mouetteC’est un médicament de confort, utilisé par beaucoup, mais dont l’efficacité reste limitée.
« Les médicaments contenant de la pseudoéphédrine ont encore leur place dans la prise en charge de certains symptômes, mais leur utilisation doit suivre strictement les recommandations médicales et les données scientifiques.explique Ann Eeckhout, porte-parole de l’AFMPS (l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé). Ils ne doivent pas être utilisés pour traiter un rhume, car le risque d’effets secondaires graves, bien que rares, existe. Au niveau européen, ces médicaments ne sont pas interdits, mais leur usage est réglementé. Ils peuvent donc être utiles dans certains cas précis, à condition de suivre les recommandations et de ne pas les utiliser systématiquement.“
Ce nouveau règlement inclut tous les produits à base de pseudoéphédrine, y compris les préparations composées. Des marques connues comme Actifed, Dolirhume ou Humex sont donc impactées.
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Risques importants
Cependant, la prescription de ces médicaments n’a pas nécessairement entraîné une réduction significative de leur consommation.
« Certains patients contournent le système, il y en a qui se prêtent des cartons et d’autres parviennent à se les procurer par d’autres moyens.déclare le Dr Christophe Barbut, médecin généraliste à Bruxelles. Cependant, en termes de balance bénéfice-risque, il n’y a pas d’avantage évident à les prescrire. Personnellement, je ne le fais jamais. Conformément aux normes européennes, il n’est pas possible d’interdire leur utilisation dans chaque pays individuellement mais chaque pays adopte des restrictions appropriées, comme la prescription. Or, il est évident qu’il faudrait retirer du marché la vente de ces produits, leur utilisation n’a pas vraiment de sens car ces produits ne valent pas les risques qu’ils peuvent engendrer, et il vaudrait mieux que les pharmaciens arrêtent de les vendre. vendre« .
Plus précisément, ces substances agissent en resserrant les vaisseaux sanguins pour réduire la congestion nasale (réduction du nez qui coule), mais cela peut également entraîner une augmentation de la tension artérielle, une tachycardie (fréquence cardiaque rapide) ou d’autres troubles cardiaques, notamment chez les personnes à risque (hypertension, maladies cardiaques préexistantes).
Des cas rares mais graves d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) ou d’ischémie myocardique ont également été rapportés, ainsi que d’autres effets secondaires graves comme un infarctus du myocarde, un accident vasculaire cérébral ou des réactions cutanées sévères, etc.
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Pour les professionnels de santé, il reste indispensable de mener un travail de sensibilisation en profondeur auprès de la population. En effet, malgré les avertissements, la balance bénéfice-risque de certains médicaments, comme ceux à base de pseudoéphédrine, reste largement déséquilibrée.
« Ce matin encore, j’ai eu des patients qui sont venus spécialement pour tenter d’obtenir ces médicaments. La demande de prescription permet de leur réexpliquer l’importance de surveiller leur utilisationrapporte Aurore Girard, médecin généraliste et vice-présidente de la Société scientifique de médecine générale (SSMG). En demandant une ordonnance, cela rappelle également que ces médicaments ne doivent pas être pris au hasard. C’est un médicament de confort, utilisé par beaucoup, mais dont l’efficacité reste limitée. Il y a un vrai débat autour de leur retrait, et même si leur absence du marché ne me pose pas de problème en termes de santé publique, leur retrait pourrait néanmoins poser un défi à certains patients qui y trouvent un soulagement temporaire..
Même si ces traitements peuvent apporter un soulagement temporaire, leur efficacité reste limitée et les risques d’effets secondaires graves ne doivent pas être négligés.