l’essentiel
Le taux de pauvreté est en nette augmentation à Cantepau (Albi) et à Laden Petit Train (Castres). Près de 70 % des habitants de ces quartiers prioritaires vivent sous le seuil de pauvreté selon les dernières données publiées par l’Insee.
L’Occitanie est surreprésentée dans le nouveau classement des 20 quartiers prioritaires de politique urbaine (QPV) les plus pauvres de France métropolitaine, publié par l’Observatoire des inégalités.
Les quartiers prioritaires de Perpignan, Nîmes et Béziers sont aux premières places mais le département du Tarn est également représenté : Cantepau (Albi) et Laden Petit Train (Castres) sont classés en 8ème et 9ème positions avec un taux de pauvreté de 69% en 2021, selon les données de l’Insee.
Près de 70 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté
Situé sur la rive droite du Tarn, le quartier albigeois de Cantepau, constitué principalement d’immeubles à appartements construits dans les années 1970 et gérés par le bailleur social Tarn Habitat, figure dans ce classement depuis de nombreuses années. En 2012, elle était en 19ème position avec un taux de pauvreté de 62%. Depuis, la hausse est quasi constante avec un premier pic en 2018 (66,8%) avant d’atteindre 69% en 2021.
Cantepau compte aujourd’hui un peu moins de 2000 habitants. Les 2/3 d’entre eux vivent donc sous le seuil de pauvreté, comme dans le quartier prioritaire de Laden Petit Train, situé à proximité du centre-ville de Castres. Cette dernière compte un peu plus d’un millier d’habitants. Il est également un « habitué » du classement : 15ème en 2017, 13ème en 2019, 7ème en 2020…
« La forte pauvreté des 20 quartiers prioritaires de notre classement s’explique en partie par des caractéristiques qu’ils ont en commun », explique l’Observatoire des inégalités. « Si leurs habitants disposent de peu de ressources, c’est notamment à cause de leur profil. Ces territoires concentrent en effet les catégories de population les plus exposées à la pauvreté.
Population jeune et moins qualifiée
Les moins de 25 ans représentent plus d’1/3 des habitants des quartiers prioritaires de Cantepau et Laden Petit Train. Dans le premier, plus de 40 % des jeunes de 16 à 25 ans sont déscolarisés et au chômage.
Les familles monoparentales représentent également près de la moitié des ménages à Cantepau (44,5% à Laden Petit Train), bien plus que la moyenne nationale. Les habitants de ces deux quartiers sont également moins qualifiés : la moitié de la population n’a pas de diplôme. Enfin, la population étrangère est plus élevée qu’ailleurs : 22,3% à Laden Petit Train et jusqu’à 28,9% à Cantepau, contre 8% en moyenne nationale.
« C’est la vocation même de ces quartiers dans lesquels la part du logement social est très importante d’accueillir les ménages les plus en difficulté, souvent peu qualifiés, pour leur permettre de trouver un logement décent. », ajoute l’Observatoire des inégalités.
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Des investissements massifs
A Castres comme à Albi, ces deux quartiers prioritaires font actuellement l’objet d’investissements massifs dans le cadre de vastes programmes de rénovation urbaine : environ 60 millions d’euros à Cantepau et près de 40 millions d’euros à Laden Petit Train.
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Parallèlement, de nouveaux « contrats de ville » visant l’ensemble des quartiers prioritaires sur la période 2024-2030 ont été signés par les agglomérations de l’Albigeois et de Castres-Mazamet, en lien avec l’État et les partenaires publics locaux. . Les actions définies par ces contrats de ville portent sur l’éducation, l’emploi, les conditions de vie et la sécurité.
Qu’en est-il des autres quartiers prioritaires du Tarn ?
Le département du Tarn compte au total 11 quartiers prioritaires de politique de la ville (QPV), dont les périmètres ont été fixés par décret : Cantepau, Lapanouse et Veyières-Rayssac à Albi, Laden Petit Train, Lameilhé, Aillot Bisséous Lardaillé et Centre-Ville à Castres, La Falgalarié à Aussillon, Rajol – Cérou – Gourgatieux – Bouloc – Verreries à Carmaux, Lentajou – Catalans et Crins – En Gach à Gaillac.
Cette dernière est la plus peuplée avec 3 159 habitants en 2020, suivie par Aillot Bisséous Lardaillé (2 392 habitants) et Lameilhé (2 139 habitants). L’évolution de la pauvreté dans ces quartiers est contrastée. En 2021, selon les données de l’INSEE, elle était en baisse à Lapanouse (taux de pauvreté de 57%), La Falgalarié (55%) et Lameilhé (51%). En revanche, elle a augmenté dans les autres quartiers.
Près d’un habitant sur deux vit sous le seuil de pauvreté à Veyrières-Rayssac et Aillot Bisséous Lardaillé (47 %). La situation est légèrement meilleure dans les deux quartiers prioritaires de Gaillac (43%), dans celui de Carmaux (44%) et dans celui du Centre-Ville de Castres (39%).
Le taux de pauvreté calculé par l’Insee correspond au seuil de 60 % du niveau de vie médian. Dans ces quartiers tarnais prioritaires, d’autres indicateurs socio-économiques (taux de chômage, part de la population sans diplôme, familles monoparentales et étrangers) sont également supérieurs à la moyenne nationale.