Le vent favorable qui souffle sur les projets structurants va s’accentuer pour l’année 2025. Une année bénie pour les entreprises publiques et le secteur privé. Cela tombe bien puisque ce sont eux qui créent les emplois et la richesse.
Le moment était historique. En novembre 2018, dans une envolée lyrique, Emmanuel Macron vantait auprès du Souverain les perspectives de développement qu’offre l’inauguration de la première ligne TGV Tanger/Casa. Une première en Afrique. De retour dans le royaume pour une visite d’État en octobre 2024, le président français, qui ne cachait pas son admiration pour la réussite de ce projet structurant qu’il a eu l’occasion historique de lancer, s’enquérait déjà de la suite du programme. Les ambitions du royaume se sont déployées, avec en bonne voie la ligne à grande vitesse qui devrait relier Kénitra à Marrakech, qui devra franchir de nombreuses étapes en 2025. L’extension de la LGV existante entre Tanger et Kénitra jusqu’à Marrakech, visant à propulser Le réseau ferroviaire marocain figure parmi les dix réseaux les plus modernes et les plus efficaces au monde. L’année 2024 se termine donc sur une forte accélération des projets structurants. Dans un pays où l’on considère que la croissance économique n’est pas un concept abstrait, mais la source de plus de recettes fiscales, et donc de la possibilité de financer l’aide à l’emploi, l’aide sociale, la transition climatique ou encore la défense, le choix de s’être concentré sur de tels grands projets , a l’avantage de lancer la machine économique depuis de nombreuses années.
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Car, ces investissements qui sont parfois le fruit de l’alliance entre le privé et le public comme le méga projet de Noor Midelt, l’un des plus grands projets solaires au monde déjà opérationnel dans sa première partie (Noor 1), vient de lancer le procédure d’appel d’offres pour Noor II et Noor III qui a aiguisé l’appétit des poids lourds du secteur comme le saoudien Acwa Power Compagnie, l’espagnol Cobra ou le géant français Vinci. Réunissant sans doute toutes les qualités d’un projet structurant dont « le but est de contribuer à l’attractivité du territoire en termes d’emplois et d’image », du fait non seulement de l’importance des investissements prévus et des retombées économiques susceptibles d’être générées. sur le territoire (emplois directs ou induits, mais aussi retombées à travers les conséquences attendues sur le développement et le réaménagement d’infrastructures spécifiques en termes d’accès à l’énergie). Sans oublier les exigences souhaitées par les entreprises lors de leur implantation dans une zone d’activité économique donnée. Dans ce vaste programme, on retrouve autant de projets stratégiques qui traitent des questions environnementales, tandis que dans d’autres projets, le choix de développer un secteur clé pour servir de locomotive au développement apparaît clairement comme le choix d’enrichir davantage la flotte aérienne qui vise à dynamiser tourisme tout en créant des milliers d’emplois. Avec le choix assumé de passer la plus grosse commande d’avions de son histoire à la compagnie aérienne nationale, la RAM, qui compte porter sa flotte de 52 appareils actuellement à 200 d’ici 2037, avait lancé un appel d’offres. international au printemps dernier pour une commande ferme de 188 avions. Dans ce cercle vertueux, le royaume, qui entend bénéficier également de ce coup de pouce aux entreprises aéronautiques ayant pignon sur rue à Casablanca, s’appuie sur la conviction que le Maroc occupe déjà la première place parmi les trois premiers pays les plus avancés au monde. L’Afrique dans ce secteur, alors que les besoins en personnel qualifié prévoient le recrutement de plus de 16 000 techniciens dans les 20 prochaines années.
Cela confirme la remarquable résilience de cette industrie, avec des opérations d’envergure comme le rachat de Bombardier par Spirit Aerosystems, ou l’inauguration d’un nouveau site de production de LPF de pièces de réacteurs.
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L’année à venir verra également la montée en puissance de projets structurants d’envergure internationale. La consolidation de la place de la plateforme portuaire incontournable de Tanger Med, mais surtout les perspectives qu’ouvrira le nouveau port de Dakhla Atlantique. Ce nouveau port, dont l’ouverture est prévue en 2028, permettra au royaume de jouer un rôle majeur de porte d’entrée vers l’Afrique et de plaque tournante des échanges entre tous les continents. Le fait que les pouvoirs publics aient également mis en place tout un écosystème qui permettra d’attirer des industriels et des investissements à haute valeur ajoutée, donnera au Maroc en général et à cette région en particulier, un rôle de pivot économique censé relier l’Europe à L’Afrique mais en même temps, provoquera la qualification des ressources humaines, à travers l’implantation d’usines, d’infrastructures de santé, d’éducation, sans oublier les unités créées pour valoriser les ressources et matières premières africaines qui sont déjà sur pied et travaillent avec des investissements qui le feront possible d’importer des matières premières de certains pays, comme bauxite de Guinée, indispensable à la fabrication de l’aluminium. Malgré les différences entre les régions, ces investissements stratégiquement importants constituent une partie essentielle de tous les programmes de politique économique. Toutes ces opérations d’importance stratégique jouent un rôle important pour rendre le royaume plus compétitif, plus vert, plus connecté, plus social et donc plus proche de ses citoyens. Cela dit, les défis restent colossaux, les questions sociales, notamment celles de l’emploi, se posent avec encore plus d’intensité et il est urgent d’apporter des réponses concrètes à ces problèmes.
Maintenant que les forces vives de la nation se sont donné la parole pour travailler ensemble autour de questions clés, telles que la stabilité économique à travers ce puissant levier de développement que sont les projets structurants, la réorientation du modèle économique vers une croissance écologique par l’investissement et l’innovation ; la mise en place d’une thérapie de choc pour stopper la spirale infernale du chômage aurait peut-être une grande vertu :
celui de redonner du sens à une action politique qui se nourrit d’une vision royale qui concerne le long terme. Le chef de l’Etat a le privilège d’esquisser une vision et le gouvernement de mettre cette vision en musique avec des approches méthodologiques qui se nourrissent les unes des autres, alimentées par des modèles théoriques et des analyses empiriques.
En tout cas, le Souverain, qui caresse l’espoir de redonner au royaume sa place dans le monde, est en bonne voie de réussir son pari.