Olivier Todd, journaliste et écrivain, est décédé à 95 ans

Olivier Todd, journaliste et écrivain, est décédé à 95 ans
Olivier Todd, journaliste et écrivain, est décédé à 95 ans

Brillant journaliste, éditorialiste engagé, le journaliste et écrivain Olivier Todd, décédé dans la nuit du vendredi 27 au samedi 28 décembre, avait embrassé toutes les contradictions du siècle dernier. Partagé entre l’Angleterre, pays d’origine de sa mère, et la , entre communisme et anticommunisme, entre Jean-Paul Sartre et Albert Camus dont il fut le biographe, il a marqué de sa plume vive et souvent acérée les colonnes de Nouvel observateur et de L’Express où il collabore longtemps avant de se tourner définitivement vers l’écriture.

Olivier Todd, né en 1929 à Neuilly-sur-Seine, se destinait initialement à une carrière d’universitaire et d’écrivain après des études au lycée Henri-IV et des études de philosophie à Cambridge. . Marié très jeune à Anne-Marie Nizan, la fille de Paul Nizan, il rentre en France où il collabore au magazine Les temps modernesréalisé par Jean-Paul Sartre, sans parvenir à obtenir une agrégation anglaise. Proche du Parti communiste, il refuse cependant d’y adhérer. Il travaille un temps comme enseignant, puis suite à l’échec critique de ses premiers livres, se tourne vers le journalisme dans les années 1960 grâce à son amitié avec Jean-François Revel.

Collaborateur de la BBC et Nouvel observateuril couvre la guerre du Vietnam qui le fait se démarquer définitivement du communisme et le met en opposition durable avec Jean Daniel, directeur du magazine. Nommé chef de la section société, il y reste quelques années avant de s’en éloigner progressivement à partir de 1973.

Sous licence « L’Express » de Jimmy Goldsmith

Peu convaincu par l’union de la gauche, il entame un recentrage politique et se rapproche de Valéry Giscard d’Estaing à qui il consacre une biographie en 1977. (La Marelle de Giscard: 1926-1974). C’est à cette époque qu’il rejoint L’Express comme éditorialiste avant d’être nommé directeur adjoint. Il se définit alors comme un social-démocrate « résolument anticommuniste ».

Il est cependant licencié en 1981 par le propriétaire du magazine, James Goldsmith, qui trouve la ligne du journal lors de l’élection présidentielle trop favorable à la gauche de François Mitterrand. Suite à son éviction, 13 journalistes, dont le directeur du journal Jean-François Revel, ont démissionné en signe de solidarité. Il se tourne ensuite définitivement vers l’écriture avec une biographie de Jacques Brel (1984), deux romans Négociation (1989) et Le sanglier (1992) ainsi qu’un essai sur sa relation tumultueuse avec Jean-Paul Sartre, Un fils rebelle (1986). Il consacrera ensuite deux biographies à Albert Camus (1996) et André Malraux (2001)

« Olivier Todd est mort. Il était pour moi un modèle et comme un oncle, mais c’est le journalisme qui est en deuil. »a réagi le journaliste Bernard Guetta, proche de la famille et de son fils Emmanuel Todd. « Engagé, subjectif, il n’a jamais revendiqué l’objectivité mais il incarnait comme nul autre l’honnêteté intellectuelle, le courage et le talent »il a continué.

 
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