Selon la gendarmerie, confirmant une information de BFM TV, plus de 16 000 personnes dans 130 pays ont participé à des forums où plus de 200 téraoctets d’images et de vidéos pédopornographiques ont été mis à disposition des utilisateurs. Quatre-vingt-quinze personnes ont été arrêtées en France.
Le profil des personnes interpellées varie : tous sont des hommes, âgés de 18 à 74 ans, auxquels il faut ajouter un mineur de 16 ans. Parmi eux, 36 étaient déjà connus pour des délits sexuels sur mineurs ou pour consultation de sites mettant en scène des mineurs. Sept étaient déjà inscrits au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais).
Un directeur d’une association d’information jeunesse, un éducateur sportif, un adjoint au maire, etc.
La majorité des concernés, qui résident principalement en région Ile-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Auvergne-Rhône-Alpes ou Grand-Est, ont déjà reconnu les faits. L’un d’eux travaillait comme directeur d’une association d’information jeunesse, un autre était éducateur sportif. Un adjoint au maire est également impliqué.
Les perquisitions, menées du 9 au 19 décembre, ont révélé 375 000 photos et 156 000 vidéos tandis que 122 ordinateurs, 330 supports numériques et 152 smartphones ont été saisis, contenant 217 To de données.
L’enquête a débuté en novembre 2023 lors de la perquisition du téléphone d’un individu habitant les Hauts-de-Seine accusé de visionner habituellement des images pédopornographiques. Les cyberenquêteurs de la section de recherche (SR) de Versailles, avec le concours de la National Cyber Unit (UNC), ont ainsi découvert l’existence de plusieurs groupes de discussion sur la messagerie cryptée Signal, dont le nom est inconnu. équivoques sur leur sujet.
« Ce qui se cache derrière ces forums, c’est toute cette galaxie d’enfants criminels »
“Ce qui se cache derrière ces forums, c’est toute cette galaxie d’enfants criminels qui peuvent potentiellement être extrêmement dangereux car ils peuvent aussi être prédateurs”, a expliqué à l’AFP le colonel Hervé Petry de l’UNC.
« La lutte contre la pédocriminalité est un domaine dans lequel la gendarmerie, depuis des décennies, est très investie, très engagée. Grâce à l’essor des réseaux sociaux, cela a pris une dimension vraiment extrêmement inquiétante puisque cela a explosé : avant les réseaux sociaux, il fallait plusieurs années pour que ces personnes puissent accéder à ce type d’images. Et encore plus lorsqu’on s’approche des enfants », a-t-il encore détaillé.
“Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, il y a une “augmentation de l’offre” puisque les images et vidéos peuvent s’échanger extrêmement facilement (…) Désormais, on peut se connecter à tout moment”, selon le colonel.
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