estime qu’avec ces nouvelles procédures, “Le gouvernement était prêt à entendre que les DPE allaient priver le marché de beaucoup de logements, surtout dans une année de pénurie.” Un an «difficile notamment pour les jeunes en recherche de logement». Les décisions gouvernementales ont ainsi «permis de remettre beaucoup d’espace sur le marché locatif».
Quant aux conclusions de l’étude d’Hello Watt sur la faible proportion de logements aux normes énergétiques dans les grandes villes de France, et particulièrement en région, Christophe Jay y voit le résultat d’une structure du marché de l’immobilier. “Notre région a la particularité d’avoir, contrairement à d’autres régions, une collectivisation du chauffage plus faible.” Le parc immobilier local a été construit « avec une consommation plus importante d’électricité, alors que dans d’autres régions on est souvent au fioul ». Sans oublier que le parc régional est très souvent constitué de petits groupes. « Nous n’avons pas beaucoup de grands ensembles immobiliers, comme le Petit Bard à Montpellier ; ce qui signifie que les propriétaires ont toujours assuré un entretien régulier des logements qu’ils louent. ». Ce qui, à l’arrivée, donne un panorama plutôt favorable d’habitats énergivores.