Ces 95 hommes sont des adultes âgés entre 18 et 74 ans, et un mineur âgé de 16 ans. Parmi eux, 36 étaient déjà connus pour des infractions sexuelles sur mineurs ou pour avoir consulté des sites pédopornographiques… Et 7 d’entre eux étaient même déjà inscrits au fichier des auteurs de infractions sexuelles ou violentes.
Un immense réseau pornographie juvénile L’international vient d’être démantelé par les gendarmes français, selon les informations de BFMTV. Ce réseau a pris forme dans plusieurs groupes de discussion sur l’application de messagerie cryptée « Signal ».
Dans ces groupes, 16 000 utilisateurs de 130 pays différents ont échangé du contenu pédopornographique. Les gendarmes de la section de recherches de Versailles ont identifié et interpellé 95 usagers français. Parmi eux, certains partageaient du contenu dans des groupes de discussion tandis que d’autres étaient administrateurs.
Les autres utilisateurs de cet immense réseau de pédopornographie viennent de l’étranger, “beaucoup en Amérique centrale et du Sud”, précise une source proche de l’enquête à BFMTV. Les gendarmes transmettent actuellement à Interpol les preuves et informations dont ils disposent sur les 16 320 utilisateurs étrangers.
Un adjoint au maire, un moniteur de sport
Cette affaire trouve son origine dans une banale enquête française menée par la section de recherche de Versailles en 2023. Cette enquête visait un homme, une trentaine d’années, habitant les Hauts-de-Seine. Il est accusé de visionner habituellement des images pédopornographiques.
En novembre 2023, les gendarmes perquisitionnent son domicile et découvrent, sur ses « supports numériques », qu’il est membre de plusieurs groupes de discussion sur la messagerie cryptée « Signal ». Les noms de ces groupes de discussion comportent « une formule de code sans équivoque », précise une source proche de l’enquête.
Les gendarmes ont alors découvert que ces chaînes étaient des « diffuseurs » de contenus pédopornographiques. Concrètement, les utilisateurs « introduisent des images dans le système ». Les investigations devront notamment déterminer si ces utilisateurs ont eux-mêmes produit des contenus, et donc s’ils ont porté préjudice à des enfants.
Après une enquête d’un peu plus d’un an, menée par la section de recherche de Versailles sous la direction du parquet de Nanterre, 95 usagers français ont été identifiés, 94 majeurs et un mineur. Les adultes ont entre 18 et 74 ans. Le mineur est âgé de 16 ans.
Parmi ces 95 hommes, 36 sont déjà connus pour des infractions sexuelles sur mineurs ou pour avoir consulté des sites pédopornographiques. Sept d’entre eux sont inscrits au Fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais).
Les profils de ces utilisateurs français sont très divers. Il y a notamment un adjoint au maire, un responsable d’une association d’information jeunesse et un moniteur de sport. Ils ne se connaissent pas, mais ils sont tous dans le même groupe.
Des centaines de milliers de contenus
Les arrestations de ces hommes ont débuté le 9 décembre, et se sont terminées ce jeudi 19 décembre. Elles ont été menées dans plusieurs coins de France, principalement en Île-de-France, en Nouvelle-Aquitaine, en Auvergne-Rhône-Alpes et dans le Grand Est.
Lors de la perquisition au domicile de ces hommes, les gendarmes ont saisi plusieurs supports numériques. Au total, 330 supports numériques ont été saisis, dont 152 téléphones portables et 122 ordinateurs lors d’opérations coordonnées par l’Unité Nationale Cyber (UNC) de la gendarmerie avec 570 enquêteurs de gendarmerie dont 140 spécialisés en cyber.
Une quantité astronomique de contenus pédopornographiques a été découverte sur ces différents supports : plus de 156 000 vidéos et 375 000 photos pédopornographiques. Le tout pour 217 téraoctets de données.
Les investigations tentaculaires se poursuivent. L’objectif est d’identifier des enfants français potentiels dans ces vidéos pédopornographiques, et de tenter de déterminer si, parmi les auteurs français arrêtés, certains ont participé activement à la production de ces contenus pédopornographiques, et donc à la maltraitance des enfants.
Les groupes de discussion sur la messagerie cryptée « Signal » ont depuis été fermés, rapporte une source proche de l’enquête à BFMTV.